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Enquête

L214 dénonce l’horreur dans un abattoir du Rhône

L214 porte plainte contre l'abattoir Rhône Ouest situé à Saint-Romain-de-Popey dans le Rhône et demande sa fermeture immédiate. / ©L214

Dans une nouvelle enquête dévoilée ce jeudi 30 janvier 2025, l’association L214 dénonce les pratiques d’un abattoir public situé dans le Rhône. Selon le dernier baromètre Fondation 30 Millions d’Amis-Ifop, 90 % des Français sont favorables à la généralisation de la vidéosurveillance dans les abattoirs.

Sur les images des lanceurs d’alerte, des animaux égorgés encore conscients – en raison d’un étourdissement préalable inefficace – et découpés encore vivants ! Ce jeudi 30 janvier 2025, après trois mois d’enquête, l’association L214 dénonce les conditions invraisemblables d’un abattoir public Rhône Ouest, situé à Saint-Romain-de-Popey (69).  Dans cet établissement, vaches, moutons et cochons sont condamnés à des pratiques de mise à mort contraires à la réglementation européenne.

Des violences perpétuelles

Les séquences vidéo, visionnées par 30millionsdamis.fr, dévoilent des bovins décapités encore vivants « alors qu’ils devraient à ce stade être morts, et non uniquement inconscients », rappelle L214 dans un communiqué. Les images montrent également des moutons et cochons assistant à la mort de leurs congénères, ainsi que des animaux brutalisés à coups d’aiguillon. « Les animaux sont dirigés vers la tuerie par un couloir étroit et vétuste, à l’aide d’un aiguillon électrique utilisé abusivement et parfois sur des parties interdites », relatent les lanceurs d’alerte.

Des conditions épouvantables auxquelles sont exposés 3.200 tonnes d’animaux, alors que l’établissement prévoit d’augmenter sa capacité de production jusqu’à 4.200 tonnes à la fin de l’année 2025. Cela représente –  selon la demande d’autorisation environnementale consultée par 30millionsdamis.fr  – « 40 porcs/heure sur chaîne ovins » ainsi que « 15 bovins/ heures », « 20 veaux /heure », et « 40 agneaux/heure ». « Ils abattent aussi des chevaux, des chèvres et des cerfs », selon L214.

Infractions et dysfonctionnements

« L’outil d’abattage et les modes opératoires de l’exploitant ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir », dénonce l’association. Au total, les lanceurs d’alerte ont collecté plus de 5 h 30 de preuves vidéo dévoilant de graves dysfonctionnements au sein de l’établissement. Parmi ceux-ci, l’enquête révèle une « chaîne ovine et porcine archaïque et en infraction avec la réglementation » où les animaux ne sont soumis à aucun test d’inconscience après étourdissement et avant saignée. Pour tenter de les rendre inconscients, « une pince à électronarcose est utilisée pour immobiliser ceux qui tentent de s’échapper », poursuit L214.

Même chose du côté des bovins où l’enquête relève une « immobilisation dans le box insuffisante pour pouvoir positionner le pistolet à tige perforante au bon endroit et avec la bonne inclinaison » Par conséquent, les génisses reprennent conscience « à l’affalage et à la suspension » et des mouvements sont encore observés lors de la découpe de l’animal.

L214 porte plainte

 

Il est urgent que la ministre de l’Agriculture conduise un audit interne dans les abattoirs.

Sébastien Arsac, L214

En dévoilant ces pratiques cruelles, L214 porte plainte « pour sévices graves et mauvais traitements » auprès du tribunal judiciaire de Villefranche-sur-Saône (69) et demande à la préfecture du Rhône la fermeture immédiate de l’abattoir. En parallèle, l’association a écrit à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, l’interpellant sur la défaillance des abattoirs français.  « Il est urgent que la ministre de l’Agriculture conduise un audit interne dans les abattoirs pour faire un état des lieux complet des conditions d’abattage, et que les rapports d’inspection issus de cet audit soient rendus publics », a déclaré Sébastien Arsac, cofondateur de L214, qui précise que de nouveaux signalements parviennent « régulièrement » par des lanceurs d’alerte dans d’autres établissements français.

La Fondation 30 Millions d’Amis relaie l’appel de L214 et condamne les graves manquements à la réglementation mis en lumières dans cette enquête. Selon le baromètre 2025 de la Fondation 30 Millions d’Amis, réalisé par l’Ifop, 90 % des Français réclament la généralisation de la vidéosurveillance dans les abattoirs et près de 9 personnes interrogées sur 10 sont favorables à l’étourdissement préalable à l’abattage des animaux.