Un léopard en morceaux... Derrière ses œuvres d'animaux craquelés, Anagruz veut sensibiliser sur l'effondrement de la biodiversité./©Anagruz
L’artiste Anagruz sensibilise sur la disparition des espèces à travers des peintures mystérieuses d’animaux semblant s’échapper ou se craqueler. Sur toile ou sur les réseaux sociaux, la plasticienne veut contribuer à une meilleure prise en compte des animaux. 30millionsdamis.fr l’a rencontrée.
Des craquelures. L’allégorie parfaite « pour représenter la disparition des espèces animales morceau par morceau ». Le parti pris de la peintre Anaïs Gruson, alias Anagruz, prend aux tripes.
Anagruz a également peint le requin, animal qui a longtemps pâti de sa réputation d'antagoniste à l'humain./©Anagruz
Du zèbre brisé en morceaux de verre à l’orang-outan s’effaçant dans du papier journal en passant par le requin s’évaporant sur une toile, les œuvres de l’artiste transmettent un message fort : la biodiversité s’effondre.
Son style fait sensation. Anagruz s’exprime sur des fonds avec de l’acrylique avant d’appliquer de l’enduit afin de donner cette sensation de craquelure. « C’est mon mode d’expression à moi, évoque cette ingénieure de formation à 30millionsdamis.fr. Je dessine et je peins depuis toujours. Petite, je dessinais sur mes cours. Quant aux animaux, c’était une évidence. »
Un orang-outan sur du papier journal./©Anagruz
Une évidence qui s’est aiguisée au fil des années. Passionnée par les chevaux et les animaux sauvages, c’est la peinture d’un zèbre qui la met sur les rails de la protection animale. Un animal qui lui ressemble : « Différent, mal compris, qui ne voit pas les choses de la même manière que les autres… »
Anagruz met par la suite à l’honneur d’autres espèces menacés par l’humain. « Je suis persuadée que si l’on regardait l’animal tel qu’il est, nous serions plus humbles, estime-t-elle. J’aime peindre les animaux avec cette impression qu’il s’échappe, sans qu’on puisse le retenir. L’art peut ainsi aider à sensibiliser sur la perte de notre biodiversité. »
Un aigle qui s'échappe morceau par morceau../©Anagruz
Sur ses réseaux sociaux, Anaïs Gruson accompagne ses œuvres d’informations concrètes sur l’animal mis en peinture. Une façon efficace de sensibiliser sans diviser. « En tant qu’artiste, on ne peut pas emprunter la voie de la culpabilisation, prône-t-elle. Si c’est frontal, les gens se bouchent les oreilles. J’essaie de me mettre à la place de celles et ceux qui ne sont pas informés. »
Particulièrement choquée par les « enclos de chasse », « les chasses aux trophées » ou les « élevages d’animaux pour leur fourrure », la peintre estime que le chemin est encore long pour une meilleure prise en compte du bien-être animal. « J’ai toujours eu l’impression que l’humain plaçait l’animal comme antagoniste, exprime-t-elle. Qu’on l’utilise comme un profit ou comme un trophée, ça me bouleverse. ».
En 2023, Anagruz prépare plusieurs expositions en France. Elle sera accueillie à la résidence d’artistes du château de Bonnemare (27) du 13 au 19 février, au salon des Grands Formats de Mennecy (91) le 11 mars ou encore au salon international de l’Académie européenne des arts à Paris, le 13 avril.
La Fondation 30 Millions d’Amis met régulièrement en avant ces artistes talentueux qui utilisent l’art pour sensibiliser en faveur de la protection animale. Comme le sculpteur Josh Gluckstein et ses animaux en carton ou les photographies somptueuses de Chloé Bès dont l’une est sélectionnée pour le prestigieux Wildlife Photographer of the Year.
Bandy86 08/02/2023 à 23:31:14
Ces peintures sont magnifiques. Bravo !! Le regard du léopard est sublime et en dit long. Belle présentation.
nous pour eux 08/02/2023 à 18:17:43
C'est vraiment sublime !