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6 menaces à la survie des baleines

La baleine à bosse est légalement protégée de la chasse commerciale à la baleine dans le monde entier depuis 1966. ©AdobeStock

Acteurs essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique, les baleines restent exposées à un grand nombre de menaces perpétuelles. 30millionsdamis.fr passe en revue les principaux dangers qui font obstacle à la survie et à l’avenir de ce mammifère marin.

Quelle réalité pour les cétacés ? Si quelques espèces de baleines parviennent à reconquérir les océans – c’est le cas du cachalot, de la baleine bleue ou la baleine à bosse –, d’autres tentent tant bien que mal de survivre. En témoigne la situation actuelle de la baleine noire de l’Atlantique, « au bord de l’extinction, avec seulement 70 individus matures », cite pour exemple Christine Grandjean, présidente de l’association C’est Assez !, contactée par 30millionsdamis.fr. « Et même si certaines espèces récupèrent progressivement, leur restauration se retrouve effacée par plusieurs facteurs », alerte quant à lui Denis Ody, docteur en océanologie et responsable du programme Cétacés pour WWF France. Car, selon leur situation géographique et le mode de vie des espèces, toutes ne sont pas concernées par les mêmes menaces.  Voici six impacts heurtant la survie de ces alliés des océans.

1. Les collisions maritimes

Pour Denis Ody, les collisions avec les navires représentent « la menace principale » directe pour les populations de baleines. Car, selon les données du WWF, 20 à 47 rorquals commun (une espèce présente en Méditerranée) meurent chaque année du trafic maritime « Pour l’heure, c’est aux cétacés d’éviter les bateaux. Nous travaillons sur des problématiques dites ‘anticollision’ pour produire l’inverse », assure le spécialiste, alors que le transport maritime recouvre 92 % des aires de répartition des baleines, selon une étude parue dans la revue Sciences [août 2024]. « Quand on regarde la carte du monde, on se demande vraiment comment les baleines peuvent circuler, tellement le trafic est important », s’étonne Christine Grandjean de C’est Assez !.

Rorqual commun ©Luis Quinta  WWF

Par exemple, dans le sanctuaire Pelagos entre l’Italie, Monaco et la France où les navires « parcourent chaque année 18,5 millions de kilomètres, soit 450 fois le tour de la Terre » d’après le WWF France, « on se retrouve dans une situation où les baleines ont deux fois plus de risque de se heurter à un navire », souligne D. Ody.

Face à un trafic toujours plus important, experts et ONG demandent une révision de la réglementation. « De plus en plus de navires traversent l’océan à une vitesse folle, constate l’Ifaw, dans un dossier consacré aux cétacés. Ralentir les navires est une solution incroyablement rapide pour rendre l’océan plus calme et plus sûr pour les baleines ». En novembre 2024, la mort de Sweet Girl, baleine à bosse violemment heurtée par un navire à grande vitesse à Tahiti, illustre les conséquences graves des collisions maritimes.

2. L’enchevêtrement aux filets de pêche

Au-delà des collisions avec les baleiniers, un grand nombre de cétacés se retrouvent prisonniers dans des filets de pêche, abandonnés au large des océans. D’après l’Ifaw, « 300 000 baleines et dauphins meurent chaque année à cause des dispositifs de pêche ». « Les baleines sont menacées par les enchevêtrements avec les engins de pêche, un problème largement sous-estimé et potentiellement mortel pour ces espèces, informe l’Observatoire Pelagis dans un communiqué. En plus des implications pour la conservation, ces incidents soulèvent des préoccupations majeures en matière de bien-être animal ». Un phénomène aggravé par la surpêche et les captures accidentelles.

3. Le réchauffement climatique

Avec le réchauffement climatique, les repères des cétacés se brouillent. « Les courants chauds et froids ainsi que l’acidification des océans vont affecter leur recherche de nourriture », explique la présidente de C’est Assez !, Ch. Grandjean. Car l’animal se nourrit essentiellement de planctons, touchés par l’augmentation de la température et la modification de la chimie des océans.

