Bouquetin, éléphants, singes…

Cette série commence avec l’apparition d’un bouquetin perché sur le conduit d’une façade, dans l’Ouest de Londres le lundi 5 août 2024. Le lendemain, deux silhouettes d’éléphants, se saluant avec leur trompe, se sont dressées à travers des fenêtres murées d’une maison située dans le quartier de Chelsea.

Le mercredi 7 août, c’est un trio de singes qui s’est présenté aux passants, chacun suspendu au pont ferroviaire Brick Lane, à l’est de Londres. Selon le média britannique The Observer, il s’agit vraisemblablement de l’œuvre « la plus joyeuse » dévoilée jusqu’à présent par Banksy, puisque celle-ci n’implique aucun animal enfermé, ou solitaire.

Des piranhas sur une cabine policière

Ces trois singes ont été suivis par un loup hurlant sur l’antenne parabolique d’une devanture de magasin à Peckham, au sud de Londres le jeudi 8 août. Le jour suivant, ce sont deux pélicans affamés qui se sont posés au-dessus d’une vitrine de friterie de Walthamstow, leurs longs becs se nourrissant de poissons.

Le samedi, un chat est venu s’étirer sur un panneau d’affichage au nord-ouest de la capitale. Enfin, pour clore cette semaine d’effervescence animalière, une cabine vitrée servant d’abri pour les policiers régulant le trafic dans la métropole a été « recouverte de poissons ressemblant à des piranhas, lui donnant des airs d'aquarium » le dimanche, a précisé l’AFP.

Après une semaine riche en surprises, la faune sauvage continue d’inspirer l’artiste. Deux nouvelles espèces ont d’ores et déjà fait leur apparition à Charlton, dans le sud-est de Londres. Il s’agit d’un rhinocéros, créé de telle sorte à ce qu’il chevauche une voiture isolée et cabossée contre un mur, et d'un gorille sur l'un des stores fermés menant à l'entrée du zoo de Londres, libérant d'autres espèces, telles qu'un phoque ou des oiseaux. 

Des œuvres retirées et dérobées

Toutes ces fresques ont été revendiquées par l’artiste Banksy sur son compte Instagram. Toutefois, elles ont aussi provoqué la spéculation des plus malintentionnées. « L’antenne avec le loup a été rapidement enlevée par trois hommes masqués », informe l’AFP.  Quant à la silhouette du chat, celle-ci été démantelée sous les huées du public quelques heures avoir été revendiquée.

Interrogé par l’Agence Associated Press, un entrepreneur a déclaré avoir enlevée cette œuvre de peur que celle-ci ne soit « arrachée ». Revendues à des millions d’euros aux enchères, les œuvres de Bansky ne manquent pas d’attirer le regard des plus envieux.  

La faune sauvage pour égayer les visages

The Observer tente de donner un sens a ce déferlement d'animaux dans les rues de Londres : « La vision de l'artiste est simple : le dernier art de rue a été conçu pour remonter le moral du public pendant une période où les titres de l'actualité ont été sombres », révèle le journal qui a interrogé l'équipe de presse de Banksy, le Pest Control Office.

Ainsi, à travers ses gravures, l’artiste a préféré libérer la faune sauvage au sein de Londres pour apaiser les tensions, apporter de la légèreté et de l’humanité. « Banksy espère que ses œuvres apportent aux gens un moment d'amusement inattendu, conclut le média britannique. Elles soulignent la capacité humaine à créer, plutôt qu'à détruire ».