340 chats sauvages ont été tués lors d'un concours de chasse en présence d'enfants, en Nouvelle-Zélande./©Christchurch animal save
340 chats sauvages auraient été abattus à l’occasion d’un concours de chasse organisé en Nouvelle-Zélande (30/6/2024). D’autres animaux comme des opossums, des lapins ou des cerfs ont également été tués. 440 enfants de moins de 14 ans étaient présents lors de cet événement qui a choqué au-delà du pays. 30millionsdamis.fr a contacté les associations sur place.
La scène crée la stupeur : des bénévoles d’une association venus protester contre la tenue d’un concours de chasse en Nouvelle-Zélande tentent de secourir un bébé opossum passé entre les mailles du filet. Aux abords, des dizaines d’enfants les poursuivent en criant qu’ils « doivent le tuer ».
« Quand nous sommes partis, deux enfants ont commencé à nous jeter des pierres et nous insulter, rapporte Sarah Jackson, membre de l’Animal Save Movement, jointe par 30millionsdamis.fr. Le pauvre [oppossum] a mal démarré dans la vie car sa mère a été tuée lors de ce concours… » C’est le week-end du 29 et du 30 juin 2024 qu’a eu lieu le rassemblement sanglant dans le North Canterbury. Avec un programme sinistre à la clé : chasse aux cerfs, lapins, opossums, cochons… et, pour la 2ème année consécutive, aux chats sauvages !
L’organisateur, Matt Bailey tente de justifier la traque : « La catégorie ”féline” [de l’évenement, NDLR] a été créée pour ‘réguler’ les chats sauvages, qui menacent la faune indigène et sont porteurs de maladies mettant en danger le bétail des agriculteurs. ». Et pour motiver les participants, une récompense de 500 dollars néo-zélandais, environ 282 euros, était attribuée à la personne tuant le plus grand nombre de chats. Le tueur du plus gros chat gagnait, lui, 1000 dollars néo-zélandais, soit 565 euros. Près de 1500 personnes – dont 440 enfants – étaient présentes lors du funeste rassemblement. 340 chats sauvages ont été abattus, 100 de plus que la précédente édition.
« Et encore, la catégorie des moins de 14 ans pouvant tuer les chats a été supprimée après le tollé de l’an dernier, soupire Sarah Jackson. Toutefois, 440 enfants ont quand même concouru pour tuer d’autres animaux comme les opossums, les lapins ou les cerfs… Des enfants étaient habillés avec des costumes d’animaux représentant ceux qu’ils tuaient ! » Pour se défendre, l’organisateur a expliqué au Guardian que « des mesures ont été prises » pour qu’un chasseur ne tue pas un chat domestique « par erreur ». Quant à la présence d’enfants, « c’est la vie rurale habituelle ».
La menace des chats sauvages sur les espèces vulnérables est un sujet controversé en Nouvelle-Zélande et les opinions divergent sur la question . « Les associations de protection animale s’accordent sur l’efficacité des méthodes non-létales comme la capture puis la stérilisation, explique Sarah Jackson. Mais rien n’est fait. Dire que tuer est la seule option est un terrible message envoyé aux futures générations. Nous devrions préserver ce que nous avons. »
En Nouvelle-Zélande, la stérilisation et l’identification des chats (domestiques ou errants) n’est pas obligatoire. Et la loi de protection animale souffre « de lacunes en termes d’application et de nombreux trous dans la raquette ». Par ailleurs, « la chasse d’animaux sauvages pour la nourriture ou la fourrure est normalisée » dans le pays. « C’est comme cela que ce genre de chasse aux trophées peut perdurer tout en se cachant derrière une supposée conservation alors qu’en réalité, cela fait plus de mal à notre biodiversité », critique la défenseuse des animaux.
Quant à l’organisateur de l’événement, il se dit « peu préoccupé par les personnes qui ne comprennent pas, ni par leurs sentiments ». Des sentiments dont il semble totalement dépourvu quand il qualifie de « diables sous méthamphétamine » les chats sauvages mis en cage avant d’être abattus.
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