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Insolite

Coincée depuis 3 mois dans le métro parisien, cette corneille est enfin libérée !

Cette corneille a retrouvé l'air libre après 3 mois d'errance dans le métro parisien, et une forte mobilisation collective ! ©Frédéric Jiguet

Après trois mois d’errance dans le métro parisien, une corneille a enfin retrouvé l’air libre grâce à l’intervention d’un spécialiste des corvidés du Muséum national d’histoire naturelle, accompagné de deux membres de la RATP. 30millionsdamis.fr revient sur le sauvetage insolite de cet animal trop souvent mal aimé.

La persévérance a fini par payer. Après de multiples tentatives infructueuses, une ultime opération de sauvetage aura enfin permis de libérer la corneille qui errait dans les couloirs du métro parisien, depuis trois mois.

Cette histoire pour le moins atypique a débuté en novembre 2023, lorsque l’oiseau s’est retrouvé piégé dans la bouche de métro de Ménilmontant (XXème arrondissement), avant de migrer vers les stations de Parmentier et de Saint-Maur. Le sort du volatile avait alors préoccupé de nombreux usagers et internautes qui n’avaient pas manqué d’exprimer leur inquiétude sur la toile, sollicitant à maintes reprises l’aide de la RATP.

Heureusement, la corneille s’était rapidement adaptée à ce nouvel environnement, se perchant sur les rampes lumineuses au-dessus des quais pour éviter les rames de métros successives. Elle pouvait régulièrement se substanter grâce aux récipients d’eau et de quelques mets d’origine végétale ou animale déposés au sol par quelques usagers : « Je lui amène du maïs, des pois chiches, de la viande hachée », confiait, début janvier, Dominique, l’une des ces âmes bienveillantes (Le Parisien). « Elle descend entre deux passages de métro, elle s’acclimate », ajoutait Bérangère, une autre habituée de la ligne.

Relâchée près du cimetière du Père Lachaise (XXe) 

Si elle semblait en bonne santé, elle n’en demeurait pas moins enfermée dans les couloirs de la RATP, à ses risques et périls. De sorte qu’une intervention d’urgence s’imposait. « Plusieurs tentatives ont été mises en œuvre en collaboration avec la LPO Ile-de-France », expliquait la Régie Autonome des Transports Parisiens sur X en décembre 2023, évoquant sa sensibilité « à la condition animale ». « Mais aucune n’a encore permis de récupérer l’oiseau ». Décision a donc été prise de recourir à l’expertise de Frédéric Jiguet, spécialiste des corvidés au Muséum national d’histoire naturelle… Mission réussie !

Dans la nuit du 8 au 9 février 2024, l’ornithologue – accompagné d’agents de la RATP – a opéré avec brio la capture de l’oiseau, à l’aide d’un grand filet et d’un mécanisme à air comprimé, à l’écart de la foule et du trafic, pour éviter de perturber davantage l’animal et sécuriser les intervenants. « La corneille de Ménilmontant, devenue corneille de Parmentier puis corneille de Rue Saint Maur, a été relâchée aux abords du cimetière du Père Lachaise. Elle porte désormais une bague rouge avec le numéro 150, s’est réjouit l’expert, sur sa page Facebook. Vivent les corneilles libres ! »

Une espèce injustement persécutée

La Fondation 30 Millions d’Amis salue la mobilisation collective qui a permis d’aider cet animal, trop souvent persécuté en tant qu’ « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (ESOD). « C’est extraordinaire de voir toute l’énergie qui a été déployée pour libérer cet oiseau, alors que chaque année 500 000 sont tués dans les campagnes françaises dans l’indifférence générale des urbains », tance Frédéric Jiguet, contacté par 30millionsdamis.fr. L’engouement pour la corneille de Ménilmontant aura eu le mérite de redorer l’image de ces oiseaux injustement mal-aimés, avec lesquels une cohabitation est pourtant possible.

D’autant qu’in fine, « le problème des corneilles, c’est tout simplement l’humain, tempête l’auteur de « Vivent les corneilles, un plaidoyer pour une cohabitation responsable » (Actes Sud, 2024). Les poubelles urbaines constituent une aubaine pour ces oiseaux qui s’y nourrissent. La solution semble donc simple : mieux gérer les déchets organiques et les restes de nos aliments, pour que les animaux commensaux n’y aient pas accès ». Sans oublier les pistes plus ciblées, comme ajouter un couvercle sur les contenants, évacuer les sacs pleins dès leur sortie ou encore arrêter de tondre les pelouses dès l’automne (pour permettre à l’herbe de mieux s’enraciner et empêcher les corneilles d’y détecter les insectes dont elles se nourrissent).

Reste à espérer que notre ancienne "prisonnière" connaîtra, avec ses congénères, un avenir plus serein aux abords du cimetière du Père Lachaise (XXe). Une hypothèse fort probable tant ce lieu est un havre de paix pour la biodiversité.