Jusqu’à fin juin, l’association Sauvons les faons vient en aide à la faune sauvage avant la fauche des prairies. La Fondation 30 Millions d’Amis a subventionné trois caméras thermiques pour débusquer les animaux sauvages dissimulés dans les hautes herbes avant l’arrivée des moissonneuses.
Les premiers faons de l’année sont sauvés ! Comme chaque printemps, la période de fenaison – qui correspond à la coupe et à la récolte des foins – menace de nombreux juvéniles encore fragiles durant les mois de mai et juin. Un moment qui peut être fatal pour ces êtres masqués par les hautes herbes. « La fauche des foins se produit généralement au même moment que la naissance des premiers faons, explique Aline Maatouk, Chargée de mission Faune Sauvage à la Fondation 30 Millions d’Amis. Au lieu de fuir le danger, ils vont se tapir au sol, ce qui peut leur coûter la vie face aux moissonneuses. C’est pourquoi il est impératif de les protéger. »
Après leur naissance, les jeunes spécimens sont dissimulés dans les prairies : « Leur mère cache volontairement ses petits dans les hautes herbes pour les protéger des prédateurs », explique l’association Sauvons les faons, spécialisée dans leur protection.
Aider les agriculteurs à protéger les faons
Le sauvetage de ces jeunes mammifères ne peut se faire sans une collaboration étroite avec le monde agricole. Depuis 2020, Sauvons les faons s’engage à protéger les nouveau-nés contre la fauche des foins en intervenant gratuitement auprès des agriculteurs qui sollicitent l’aide de l’association en s'inscrivant à un formulaire en ligne. « On leur demande s’ils ont aperçu des biches ou des chevrettes et nous nous concertons avec eux », détaille l’organisme. Ensemble, ces acteurs pour la préservation de la faune sauvage font appel à des télépilotes de drones pour repérer les faons au sein des parcelles à l’aube du fauchage. « Nous cartographions les zones à risque. En général celles-ci se trouvent proches de parcelles boisées », poursuit Sauvons les faons.
Et leur nombre varie selon les interventions. Le 14 mai 2025 dans l’Ain, les bénévoles ont sauvé « deux petits faons sur seulement un hectare », grâce aux drones subventionnés par la Fondation 30 Millions d’Amis. Une opération renouvelée en Normandie, dans le Jura, mais également en Haute-Garonne, le 28 mai 2025, pour porter secours à « 5 faons et 4 biches, immobiles et invisibles à l’œil nu », se félicite la société Drone Solutions 31 dans un post Facebook. « Parfois, il peut y avoir 15 faons sur une même parcelle ! », ajoute l’association.
Fournir des drones en caméra thermique pour des télépilotes
Si la plupart des télépilotes sont équipés de drones en caméra thermique, ce n’est pas le cas des 160 professionnels sollicités dans toute la France. C’est pourquoi la Fondation 30 Millions d’Amis a récemment financé trois caméras thermiques, que l’association peut fournir à des professionnels. « Cet équipement s’avère indispensable à la détection des faons et toute autre animal sauvage au sol, y compris aux espèces protégées présentes sur ces champs, telles que des oiseaux », souligne Sauvons les faons.
Lorsque l’écran de visualisation direct du drone présente une « tâche de couleur » pendant le survol du champ à faucher, il signale la présence d’un être vivant parmi les parcelles. « Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’un jeune faon, mais cela peut être aussi un autre animal sauvage ou une espèce protégée », précise l’organisation. Fin mai 2025, Sauvons les faons et la société Bati Drone Services ont pu sauver à Lombron (Pays de la Loire) un petit renardeau, en plus de deux faons ! « Cette initiative montre que l’innovation peut rimer avec protection ! », se réjouissent les télépilotes sur Facebook.
Des faons manipulés avec précaution
Une fois localisé, le faon est ensuite déplacé à l’extérieur de la zone de fauche…en toute précaution ! « Les bénévoles sont équipés de gants pour manipuler les faons », décrit l’association. Les bénévoles placent ainsi l’animal dans une double caisse et rubalise un poteau pour pouvoir le repérer après le passage de la moissonneuse. La biche ou la chevrette retrouve ensuite son petit à l’odeur. A noter également qu'un juvénile en apparence solitaire ne signifie pas que l'animal est en danger ! Il attend simplement le retour de sa mère, partie à la recherche de nourriture ou à l’abri d’un danger.
©Sauvons les faons
Seul obstacle aux opérations : la pluie ! « La météo peut faire annuler l’intervention, ce qui nécessite de reprogrammer la mission », poursuit Sauvons les faons. Néanmoins, les conditions métrologiques peuvent également s’avérer bénéfiques pour les juvéniles : « L’année dernière, le printemps a été marqué par beaucoup de pluie, ce qui a retardé la fauche des foins, relate l’association. Les faons ont donc grandi naturellement. »
« Entre 300 et 400 interventions » prévues cette saison
Pour autant, sensibiliser les agriculteurs à la cause des juvéniles est primordial, pour le faon…et le bétail ! « Si par malheur un faon passe sous la faucheuse et que son corps est caché dans une botte de foin, le cadavre se décompose et engendre du botulisme, une maladie mortelle responsable de l’empoisonnement du bétail. », expose l’association. Raison de plus pour préserver la biodiversité à l’aide de la technologie !
©Sauvons les faons
Depuis le début de la saison de fenaison début mai 2025, les équipes de Sauvons les faons ont opéré 200 interventions dans toute l’Hexagone. « On estime entre 300 et 400 interventions au total cette année, rapporte l’association. 90% des demandes concernent essentiellement toute la moitié nord de la France, là où se trouve un grand nombre de faons. » Un projet qui mérite d’être « développé » selon Aline Maatouk : « On espère que le nombre conséquent de faons sauvés sensibiliseront encore plus les agriculteurs pour faire appel aux compétences des bénévoles pour sauver d’autres animaux, quelle que soit leur espèce ! »
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