Un point bien astreignant, d’autant plus que la baleine joue un rôle fondamental dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Elles mangent du plancton qui capte du dioxyde de carbone et permettent ainsi de faire fonctionner les écosystèmes », poursuit Ch. Grandjean. Autrement dit, leurs excréments fertilisent les océans en azote et en fer, des nutriments qui permettent aux phytoplanctons de se développer… et de produire la moitié de l’oxygène de notre planète !

4. La chasse à la baleine

Encore autorisée en Islande, en Norvège et au Japon malgré un moratoire et une interdiction du commerce international des produits baleiniers depuis 1986, la chasse à la baleine tue « près de 1 000 baleines » chaque année, selon le WWF. « Il n’y a pas beaucoup de leviers pour mettre fin à ces pratiques, admet Denis Ody à 30millionsdamis.fr. Nous avons vu récemment que la question de la chasse à la baleine a provoqué à des règlements de compte diplomatiques avec l’arrestation de Paul Watson. »

En dépit de campagnes de sensibilisation des ONG et les dialogues transfrontaliers avec les gouvernements, les experts affichent leur pessimisme : « À part favoriser une prise de conscience, je ne vois pas ce que l’on peut faire, confie Christine Grandjean. Le Japon est sorti du moratoire commercial et n’a plus de compte à rendre. Et malheureusement cette pratique nuit à plusieurs espèces, telles que le rorqual de Bryde, menacé d’extinction ».  

5. Le tourisme de masse

Aussi appelée « Whale Watching », l’observation des baleines « impacte de plus en plus les mammifères marins », avertit C’est Assez !. En cause, « des distances de sécurité non appliquées et le bruit des moteurs, interdit par la réglementation à l’approche des cétacés ». Cette absence de mesure contraint ces cétacés à se déplacer, faute de pouvoir s’alimenter et se reposer. « Parfois 15 à 20 bateaux entournent la baleine. Cet attroupement de masse génère chez elle du stress, l’empêchant ainsi de se nourrir et d’allaiter », affirme la présidente de l'ONG.  « On sait que le stress prolongé ou cumulé est corrélé à l’apparition de maladies et à des taux de survie plus faibles chez les mammifères marins, et à ce titre il ne doit pas être pris à la légère », complète de son côté la Commission Baleinière Internationale (CBI) sur son site internet.

6. La pollution des océans

Radioactivité, microplastiques… Les résidus présents dans nos océans impactent gravement la santé des baleines. « Si l’on s’intéresse par exemple à la baleine bleue, celle-ci avale 10 millions de particules de microplastiques de moins de 5 mm par jour, alerte la présidente de C’est Assez!. On en retrouve dans leurs graisses, et ces microplastiques peuvent leur causer des troubles neurologiques ».

En se dissolvant dans le milieu naturel des cétacés, les composés des déchets plastiques intègrent leur chaîne alimentaire. « Donc si l’on ajoute les impacts directs comme l’enchevêtrement et les collisions maritimes les intoxications plastiques, le réchauffement climatique et le bruit sonore [causé par les bateaux : ndlr], cela donne une situation compliquée pour leur survie », conclut Denis Ody pour 30millionsdamis.fr.

Cachalots © Judith van de Griendt WWF

En parallèle, la pollution liée aux déchets plastiques contribue à une « mortalité infantile plus élevée chez les baleines », ajoute Christine Grandjean : « Même si elles arrivent à terme de leur grossesse, elles vont perdre leurs veaux à cause de la pollution globale. » Une situation très préoccupante pour l’avenir des baleines, puisqu’il s’agit d’un animal qui se reproduit « lentement ». « Les baleines mettent au monde un seul petit tous les quatre ou cinq ans, et chaque grossesse dure plus d’un an », poursuite la présidente de C'est Assez!. C’est pourquoi il est plus que jamais urgent de les protéger !