Le Parlement sud-coréen vote l’interdiction de la consommation et du commerce de la viande de chien à échéance fin 2027. Une décision qui trouve ses motivations dans la croissance du phénomène d’adoption des animaux de compagnie et la baisse significative de leur consommation. La Fondation 30 Millions d’Amis y voit le signe d’une évolution des mentalités dans cette partie du globe.

Un tournant important pour la protection des chiens en Asie. La Corée du Sud, pays où la viande de chien fait partie de la gastronomie traditionnelle, vient de voter pour l’interdiction de sa consommation et de son commerce lors d’une session au Parlement (9/1/2024). Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, élu en 2022, avait fait de cette interdiction une priorité. 

Selon les rapports officiels, ce sont plus de 1100 fermes qui élèvent chaque année des chiens destinés au marché de viande. Jusqu’à un million de chiens y sont tués à des fins alimentaires. Désormais, l’élevage, la vente et l’abattage de chiens seront passibles d’une peine de 3 ans de prison ou d’une amende de 20 800 euros. La loi devrait entrer en vigueur d’ici 3 ans. 

« Une étape importante dans l’histoire de la protection des animaux »

« Aujourd’hui est un jour qui marque une étape importante dans l’histoire de la protection des animaux en Corée du Sud, s’enthousiasme le parlementaire Park Hong-keun. C’est une journée inédite qui sensibilise au respect de la vie et au niveau de bien-être des animaux dans notre société. » Des mesures seront prises pour accompagner la fermeture des élevages et gérer les animaux. Le texte de loi envisage des compensations afin de les aider.

Ces dernières années, la consommation de viande de chien avait pris du plomb dans l’aile au pays du matin frais. Selon une enquête publiée par le think-tank Animal Welfare, Reseach and Education, 9 personnes sur 10 ont affirment localement ne pas souhaiter manger de viande de chien à l’avenir. Et les nouvelles générations adoptent de plus en plus d’animaux de compagnie.

Une victoire pour la protection animale

Les associations de protection animale applaudissent la décision du Parlement sud-coréen. La Korean Animal Welfare Association rappelle qu’en 2023, si une loi interdisait bien « l’abattage arbitraire d’animaux et l’abattage de chiens destinés à la consommation de viande », leur « consommation » n’était pas prohibée. 

La branche sud-coréenne de l’ONG Humane Society salue une « histoire en marche ». « Je n'aurais jamais pensé voir de mon vivant une interdiction de l'industrie cruelle de la viande de chien en Corée du Sud, réagit JungAh Chae, porte-parole de l’ONG. Mais cette victoire historique pour les animaux témoigne de la passion et de la détermination de notre mouvement de protection des animaux. Nous avons atteint un point critique où la plupart des citoyens coréens refusent de manger des chiens et souhaitent que cette souffrance soit reléguée aux livres d’histoire. »

Un effet domino ?

Pour l’association Animal Libération Wave, ce vote est « un point de départ pour la libération des chiens mais aussi pour envisager d'autres standards et un avenir pour d'autres espèces animales soumises à l'exploitation industrielle, comme les vaches, les cochons, les poulets ». 

La Corée du Sud rejoint ainsi Hong Kong, Taiwan, les Philippines, la Thaïlande, Singapour et l’Inde dans la liste des pays asiatiques ayant interdit le commerce de la viande de chien. Quant à l’Indonésie, elle semble s’être à son tour engagée dans cette voie comme l’a montré l’arrestation récente d’un camion transportant plus de 200 chiens destinés à être mangés. Un effet domino ?