De nombreux accidents de chasse ont lieu le week-end et à proximité de routes ou d'habitations. ©AdobeStock
Deux associations ont déposé une demande d'indemnisation auprès du gouvernement auquel elles reprochent de ne pas interdire la chasse le week-end, ni les tirs à proximité des habitations, principales sources de tirs accidentels sur des non-chasseurs (09/10). Une demande partagée par la Fondation 30 Millions d'Amis.
L'association Aspas et le collectif Un jour un chasseur ont introduit une "demande indemnitaire préalable" qui enjoint à l'exécutif de "prendre sans délai des mesures d'encadrement de la chasse propres à assurer la sécurité et la tranquillité de la population, outre la réparation de leur préjudice à hauteur de 1 euro", écrivent-elles dans leur dossier de presse.
En cas de refus ou sans réponse d'ici à deux mois, les associations entendent saisir le tribunal administratif de Paris d'un "recours en carences fautives de l'État" pour obtenir ces mesures supplémentaires auprès de la justice. "Au cours des 15 dernières années, 70% des non-chasseurs tués l'ont été durant le week-end" et plus "de 20% des non-chasseurs tués l'ont été sur une route ou dans leur jardin", avancent les associations. "Autrement dit, deux limitations à l'exercice de la chasse auraient permis d'éviter la mort de 13 personnes sur les 19 tuées" sur cette période, argumentent les deux organisations qui exigent "l'interdiction de pratiquer le week-end" et "à portée létale de tir des habitations et des routes".
"Il n'est pas normal d'avoir peur de se prendre une balle quand on se promène dans la nature... ni même dans son propre jardin", dénonce Marc Giraud, porte-parole de l'Aspas, cité dans le communiqué. Lors de la dernière saison de chasse, "les chasseurs ont blessé des cyclistes, des randonneurs, des ramasseurs de champignons, des promeneurs du dimanche", dénoncent les associations qui rapportent aussi des tirs "vers des cavalières, à travers des caravanes, en direction des maisons, des écoles, des jardins, des voitures..."
Durant la saison 2022-2023, les accidents de chasse ont causé la mort de six personnes, dont aucun non-chasseur, selon le bilan fin août de l'Office français de la biodiversité (OFB), alors que trois non-chasseurs avaient été tués durant les deux saisons précédentes. Pour la Fondation 30 Millions d'Amis, un accident mortel est toujours un drame de trop...
Pour les blessures non-mortelles, l'OFB a recensé 78 accidents par armes à feu durant la dernière saison, sans préciser toutefois la proportion de non-chasseurs. L'Aspas a évalué cette proportion à "au moins 28%", sur la base d'une veille médiatique. Du côté du gouvernement, un plan visant à mieux sécuriser la chasse a été présenté mi-janvier. Il a principalement débouché sur la création mi-septembre d'une contravention réprimant la chasse en "état d'ivresse manifeste", une mesure jugée très insuffisante par les ONG dont la Fondation 30 Millions d’Amis qui a, de son côté; lancé une pétition pour demander les week-ends sans chasse... seule solution à même de garantir la sécurité des promeneurs le week-end et de donner un peu de répit à la faune sauvage. Un vœu partagé par l’opinion publique puisque 8 Français sur 10 réclament cette interdiction dominicale (Baromètre Fondation 30 Millions d'Amis /Ifop, janvier 2023).
(Avec AFP)
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