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Un cerf exténué traqué jusque dans une zone urbanisée : la chasse à courre, ça suffit !

Traqué, exténué, le cerf a trouvé refuge en zone urbanisée, sur un chantier. Il a été gracié conformément à l'arrêté du 25 février 2019. ©AVA

Traqué par un équipage de chasse à courre, un cerf a tenté de trouver refuge en zone urbanisée, dans l’Oise (10/09/2020). Exténué, il est quand même parvenu à s’enfuir grâce à la mobilisation des riverains. La vidéo de l’animal apeuré et exsangue a fait monter d’un cran l’exaspération face à cette barbarie encore légale aujourd’hui. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle Barbara Pompili, ministre de l’Écologie à prendre enfin des mesures pour faire cesser cette pratique d’un autre âge.

Exténué,  la langue pendante, un cerf s’est écroulé sur un chantier en lisière de forêt, à Compiègne (60), alors qu’il était poursuivi une meute, en ce premier samedi de chasse à courre (19/09/2020) : cette pratique qui consiste à poursuivre un animal, à cheval et avec des chiens, jusqu’à épuisement… pour le tuer à l’arme blanche.

Le cerf « gracié » en vertu de la réglementation en vigueur depuis 2019

Le pauvre animal a été protégé par les membres du collectif Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA) et les riverains qui n’ont pas hésité à faire face aux chasseurs en écartant la meute. Placé en sécurité par la police, il devait être ausculté par un vétérinaire, avant d’être endormi pour être transféré jusque dans les bois par un agent de l’Office français de la biodiversité. Mais une fois le filet déployé à cet effet, le cervidé, effrayé, a fui vers la forêt, manquant de peu de se blesser contre un grillage.

Si l’animal a été gracié, c’est en vertu d’un arrêté qui n’a été adopté… qu’en 2019 ! Depuis cette date, en grande vénerie, doit être gracié tout animal « aux abois ou au ferme » qui se trouve dans une zone habitée, commerciale ou artisanale. Dans une telle situation, le maître d’équipage  doit « veiller à ce que l’animal ne soit pas approché » et, à cette fin, « mettre tout en œuvre pour retirer les chiens dans les meilleurs délais ».

La présence de témoins, indispensable à la survie des animaux traqués

 

 S’il n’y avait pas eu de témoin, l’animal aurait sans doute été tué.

L. Le Faucheur - Porte-parole d'AVA

« Quand le cerf entre dans une zone urbanisée c’est : premièrement on le gracie, deuxièmement on reprend les chiens, troisièmement on essaye de se le faire rentrer en forêt. C’est ce qu’on a fait, assure le maître d’équipage Alain Drach sur Oise Hebdo. Mais selon l’association AVA, les veneurs, à la traîne derrière leurs chiens, n’ont pas pu stopper l’ensemble de la meute puisqu’une dizaine de chiens ont continué la traque. « Il est vrai que les chasseurs mettent toujours beaucoup de temps à arriver ; le délai est d’autant plus long que les meutes se dispersent parfois, constate Léa Le Faucheur, porte-parole de l’association. En pratique, les chiens ont donc le temps de traquer l’animal jusqu’à la mort, y compris dans les zones habitées ». Et malgré cette nouvelle réglementation, il est fort probable que le cerf ne soit sain et sauf qu'en raison de la présence des militants et des riverains. « S’il n’y avait pas eu de témoin, l’animal aurait sans doute été tué », déplore la porte-parole de l’organisation.

A quand une abolition de la chasse à courre ?

 

Nous recensons, chaque année, de très nombreux incidents liés à la chasse à courre.

L. Le Faucheur - Porte-parole d'AVA

La souffrance du cerf de Compiègne, immortalisée en vidéo, a fait monter d’un cran l’exaspération face à cette barbarie encore légale aujourd’hui et démontre à quel point la chasse à courre est une pratique d’un autre âge. « Nous recensons, chaque année, de très nombreux incidents liés à la chasse à courre : outre les animaux poursuivis et exténués près des zones habitées, nous constatons des accidents de la circulation causés par la course d’un animal  traqué ou par la divagation d’un chien perdu, fustige L. Le Faucheur. Son abolition, préconisée par le référendum d’initiative populaire pour les animaux, est une mesure évidente et attendue ». 

Dans l’opinion, l’appel à abolir cette pratique est très largement majoritaire : 76% des Français y sont clairement opposés (Baromètre Fondation 30 Millions d’Amis/Ifop – 2020). Et plus de 227 000 personnes ont déjà signé la pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis, qui appelle la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili – en charge de ce dossier – à légiférer pour que la France rejoigne enfin les pays qui ont déjà mis un terme à la chasse à courre.