Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Politique

La proposition de loi sur le bien-être animal torpillée. Et maintenant ?

Cédric Villani a regretté les manœuvres de certains députés pour ne pas voter sa proposition de loi pour le bien-être animal mais repart au combat./Capture d'écran LCP

L'Assemblée nationale a raté l'occasion de voter pour la PPL Animaux du groupe Écologie démocratie solidarité (EDS) et ainsi d'agir en faveur du bien-être animal. Obstruction parlementaire, dépôt d’amendements fantaisistes... Certains députés son rendus responsables de cet échec. Cédric Villani, rapporteur du texte, a confié sa déception à 30millionsdamis.fr. Mais la détermination du député de l’Essonne reste intacte !

« Nous avons vu à quel point les débats ont duré et nous avons vu toutes les ficelles pour les faire durer (…). Quelle image d’efficacité donnons-nous à la société qui attend que le Parlement débatte de façon instruite ? » A l’initiative de la proposition de loi sur le bien-être animal, Cédric Villani (Écologie démocratie solidarité) ne cachait pas son désarroi à la tribune de l’Assemblée nationale face à l’échec de la proposition de loi pour améliorer les bien-être des animaux (8/10/2020).

Quelques minutes auparavant, rien n'avait été épargné au texte, déjà dépouillé en commission des lois. « C'est un rendez-vous manqué. Une partie de l'hémicycle a tout fait pour mettre à mal cette proposition de loi au profit d'intérêts divers. De ce point de vue, ils ont bien rempli leur mission. Nous avons tenté de faire passer les mesures annoncées par le gouvernement en priorité. Certains défenseurs du texte ont même sacrifié leur temps de parole. Mais seuls 5 à 6% du texte a malheureusement pu être débattu. Le combat continue et je continuerai de le mener. », analyse Cédric Villani contacté par 30millionsdamis.fr.

Dés députés opposés au texte qui ne sortent pas grandis

S'il arrive souvent que des propositions de lois demeurent dans les tiroirs de l’Assemblée - car exclues de l'ordre du jour des parlementaires – il est, en revanche, plus rare qu'une PPL inscrite à l'ordre du jour, ne puisse parvenir jusqu'au vote. Placé à la suite d’un long débat sur le renforcement du droit à l'IVG, le texte de la PPL Animaux n'a pu être discuté que durant deux heures, de 22h à minuit. Un temps évidemment insuffisant, ralenti de surcroit par des manœuvres parlementaire orchestrées par des députés « Les Républicains » et UDI.

De nombreuses personnalités politiques ont déploré l’enterrement de cette PPL. Le député européen Pascal Durand (EELV) regrette « que les conditions du débat (et les obstructions multiples) n'aient pas permis le vote de la loi sur la condition animale », mais voit néanmoins « un progrès » au fait que cette thématique ait été abordée dans les rangs de la représentation nationale. Pierre-Yves Bournazel (Agir) partage avec son homologue « que l'examen de la PPL Animaux n'ait pu être mené à son terme » affirmant que « notre société doit progresser sur le bien-être animal ». Pour l’élu, le bien-être animal « doit s'inscrire dans la transformation durable de nos modes de production et de consommation ».

La promesse du ministère de la Transition écologique : remettre ce texte à l’agenda politique

 

Notre société doit progresser sur le bien-être animal.
P.-Y. Bournazel – Député (Agir)

Selon Cédric Villani, si une bataille a été perdue, la guerre est loin d’être terminée et son engagement reste inébranlable : « Il faut maintenant que le gouvernement tienne sa promesse et reprenne au plus vite nos propositions et le résultat de nos travaux », a-t-il exhorté.

Le député EDS a effectivement demandé au gouvernement de réinscrire le texte à l'ordre du jour. Une injonction prise en compte par Bérangère Abba : « Nous serons attachés à ce que le débat ait lieu dans cette enceinte » a promis la secrétaire d'Etat à la biodiversité.

De son côté, le ministère de la Transition écologique a réaffirmé que cet échec parlementaire « ne change rien » aux annonces de Barbara Pompili concernant l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques, de la reproduction des orques et des dauphins dans les delphinariums et de l'élevage de vison pour leur fourrure ; indiquant que ces mesures seraient effectivement applicables par voie réglementaire.

Le RIP animaux plus que jamais au centre du débat public

 

Le bien-être animal est un sujet qui m'est cher et je me battrai pour cela.
Cédric Villani – Rapporteur de la PPL Animaux

« La réponse de la ministre est appropriée même si nous pouvons discuter des délais, positive Cédric Villani. Je suis convaincu que notre proposition de loi a forcé le gouvernement à accélérer son calendrier. Nous avons été un aiguillon. Le simple fait d'amener cette thématique à l'Assemblée nationale est une avancée. Nous irons étape après étape. Ce qui compte aujourd'hui, c'est de confirmer et d'aborder tout ce qui peut améliorer le bien-être des animaux. Il s'agit d'un sujet qui m'est cher depuis toujours et je me battrai pour cela. C'est un enjeu de société majeur. » 

L’anéantissement de cette proposition de loi dans l’hémicycle place le Référendum d'Initiative Partagée (RIP) - porté par plusieurs associations dont la Fondation 30 Millions d'Amis – plus que jamais au centre du débat public pour porter à nouveau le bien-être animal au cœur des décisions politiques.