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Symbole de Noël, le caribou est enfin protégé… ou presque !

Au Canada, les populations des caribous de la Toundra ont connu une chute vertigineuse ces dernières années. ©Jean-Simon Bégin

« Caribou » au Canada, « Renne » en Europe, le compagnon du Père Noël voit ses effectifs décliner depuis 20 ans. Fort heureusement, les autorités canadiennes semblent avoir enfin saisi l’urgence de la situation. 30millionsdamis.fr passe en revue les quelques mesures prises pour la protection du cervidé.

Le fidèle allié du Père Noël pourrait enfin connaître des jours meilleurs. À l’aube de la COP15 sur la biodiversité, le Gouvernement Québécois a annoncé une série de mesures en faveur du caribou. Et il était temps… Car en moins de deux décennies, le renne a perdu plus de la moitié de sa population dans le monde, passant de 4,7 millions à 2,1 millions d’individus, selon une étude de l’Agence américaine atmosphérique et océanique. Un triste déclin dont l’humain porte, encore et toujours, le poids de la responsabilité. Changement climatique, chasse, sylviculture et recherche minière expliquent la chute vertigineuse des populations de cette espèce aux allures féériques.

Doubler la protection de l’habitat du caribou

Il aura fallu attendre la fin de l’été 2022 pour que les autorités canadiennes parviennent enfin à un accord pour favoriser le retour du cervidé, quelques mois après que le ministre fédéral canadien de l’Environnement - Steven Guilbeault  - et la Commission indépendante sur les caribous aient rappelé à l’ordre la Province Québécoise l’urgence d’agir. Le but : protéger l’habitat du caribou à hauteur de 65 %, contre 30 % à 35 % actuellement au Québec.

« L’objectif est de tendre, à long terme, vers l’autosuffisance des populations de caribou et au maintien de celles-ci dans leur habitat de manière à favoriser leur rétablissement, assure le communiqué officiel (22/08/2022). Pour ce faire, le Québec entend utiliser les outils à sa disposition pour la protection du territoire, notamment (…) le démantèlement de chemins forestiers ».

 

 Il faut créer des aires protégées.

A.-A. Simard - Nature Québec

Créés – ou du moins entretenus – pour la sylviculture, les chemins forestiers facilitent le déplacement des prédateurs du caribou, à l’instar du loup et de l’ours, qui évitent ainsi de se fatiguer. C’est la double peine pour les cervidés, déjà fragilisés par les activités forestières qui altèrent leur habitat et les obligent à se confiner sur une portion du territoire. Pour y remédier, le ministère des Forêts Québécois a confirmé, début novembre, sa décision de procéder, d’ici l’été 2023, tant au démantèlement de 55 km de chemins qui mènent à d’anciennes zones de coupes forestières qu'au reboisement de certains lieux, dont l’accès aux véhicules sera rendu impossible.

Des mesures insuffisantes ?

Une décision saluée mais jugée insuffisante par les scientifiques et défenseurs de la nature. « Les fermetures de chemins forestiers doivent faire partie d’un arsenal de mesures dans un plan plus global », implore Pascal Bergeron, porte-parole du groupe écologiste. Certains experts proposent ainsi d’aller plus loin en prônant à la fois un moratoire sur l’ouverture de nouveaux chemins forestiers et la fin des coupes forestières sur la totalité de l’habitat essentiel du caribou.

« Il faut diminuer la pression anthropique et créer des aires protégées », ajoute de son côté Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec. Un vœu partagé par les communautés autochtones, comme les Innus de Pessamit qui ont publiquement exprimé leur inquiétude face au déclin de leur animal sacré. Qualifiés de « premiers gardiens de la terre » par Steven Guilbeault, ces peuples doivent être associés au travail mené par les instances gouvernementales : « c’est la seule façon de sauver le caribou », a-t-il proclamé.

 

C'est important d'y aller franchement dans la conservation du caribou.

M.H. Ouellet D’Amour - Experte en environnement

« C'est important d'y aller franchement dans la conservation du caribou et la restauration de son habitat, conclut Marie-Hélène Ouellet D’Amour, experte en environnement. La raison en est assez simple : selon les chiffres de 2020, il reste environ 34 caribous sur les sommets du parc de la Gaspésie. C'est un gros déclin qu'on observe depuis une dizaine d'années. Donc l'urgence est là. » Reste à espérer que le Gouvernement québécois consolide efficacement cet engagement à travers sa stratégie finale sur le caribou forestier et montagnard, attendue d’ici la fin du mois de juin 2023. Affaire à suivre donc…