Après l'élection de Michèle Rubirola (EELV) en tant que maire, Marseille devrait prochainement interdire les cirques avec animaux sauvages. / ©Adobe Stock-Ihor
Le Premier adjoint à la mairie de Marseille (13) a annoncé son intention de mettre fin à l’installation des cirques avec animaux sauvages sur son territoire. La cité phocéenne rejoindrait ainsi Paris, Lille, Strasbourg et plus de 400 villes qui ont déjà fait le choix courageux de refuser la maltraitance animale. Alors que les signaux favorables à une transition dans les cirques se multiplient, la Fondation 30 Millions d’Amis appelle la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili à agir (enfin !) concrètement sur le sujet.
« A Marseille, nous allons interdire les cirques avec des animaux ! » L’annonce, on ne peut plus claire, est signée Benoît Payan, 1er adjoint à la mairie de Marseille (13). La 2ème plus grande ville de France rejoindrait ainsi plus de 400 communes, dont Paris, Lille, Strasbourg ou encore Montpellier dans leur refus de l’exploitation de la maltraitance animale.
« Ce n'est plus possible de faire subir à des animaux de la maltraitance, lance le 1er adjoint contacté par 30millionsdamis.fr. Nous ne pouvons pas l’accepter. La place d’un lion ou d’un éléphant, ce n’est pas dans une cage, ce n’est pas dans un cirque, c’est dans la nature et pas ailleurs. Nous allons prendre un arrêté d'ici la fin de la semaine qui interdira les cirques avec des animaux sauvages ». Alors qu'une nouvelle majorité a pris le pouvoir à Marseille lors des élections municipales, Michèle Rubirola (EELV) succédant à Jean-Claude Gaudin, la question du bien-être animal semble être devenue une priorité. Que la 2ème plus grande ville de France prenne une telle décision met un peu plus la pression sur le gouvernement et la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. « Les cirques peuvent très bien exprimer leur art sans faire souffrir les animaux, évoque Benoît Payan. Sur cette question, nous nous étions engagés à mettre un terme à cette souffrance et nous le faisons. Ce n'est pas une question difficile que de ne plus autoriser cette maltraitance. Au contraire ! Il appartient ensuite au législateur d'emprunter ce chemin. Mais à Marseille, nous assumons ce choix ».
Les coups durs se multiplient sur les cirques avec animaux sauvages. La région Île-de-France a ainsi confirmé par amendement qu’elle ne financera plus « aucun cirque détenant ou mettant en scène des animaux tenus dans des conditions de captivité qui seraient cause de souffrances, de blessures ou d’accidents (…) ». Si cette décision n’est pas révolutionnaire étant donné qu’aucune aide n’est plus donnée aux cirques, elle permet d’éviter toute ambiguïté. Contactée par 30millionsdamis.fr, la région affirme qu’elle était « d'ores et déjà très vigilante et ne subventionnait aucun cirque ayant recours à des animaux sauvages. Cette décision fut prise par le conseil régional en commission permanente le 1er juillet [2020], pour agir contre la maltraitance et promouvoir le bienêtre animal. L'amendement proposé par l'exécutif a été adopté à l'unanimité. »
Malgré le caractère symbolique de la décision francilienne, les associations de protection animale saluent néanmoins un progrès. « C’est une prise de position encourageante et intéressante qui permet de maintenir la pression sur le gouvernement, réagit Alexandra Morette, présidente de Code Animal, partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis. Il semblerait que le fossé se creuse entre l’Etat et les autorités locales. »
Et pour cause, d’autres villes amorcent le changement. C’est le cas de Villers-sur-Mer (14) où le maire Thierry Granturco a dévoilé un arrêté interdisant l’exploitation des animaux dans les cirques (10/7/2020). « Je ne peux pas considérer qu’un animal qui est extrait de son milieu naturel, qui passe une partie de sa vie en cage, qui en passe une autre dans des camions à être transporté de ville en ville et qu’on dresse à faire n’importe quoi pour un public de moins en moins nombreux, est bien traité, estime l’édile de la commune du Calvados sur France 3. […] Qu’ils fassent du cirque aucun souci. Qu’ils le fassent en maltraitant des animaux, ce n’est pas possible. » Plus récemment, c’est la ville de Piennes (54) et celle de Varennes-sur-Seine (77) qui ont pris position nettes contre les cirques avec animaux sauvages.
Selon Code Animal, 409 communes ne veulent plus des cirques avec animaux, dont 96 de plus de 10 000 habitants. Plus de 7 Français sur 10 (72%) souhaitent une telle interdiction (Baromètre 2020 – Fondation 30 Millions d’Amis – IFOP), soit 5 points de plus par rapport à 2019. La pétition de la Fondation 30 Millions d’Amis pour bannir l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques a obtenu plus de 330 000 signatures.
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