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Enquête

Expérimentation animale : les produits ménagers, objets du quotidien...souvent testés sur les animaux !

De nombreux produits ménagers sont issus de l'expérimentation animale, une réalité trop souvent ignorée. © Animal testing.

Les résultats d’une enquête sur l’expérimentation animale dans le secteur des produits ménagers ont été rendus publics. Et ils sont amers : alors qu’aucune réglementation ne l’impose, de nombreux produits ménagers sont en réalité testés sur des animaux. 30millionsdamis.fr résume les termes de cette investigation, avec Audrey Jougla, fondatrice de l’association Animal Testing, à l’origine de ces révélations.

Un travail de longue haleine. Des heures passées à éplucher des règlements européens, à décortiquer des nomenclatures complexes, à contacter des acteurs du secteur… Animal Testing a dû faire preuve d’opiniâtreté pour exhumer une réalité très largement ignorée du grand public comme de la plupart des acteurs de la protection animale : les produits ménagers seraient, selon cette association, bien trop souvent issus de l’expérimentation animale. Ces produits ne sont en effet pas concernés par l’interdiction de procéder à des tests sur animaux, qui ne concerne que les produits cosmétiques.

Il aura fallu à l’association un an pour comprendre pourquoi et comment ces objets de consommation courante font intervenir, pour leur confection, des tests sur les animaux. Six groupes internationaux (Unilever, Reckitt, Henkel, SC Johnson, Diversey, Procter & Gamble) et des centaines de produits à étudier. Au menu ? « Lister scrupuleusement ces produits, contacter un à un les services clients, par téléphone, par écrit, à de nombreuses reprises et à des intervalles espacés, et rechercher les interlocuteurs approprié », explique Animal Testing dans le compte-rendu de son enquête. D’un point de vue méthodologique, chaque appel aux fabricants a été doublé : un premier appel comme consommateur, un second comme enquêteur, pour s’assurer de la sincérité des réponses. Il aura fallu ensuite assimiler l’ensemble des règles applicables, fournies et complexes. Une enquête de longue durée, dont la publication des résultats est donc un évènement.

Les méandres d’une réglementation complexe

 « Le point de départ de cette enquête part du constat que l’on parle beaucoup, et à juste titre, de l’expérimentation animale dans l’industrie cosmétique, mais qu’on ne sait pas du tout ce qu’il en est dans l’industrie de la détergence [le secteur des produits ménagers, NDLR] », explique Audrey Jougla, fondatrice de l’association Animal Testing, jointe par 30millionsdamis.fr. Il est un fait que l’on n’associe pas spontanément l’expérimentation animale aux produits ménagers. Selon Audrey Jougla, cela s’explique par le fait que « les acteurs sont peu connus et la réglementation complexe ».

L’enquête distingue deux notions : les ingrédients (les divers composants constituant la « formule ») et le produit fini, ce que le consommateur achète. S’agissant des ingrédients, il y a un premier élément de complexité, comme le souligne Audrey Jougla : « il y a plusieurs strates d’expériences, celles dans le « passé », qui ont été menées au moment du développement de l’ingrédient, et celles plus récentes, qui sont plus rares mais qui existent. Tous les ingrédients ont été testés dans le passé, parfois il y a longtemps : ce sont des tests qui peuvent avoir été faits dans les années 70, 90, grosso modo jusqu’en 2010 ». Autrement dit : il n’est pas vraiment possible d’acheter des produits dont les ingrédients n’ont jamais été testés sur des animaux, mais il est possible de trouver des produits qui n’utilisent que des ingrédients qui ont été testés il y a longtemps, et qui n’ont pas donc pas fait l’objet de nouvelles expérimentations. Pour s’en assurer, le consommateur peut acheter les produits marqués du label « cruelty free », qui garantit qu’aucune nouvelle expérimentation n’ait été menée pour la commercialisation du produit.

Distinction entre « ingrédients » & « produit fini »

Si de nouveaux ingrédients ont été utilisés, en revanche, ils auront fait l’objet d’expérimentations plus récentes, puisque c’est imposé par la réglementation européenne via le règlement « REACH ». Etant précisé que ce règlement doit être révisé en 2023. La question des ingrédients, si elle révèle bien des pratiques d’expérimentations animales, souligne aussi que des alternatives existent dans le commerce (via le label cruelty free). L’enquête d’Animal testing est donc d’autant plus utile qu’elle permet de guider le consommateur dans ses choix d’achats.

 

Les produits dotés du label "cruelty free" ne sont pas issus d'expérimentations animales récentes.

Audrey Jougla, fondatrice d'Animal testing.

S’agissant des produits finis, les constats d’Animal Testing sont encore plus déroutants. En effet, cette fois, aucune réglementation n’impose qu’ils aient fait l’objet d’expériences sur les animaux. Le droit de l’Union européenne, n’impose qu’un étiquetage au titre de l’information du consommateur sur la toxicité des produits qu’il utilise. Cet étiquetage n’implique en aucun cas que des tests sur des animaux soient menés. Et pourtant, tests il y aurait bel et bien : « Pour les produits finis, l’expérimentation animale a lieu lorsque les industriels veulent tester à nouveau leur formule pour obtenir un changement d’étiquetage. Autrement dit pour des raisons marketing, ce alors même qu’aucune réglementation ne l’impose », précise Audrey Jougla. Il s’agit, par exemple, de vérifier les effets d’irritation oculaire du produit en le pulvérisant dans les yeux d’un lapin pendant des heures. Expérimentation animale à l’utilité par ailleurs très discutable, puisqu’aucun être humain ne songerait, en conditions réelles, à s’asperger les yeux d’un détergent pour ensuite rester des heures à subir l’irritation subséquente… Tous les industriels contactés « ont nié l’existence de ces expériences, dont nous sommes pourtant certains », affirme la fondatrice d’Animal Testing. L’enquête met en cause notamment les produits des marques Mr. Propre, Cillit Bang, St Marc, ou encore Canard-WC, pour ne citer qu’elles.

Le label « Cruelty free » pour guider le consomma[c]teur

Il est capital que le grand public soit informé pour ses choix de consommation ; comme il est essentiel que la communauté scientifique concernée change de culture sur l’expérimentation animale. Audrey Jougla souligne en effet que « même quand des alternatives sont disponibles, validées, il est fréquent qu’elles ne soient pas utilisées et qu’on teste sur des animaux à la place ». Autrement dit, alors que laboratoires chargés de mener ces expérimentations pourraient parfois se passer d’animaux, ils suivraient malgré tout des protocoles qui les impliquent, et toute la souffrance qui va avec.

Il est également essentiel de faire pression sur la Commission européenne pour que les exigences de la réglementation européenne n’impliquent plus que des ingrédients « nouveaux » soient testés sur des animaux. En attendant, pour le consomma[c]teur qui souhaite que son grand ménage de printemps ne soit pas lié à la souffrance animale, il est toujours possible de n’acheter que des produits estampillé du label « cruelty free ».

Commenter

  1. regus1 07/04/2023 à 09:25:25

    Merci pour cette enquête ! Je ferai dorénavant attention à ce qu'il y ait ce label ! Boycottons les produits testés sur les animaux !!

  2. pouguy 05/04/2023 à 18:51:30

    ça ne m'étonne pas, meme je m'en doutais un peu, c'est comme la recherche pour les maladies humaines