Le 26 juillet 2024, la Coordination rurale en Haute-Vienne a annoncé offrir une prime de 1.000 € pour « tout loup mort ». Face à cette initiative provocatrice et illégale, le préfet de la Haute-Vienne a saisi le Parquet. La Fondation 30 Millions d’Amis déplore un appel au braconnage.
Cet appel n’a pas manqué de faire régir le préfet, saisissant le parquet de Limoges pour menace contre une espèce protégée. Protégé par la Convention de Berne (1979), le loup fait partie des espèces prioritaires. Sa conservation s’avère donc essentielle pour sa survie, mais également pour l’équilibre des écosystèmes. « Ce positionnement extrême n’arrangera pas la problématique, s’est exprimé Bertrand Sicard, président de l’association Ferus, joint par 30millionsdamis.fr. Il y a de plus en plus de braconnage sur le loup en France, et cette menace viendrait à encourager les plus malintentionnés à passer à l’action ».
En France, porter atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques est passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende par l’article L415-3 du code de l’environnement.
L’abattage de loup facilité…et décrié
En Europe, le prédateur revient recoloniser des territoires où il avait totalement disparu depuis le début du XXe siècle. Mais le retour de l’espèce continue de susciter les débats, opposant les éleveurs et les défenseurs des animaux. La Commission européenne s’était par ailleurs montrée favorable à l’abaissement de son niveau de protection en décembre 2023, alors que la population du canis lupus était estimée à 20.000 individus cette même année, a indiqué l’AFP.
En France, l'estimation du nombre de loups en 2023 s'était établie à 1.003 individus, en baisse de 9% sur un an. Les associations de protection animales françaises avaient demandé à l'Etat de baisser, en conséquence, le nombre de tirs autorisés du prédateur, fixé à 19% de l'effectif en février 2024.
Favoriser la coexistence du loup
Plutôt que de promettre une prime à qui éliminera le loup, des solutions existent pour réduire le nombre de victimes par attaque. Chiens de protection, parc de regroupement, effarouchement… ces dispositifs ont déjà prouvé de leur efficacité. « Une cohabitation apaisée avec les grands prédateurs est possible et nous continuerons d’agir pour leur protection », a réagi Ferus après l’annonce du syndicat agricole.
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