Dans la capitale du Mexique, la corrida est le théâtre d'une bataille judiciaire âpre./©Adobe Stock
Alors qu’elle était interdite depuis plus d’un an, la tauromachie a fait son retour dans les arènes de la capitale du Mexique à la faveur d’une décision polémique de la Cour Suprême. Pour autant, 3 jours après, une juge a suspendu provisoirement les spectacles taurins. Relancée, la bataille judiciaire entre pro et anti fait rage. Le point de 30millionsdamis.fr.
Le retour de la corrida à Mexico n’était-elle qu’un trompe-l’œil ? Interdite depuis plus d’un an par un juge fédéral, elle était revenue dans la capitale mexicaine après une décision controversée de la Cour Suprême de décembre 2023, reposant plus sur la forme que sur le fond de la procédure. Mais à la surprise générale, la juge Sandra de Jesús Zúñiga vient de redonner un coup d’arrêt provisoire aux « spectacles » tauromachiques (31/1/2024).
« La suspension provisoire est accordée afin que les autorités responsables s'abstiennent d'exécuter les actes mis en cause, suspendant immédiatement les spectacles de tauromachie », peut-on lire sur la décision, en vigueur jusqu’au 7 février 2024. À cette date, une audience doit à nouveau statuer sur une éventuelle interdiction de la corrida à Mexico.
Le 28 janvier 2024, La Mexica – la plus grande arène du monde – avait accueilli ses aficionados dans un contexte tendu. Une victoire de très courte durée, donc, pour les pro-corrida ; la décision de la Cour Suprême qui a permis cette résurrection ponctuelle ne se basait guère sur le fond mais sur un détail… technique. « La Cour ne s’est pas prononcée sur les questions de maltraitance animale, du statut culturel ou non, ni même sur l’interdiction, explique Arturo Berlanga directeur exécutif de l’association AnimaNaturalis Mexique joint par 30millionsdamis.fr. Elle n’est même pas entrée dans le fond du recours. L’affaire continue ». La Cour Suprême avait effectivement considéré que la protection animale n’était pas incluse dans les statuts de Justicia Justa, l’association qui a déposé plainte lors de l’interdiction prononcée en juin 2022...
L’espoir d'une interdiction est permis mais le chemin reste long.
Arturo Berlanga - Animanaturalis Mexico
En marge de la corrida du 28 janvier, une grande manifestation s’est tenue mobilisant l’ensemble des associations de protection animale et de personnalités de la société civile opposées à cette barbarie. « On considère tous que la corrida promeut et banalise la violence, la torture, la cruauté et la souffrance des animaux lors d’un spectacle, pointe Arturo Berlanga. Nous avons bon espoir de vivre la fin des corridas. Non seulement au Mexique mais dans la majorité des pays où elle se tient. La corrida survit seulement grâce aux intérêts politiques d’une minorité. Au Mexique, nous avons les arguments légaux pour en finir. L’espoir est permis mais le chemin reste long. »
Au Mexique, la société se positionne de plus en plus contre la corrida et marque son désintérêt croissant. Selon Animanaturalis, « 86 % des Mexicains sont contre la corrida et ne la considèrent pas comme une tradition culturelle ». Le président mexicain André Manuel Lopez Obrador réfléchirait à l’organisation d’un référendum sur l’avenir des corridas dans la capitale. Dans le pays, 4 États sur 32 ont déjà interdit la pratique : Guerrero, Coahuila, Quintana Roo et Sinaloa.
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