Une nouvelle opération de réintroduction du grand tétras dans le massif des Vosges doit avoir lieu ce printemps 2025. / ©AdobeStock
Le tribunal administratif de Nancy, saisi par des associations de défense de l’environnement et des oiseaux, autorise la poursuite du projet de réintroduction du grand tétras dans les Vosges. Cette opération est décriée par plusieurs associations et des conseils scientifiques, craignant que le réchauffement climatique ne garantisse pas un habitat favorable pour cette espèce.
Le plan de réintroduction du grand tétras dans les Vosges, dont une nouvelle opération est prévue fin avril-début mai, peut continuer: le tribunal administratif de Nancy, saisi par des associations environnementales, a refusé vendredi 28 mars 2025 de suspendre l'arrêté préfectoral en ce sens. Le bilan près d'un an après la première opération de réintroduction, est "en l'état négatif", avaient avancé les requérants, cinq associations environnementales, pour justifier cette nouvelle saisine de la juridiction qui avait déjà refusé, l'an dernier, de suspendre l'arrêté. Elles se sont notamment appuyées sur la mort de sept oiseaux sur les neuf capturés en Norvège et relâchés dans le massif vosgien au printemps 2024. Mais le juge des référés n'a pas estimé cet argumentaire suffisant pour suspendre l'exécution de l'arrêté de la préfète des Vosges autorisant la réintroduction du plus gros oiseau terrestre sauvage dans le massif.
Concernant le taux de mortalité des oiseaux réintroduits, "l'échantillon est insuffisamment significatif pour invalider la pertinence du projet", a notamment estimé le juge des référés dans son ordonnance, consultée par l'AFP. Il a aussi estimé que l'exécution de l'arrêté n'était "pas susceptible de porter une atteinte suffisamment grave et immédiate à la protection de l'environnement dans le massif des Vosges et à la protection des oiseaux que les associations requérantes ont pour objet de défendre". Cette réintroduction répond aussi à un "motif d'intérêt général", a noté le juge.
Douze nuits de capture auront lieu prochainement en Norvège pour permettre ensuite l'acheminement d'une quarantaine d'oiseaux vers les Vosges. L'association SOS Massif des Vosges, l'une des requérantes, a indiqué à l'AFP "réfléchir à un recours devant le Conseil d'Etat" pour contester certains points de l'ordonnance. "Les choses ne sont pas finies", a assuré son président, Dominique Humbert. L'ordonnance du juge des référés ne "préjuge pas de la décision qui sera ultérieurement rendue au fond par le tribunal sur le recours en annulation de cet arrêté", a rappelé le tribunal administratif dans un communiqué.
L'accord avec la Norvège permet la capture d'un maximum de 50 oiseaux par an, et 200 sur cinq ans. Le pays en compte 200.000. Le coût annuel de l'opération est d'environ 230.000 euros.
(Avec AFP)
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