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Transports

Vaches échouées dans le Finistère : les conditions du transport maritime pointées du doigt

Chaque année, 1,6 milliards d’animaux sont exportés de l’Union européenne. / ©AdobeStock (photo d’illustration)

Depuis novembre 2023, plusieurs cadavres de bovins ont été retrouvés sur les plages du Finistère Sud. Plus étrange encore, leur boucle d’identification a été retirée et leur ventre s’avérait gonflé, symptôme d’une longue présence dans l’eau. Ces indices orientent les soupçons sur le transport d’animaux par voie maritime. 30millionsdamis.fr s’est entretenu avec Jacky Bonnemains, directeur de l’association Robin des Bois, sur les conditions subies en mer par les animaux d’élevage.

30millionsdamis.fr : Depuis un mois, au moins trois cadavres de bovins se sont échoués sur les plages de Tréogat, Trégunc, et Crozon (29). Comment expliquer ce phénomène qui se répète sur les côtes du Finistère ?

Jacky Bonnemains : Le Finistère sud reste une route maritime très fréquentée. Des navires bétaillères transportent des animaux d’élevages depuis l’Irlande vers les pays méditerranéens, tels que l’Egypte, la Syrie, la Turquie, la Libye ou encore le Liban. Généralement, ce sont des veaux d’engraissement. En d’autres termes, ce sont des veaux qui ne seront pas abattus à l’arrivée. Ils seront d’abord engraissés avant leur mise à mort. Ce n’est qu’une supposition, mais l’hypothèse que ces bovins proviennent de ces armatures se tient.

En supposant que ces vaches proviennent de ces navires, comment expliquer la présence de leur corps dans l’océan ?

Lorsqu’elles ne survivent pas au transport, l’équipage les jette à la mer, pour des questions d'hygiène et de risque de maladie transmissible. En cas de contrôle à l’arrivée, le navire peut se voir refuser l’accès sur le pays de destination finale et faire demi-tour. Ces cas récents ne sont pas exceptionnels. Certaines vaches arrivent sur les plages, mais il n’est pas impossible que d’autres restent dans les profondeurs. Ajoutons aussi que ces bovins ont été retrouvés sans leur boucle d’identification. Les retirer empêche toute identification et, par conséquent, éviter tout tracas juridique.

Vous soulignez que ces cas récents ne sont pas les premiers. Doit-on s’inquiéter quant aux conditions de transport maritime ?

L’Union européenne exporte 3 millions de têtes de bovins par an, mais ces vaches sont transportées dans des cargos datant des années 70, convertis en bétaillères. Ces bateaux ne sont pas conçus pour transporter du bétail [Un rapport de l’ONG Robin des Bois dénonce les bétaillères maritimes, qu’elle compare à des « bateaux poubelles » : NDLR]. Pendant la navigation, les vaches risquent des blessures, des fractures, mais également des maladies.

"La présence d'un vétérinaire à bord serait la moindre des choses !"

La Commission européenne a récemment formulé des propositions (7/12) sur les conditions du transport maritime d’animaux. Qu’en pensez-vous ?

La Commission ne propose pas de progrès majeurs sur le transport maritime. Si l’on considère que l’Europe doit transporter des animaux, elle doit impérativement revoir ses réglementations. Il faudrait des décisions radicales, comme l’investissement de bateaux modernes, en assurant plus de confort et de sécurité, notamment pour le secteur alimentaire et l’abreuvage ! Une panne ou une durée de trajet plus longue que prévue peuvent provoquer une pénurie d'eau pour ces animaux. Rappelons aussi que la présence d’un vétérinaire à bord serait la moindre des choses !

Que faire si des animaux ne survivent pas au trajet ?

C’est malheureusement un risque à prendre en compte car, rappelons-le, ces bovins peuvent être transportés durant des jours entiers ! C’est pourquoi nous demandons également l'intégration d'une chambre froide à l’intérieur des navires, pour stocker les corps d’animaux n’ayant pas survécu au voyage. Et en cas de problème, il est nécessaire de disposer d’un pavillon européen pour identifier les responsables.