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Politique

Le Premier ministre envisage de tuer plus de loups

Bientôt davantage de loups prélevés en France ? ©AdobeStock

Au Sommet de l’élevage vendredi 4 octobre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a envisagé d’augmenter les capacités de prélèvements du loup « dont la présence est jugée trop importante par les éleveurs dans certaines régions ». La Fondation 30 Millions d’Amis regrette une décision irresponsable et contraire à l’état de conservation du canidé.

Un acharnement contre le loup ? Après le vote controversé de l’Union européenne sur l’affaiblissement de protection du canidé, le tout nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, envisage lui-aussi de réduire la population lupine. “La nouvelle évaluation du nombre de loups en France, qui sera rendue publique en décembre, serait un possible moment-clé pour augmenter la capacité de prélèvement des canidés, dont la présence est jugée trop importante par les éleveurs dans certaines régions », a-t-il déclaré au Sommet de l’élevage, vendredi 4 octobre 2024… également Journée Mondiale des Animaux. Une déclaration dénoncée par les ONG environnementales, dont la Fondation 30 Millions d’Amis, qui déplorent une politique de régulation sans issue.

Une décision contradictoire avec l’état de conservation du loup

Les mesures évoquées par le Premier ministre s’avèrent incompatibles avec le statut de conservation de l’espèce. En décembre 2023, à la suite d’une consultation publique, un rapport commandé par la Commission européenne démontrait le statut défavorable du canis lupus. Parmi ses conclusions, le rapport rappelle que la France bat les records européens en abattant 19 % de loups chaque année « alors que les évaluations montrent que cela n’a pas d’impact sur les attaques de troupeaux », rappelle la LPO.

L’analyse démontre en effet que les dispositifs préventifs, tels que l’installation de clôtures électriques et l’utilisation de patous, chiens de protection, sont efficaces pour réduire les attaques contre les cheptels domestiques.

Une mesure « contre-productive »

À ce jour, la population de loups est estimée à environ 1003 individus en 2023, selon le WWF. Un effectif bien inférieur à nos voisins européens, tels que l’Italie ou la Roumanie, qui compteraient plus de 3.000 loups sur leur territoire.

En plus du triste classement de la France à l’échelle européenne, les déclarations de Michel Barnier vont à contre-courant des derniers recensements de loups. En 2023, les associations environnementales ont constaté une baisse de la population lupine de 9 % sur le territoire français. « Augmenter le quota de prélèvement de loups serait absolument contre-productif, dénonce l’association Ferus, dans un communiqué. Nous devons continuer à expérimenter les moyens de protection des troupeaux qui existent en accompagnant réellement les éleveurs au cas par cas ».

Une cohabitation entre l’Homme et la nature mise à l’écart

 

Les politiques publiques doivent plus que jamais prendre conscience du statut défavorable de l’espèce.

Reha Hutin

Pour la Fondation 30 Millions d’Amis, augmenter les tirs de loups relève d’une incohérence écologique, alors que la France dépense des millions d’euros en mesures de protection des troupeaux [175 millions d'euros prévus sur la période 2023-2029 selon le rapport commandé par la Commission]. Des efforts déployés pour le pastoralisme, ignorés au sommet de l’Etat. « Les politiques publiques doivent plus que jamais prendre conscience du statut défavorable de l’espèce et s’orienter vers la coexistence entre le loup et le monde de l’élevage. Il s’agit de la seule voie pacifique envisageable », a régi Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. L’Association Animal Justice Savoie (AJAS) dénonce quant à elle un « clientélisme électoral ».

Si Michel Barnier, ancien ministre de l’Environnement, cède déjà à la pression des éleveurs et de la FNSEA [Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles], quel sera le sort réservé à l’ensemble de la biodiversité pour la suite de son mandat ?