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Culture

Cet artiste fait revenir des animaux fantômes à travers d’impressionnantes sculptures

La louve assise et sereine de Thomas Monin resplendit et impressionnent les visiteurs./© Philippe Martin

Thomas Monin, spécialisé dans la sculpture d’animaux, crée des œuvres métalliques et lumineuses monumentales afin de sensibiliser contre la menace de disparition pesant sur la biodiversité et l’humanité. 30millionsdamis.fr l’a rencontré.

Une louve assise, semblant observer l’humanité ; une baleine bleue géante fantomatique… Les œuvres géantes de Thomas Monin en ont fait rêver plus d’un ! À 51 ans, cet artiste plasticien aguerri développe un concept utopique de l’art animal depuis plusieurs décennies. 

 

'L'Evidence' 2014. Métal, peinture phosphorescente. Installation au Col de la Croix Morand (63)./©Thomas Mon

Des animaux fantômes qui reviennent « nous hanter »

« L’art, c’est une vocation de la petite enfance, évoque le sculpteur joint par 30millionsdamis.fr. Dès la maternelle, je n’arrêtais jamais de dessiner. C’était une nécessité frénétique. » Fasciné par les peintures de son grand-oncle, Thomas Monin suivra son chemin en se dirigeant vers les Beaux-Arts. « J’ai hérité de tout son matériel de peinture, se souvient-il. J’ai réalisé ma 1ère exposition en 1989. Je n’ai jamais arrêté depuis. » Assistant principal de l’artiste chinois d’avant-garde Chen Zen, de 1994 à 2000, l’artiste français va côtoyer les plus grands et développer la thématique de l’animalité. 

« Depuis une dizaine d’années, je fabrique des animaux fantômes, explique-t-il. Sans tomber dans la morbidité, c’est un peu comme s’ils revenaient nous hanter. » Ils les appelle d’ailleurs « Les Revenants ». Créés à partir de tiges de métal et de silicone phosphorescent, ce bestiaire de lumière interroge « la place culturelle de ces animaux, les problèmes de coexistence avec notre société qui marche sur la tête en prônant l’artificialisation… » 

Une « poésie qui se met en place »

Son travail artistique entre ainsi « en symbiose avec le contexte », comme « une poésie qui se met en place », le public restant « libre de s’en emparer ou non ». Pour autant, les œuvres monumentales de Thomas Monin ne laissent personne indifférent. En mars 2024, il avait réalisé une sculpture géante d’une baleine bleue de 15 mètres de long, en métal, silicone phosphorescent, avec spots de lumière noire à Led sur le port Hercule de Monaco pour alerter sur la nécessaire préservation des mammifères marins dans le Sanctuaire Pelagos (zone marine située entre la France, l’Italie et la Sardaigne, NDLR).

'Aurora' à Monaco jusqu'à mi mars 2024./©Thomas Monin

Autre de ses préoccupations, l’abattage systématique des loups : « Une aberration, pointe-t-il. Le loup est une sentinelle écologique. C’est l’un de ces animaux sur lequel on a greffé un héritage comme l’incarnation du diable. Alors que ce sont des prédateurs qui font leur travail de prédateurs. Ils sont moins dangereux que l’humain. » 

C’est pourquoi le Bourbonnais va créer une meute d’une dizaine de loups grandeur nature lors d’une exposition à Lyon, le 16 novembre 2024, avec pour idée de « faire revenir ces loups qui ont été abattus par arrêté préfectoral ». Un spectacle qui devrait bouleverser les Lyonnais et les touristes lors de la prochaine Fête des Lumières.