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Chat

Avis nuancés sur le « vaccin » contre l’allergie aux chats

Des chercheurs ont trouvé un « vaccin » contre l'allergie aux chats. / ©Pixabay

Des chercheurs de l’Université de Zurich (Suisse) ont découvert un « vaccin » susceptible de neutraliser la protéine présente sur les poils, dans le sébum et la salive des chats, à l’origine des symptômes d’allergies. 30millionsdamis.fr fait le point sur cette nouvelle découverte… qui ne fait pas consensus.

Les allergiques aux chats pourront-ils bientôt approcher les félins sans éternuer ?! Des chercheurs affirment avoir mis au point un produit qui, injecté à l’animal, lui permettrait de fabriquer des anticorps contre la protéine responsable des allergies. Pourtant, d’autres scientifiques apparaissent plus nuancés quant aux bienfaits de ce vaccin.

Des conséquences inconnues pour les chats

 

Rien ne permet de s’assurer de l’absence d’effet secondaire pour les chats.

Dr Geneviève Marignac - vétérinaire

 « En tant que vétérinaire, immuniser le chat contre une protéine qu’il produit alors que lui n’est pas malade est problématique », confie à 30millionsdamis.fr Geneviève Marignac, vétérinaire dermatologue et enseignante-chercheure à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort (94).

Testé sur 54 chats pendant 9 semaines, le vaccin pourrait être commercialisé d’ici trois ans après la réalisation d’autres essais cliniques. Or, « ni le corps de l’étude ni les résultats ne font état des données permettant de s’assurer de l’absence d’effet secondaire pour les chats, note la vétérinaire. Seule la discussion évoque “une bonne tolérance” ».

« On ne connaît pas le rôle que joue précisément cette protéine pour le chat », ajoute la vétérinaire Laetitia Barlerin. Pour autant, cette protéine ne semble pas indispensable puisque son taux est bas chez certains chats (mâle castré, certaines races) sans que cela ne les affecte ».

Un moyen de lutte contre l’abandon ?

Ce vaccin pourrait faciliter la vie de nombreuses personnes puisque 10% de la population est dite sensibilisée - c’est-à-dire positive au test de dépistage allergique - et 3 à 5% souffrirait véritablement de symptômes. L’un des principaux arguments avancés par les chercheurs pour promouvoir leur découverte est que l’allergie étant l’une des principales causes prétexte à l’abandon des chats, le « vaccin » permettrait de lutter contre ce fléau.

Certes, « la première cause d’abandon n’est pas l’allergie aux chats, nuance Geneviève Marignac. Lorsque j’étais praticienne, je n’ai jamais été confrontée à ce facteur : les personnes devenues allergiques, inquiètes du devenir de leur animal, ne souhaitaient justement pas aller jusqu’à l’abandon ». Il n’en reste pas moins que ce « vaccin » permettrait à ces personnes de garder leur chat, sans difficulté. « Des personnes amoureuses des chats mais allergiques pourraient également, grâce à cette découverte, adopter des chats de refuge, précise Laetitia Barlerin. C’est donc, dans l’ensemble, une bonne nouvelle ! ».

D’autres solutions pour réduire les allergies

Pour réduire le risque d’allergie, d’autres alternatives au vaccin existent : des races de chat sont moins allergènes que d’autres (exemple le Sibérien, le Bleu russe, le Balinais…). Il est également possible de laver et brosser à l’eau le chat une fois par semaine pour réduire les facteurs allergènes, ou de recourir à des purificateurs d’air, bien que « leur efficacité soit assez aléatoire », prévient le Dr G. Marignac.

« La désensibilisation reste la meilleure solution », conclut une étude parue dans le Journal « Allergy » en 2018 (« Consenus document on dog and cat allergy », I. Davila). Ce traitement  permet au patient d’être immunisé contre l’ensemble des allergènes des chats, alors que la solution mise au point par les chercheurs suisses ne permettrait de traiter « que » le chat du maître et, qui plus est, qu’un seul de ses allergènes...