Les requins-tigres sont des victimes indirectes de la pêche industrielle au thon. © /AdobeStock
Si les requins-tigres sont quasi-menacés d'extinction selon l'Union internationale pour la conservation de la nature - car prisés pour leurs ailerons et leur chair - ils seraient également des victimes indirectes de la pêche au thon. En témoignent les nombreux hameçons ingérés et plantés dans leur corps. 30millionsdamis.fr s’est intéressé aux conclusions de l’étude qui a révélé le phénomène.
« 6 hameçons plantés dans la gueule » ! Selon une étude mise en ligne en décembre 2019 - à paraître dans la revue Fisheries Research - les requins sont des victimes indirectes de la pêche au thon qui leur cause blessures et souffrances, parfois tout au long de leur vie.
Des chercheurs ont observé pendant 8 ans, au large de Tahiti, 55 requins-tigres. Initialement, il s’agissait d’étudier les effets du nourrissage artificiel des requins (la pratique controversée du « feeding » par les touristes, NDLR). Mais la présence d’hameçons dans le corps des squales a incité les chercheurs à étendre leur étude pour déterminer l’impact de la pêche industrielle sur ces animaux. 30% des requins observés avaient un hameçon dans la gueule. Certains d’entre eux ont même été vus avec 6 hameçons plantés dans leur corps. Les crochets les plus tenaces, inoxydables, « restent généralement sur les requins potentiellement pendant des années, voire leur vie entière », fustige Eric Clua - Docteur en écologie marine et professeur à l’Ecole pratique des hautes études - à Libération.
Si la présence des crochets n’a pas eu d’incidence sur la croissance de ces gros poissons, elle peut néanmoins s’avérer fatale sur le long terme : « Ils semblent s’en accommoder et en vérité, ces hameçons n’interfèrent pas autant sur leur biologie qu’on pourrait le croire, confie le professeur. Toutefois, ça ne veut pas dire que ça ne les tue pas. Il est possible que beaucoup en meurent mais nous ne le savons pas car nous ne le voyons pas ». Selon le chercheur, les hameçons les plus dangereux sont ceux présents à l’intérieur de la bouche ou de la gorge du requin. Non seulement, ils l’empêchent de se nourrir correctement, mais en plus, ils sont susceptibles de perforer son estomac ou d’altérer ses branchies, indispensables à sa respiration. Le stress lié à la capture accidentelle peut tout autant être une source mortalité chez ces animaux.
Ce sont essentiellement les engins de pêches utilisés pour la pêche au thon - les palangres - qui contiennent des hameçons auxquels sont associés des appâts pour attirer les poissons. Les requins en sont donc la cible indirecte. Aux conséquences dramatiques de cette pêcherie palangrière, s’ajoutent celles des filets - les sennes - qui capturent indistinctement la mégafaune.
Ces pêches de requins s’effectuent généralement en dehors des eaux sous juridiction nationale. C’est la raison pour laquelle E. Clua recommande, pour limiter ce fléau, de réduire drastiquement la pêche industrielle en haute mer. Pour ce faire, il conviendrait d’instituer des aires marines protégées dans les eaux internationales où la pêche au thon - et, donc, indirectement au requin - serait interdite.
pouguy 06/02/2020 à 18:58:48
l'homme est la pire chose sur terre, car beaucoup n'ont pas conscience du mal qu'ils font en détruisant la nature et eux meme en meme temps
Bandy86 29/01/2020 à 15:50:23
Malheureusement, tous les animaux sont victimes de l'homme, en voici encore la preuve !!!
Emilia324 26/01/2020 à 13:22:55
Emilia324 26/01/2020 à 13:22:55