Peu commun chez les animaux, le don du sang leur est pourtant tout aussi indispensable. 30millionsdamis.fr vous explique pourquoi, avec le concours de Brigitte Leblanc, docteur-vétérinaire.
Chiens et chats peuvent sauver des vies en donnant leur sang ! Pourtant, 70% des maîtres britanniques l’ignorent... C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par deux chercheuses du Royal Veternary College de l’Université de Londres (« Pet owners’ awarness of animal blood banks and their motivations towards animal blood donation », Vet Record, octobre 2019). S’il est méconnu des britanniques, ce procédé n’en est pas moins apprécié puisque 89% des personnes interrogées seraient prêtes à laisser leur animal donner leur sang. Leur motivation ? Aider les animaux en danger et, en retour, être aidé si leur animal venait à se trouver dans le besoin.
Les animaux peuvent donner leur sang pour sauver la vie de leurs congénères. © /Fondation 30 Millions d'Amis
En France, pour être donneur, un chien doit peser au moins 25 kilos, un chat plus de 5 kilos. L’animal, âgé de 1 à 8 ans, doit être à jour de ses vaccinations, vermifugé et en bonne santé. Chez le chien, lors de la première transfusion, le groupe sanguin du donneur peut être différent de celui du receveur. « Chez le chat, c’est plus complexe : il n’est pas facile de trouver le groupe sanguin en urgence, donc on effectue un premier test de compatibilité : le cross matching, explique la Dr vétérinaire Brigitte Leblanc. En l’absence de donneur, un chat peut recevoir, une fois dans sa vie, du sang de chien si ce dernier est compatible ».
Mais les donneurs sont encore peu nombreux. À Brest, à la clinique du Dr Leblanc, Isis, une Terre-Neuve, a parfois donné son sang : « Elle m’a gentiment aidée avec deux chiens et un chat », se souvient la vétérinaire. Au CHV Massilia, à Marseille, c’est Marley, un jeune Leonberg de 2 ans, qui donnait régulièrement son sang. Grâce à ce « frère de sang », la douce Praline, une jeune cocker victime d’hémorragies multiples, a survécu à une thrombopénie. Après son traitement, elle n’a pas manqué de remercier son sauveur d’une petite léchouille ! « C’est tellement généreux, merci à ce gros toutou ! », s’émeut Dimitri, le maître de la convalescente. Comme elle, chaque année, plusieurs dizaines de chiens sont sauvés grâce aux transfusions.
Seules quelques rares grandes structures (implantées à Marseille, Bordeaux, Nantes et Maisons-Alfort) accueillent une « banque de sang » à même de conserver le précieux liquide et/ou ses produits dérivés entre 15 jours (sous réfrigération) et 1 an (sous congélation). En cas d’urgence, les autres cliniques, quant à elles, demandent les produits aux banques de sang ou font appel aux maîtres des donneurs volontaires. C’est le cas lorsqu’un animal a une forte baisse de globules rouges (liée à une hémorragie ou à une rupture d’organe) ou lorsqu’il n’a plus assez de facteurs de coagulation (après l’injection d’un poison notamment). Il s’agit là de situations d’urgence vitale qui nécessitent une transfusion.
S’il n’implique pas d’anesthésie, le prélèvement à la veine jugulaire peut demander une tranquillisation. L’opération reste indolore et sans danger : « un bon repas et ça repart ! », plaisante Dr Leblanc. L’animal blessé ou malade, quant à lui, peut enfin recevoir son nouveau sang. « La première transfusion a de bonnes chances de bien marcher, rassure la vétérinaire. Il peut néanmoins y avoir des risques secondaires d’allergie avec des démangeaisons et des œdèmes. D’où la nécessité de le surveiller ».
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