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Enquête

Pour des Jeux Equestres Mondiaux respectueux du cheval

La jument disqualifiée à Compiègne, en mai 2014. Photo : © Jean-Louis Tosque

La discipline de l’endurance est au cœur d’une polémique après la mort suspecte d’un cheval à Compiègne (60), en mai dernier. A quelques jours des Jeux Equestres Mondiaux, qui se tiendront en Normandie du 23 août au 7 septembre 2014, la Fondation 30 Millions d’Amis appelle à une meilleure prise en compte du bien-être du cheval.

Mise à jour (28/8/14) : La Fondation 30 Millions d’Amis a appris avec tristesse la mort accidentelle d’un cheval lors de la course d’endurance qui s’est déroulée au Mont-Saint-Michel dans le cadre des Jeux Equestres Mondiaux. Selon les informations communiquées par les instances officielles, l’animal aurait heurté un arbre en début de course (8h30). La cavalière, de nationalité costaricienne, a été conduite à l’hôpital. Le terrain particulièrement glissant serait à l’origine de cette chute, survenue à 400 mètres du premier point d'assistance de la course. Sa mort avait fait grand bruit dans le monde feutré de l’équitation, au mois de mai 2014. Lors du Festival mondial d’endurance qui se tenait à Compiègne, dans l’Oise, une jument était morte à l’issue de la troisième boucle d’une course d’endurance. Epuisement ? Problème médical ? Dopage ? Nul ne le sait, malgré une autopsie pratiquée dans les jours suivants [dont les résultats n’étaient toujours pas rendus publics lors de la publication de cet article, NDLR]. Un fait divers dramatique auquel s’est ajouté un autre scandale qui avait écœuré bon nombre de spectateurs lors de la même compétition : un cheval d’une extrême maigreur (notre photo) avait été autorisé à prendre le départ d’une épreuve et heureusement éliminé après avoir parcouru 60 km environ. « Ce cheval n’aurait jamais dû prendre le départ » reconnaît Alain Soucasse, Directeur Technique National adjoint en charge notamment de l’Endurance à la FFE*, qui évoque des « défaillances » lors de la visite vétérinaire initiale. Et ces deux histoires ne sont qu’une infime partie de la véritable hécatombe qui touche le milieu de l’endurance équestre depuis quelques années.

Dopage et privation d’eau

Pour tenter de comprendre les abus qui secouent actuellement cette discipline, il faut remonter à ses origines. Développée dans les années 1970 et alors très encadrée, l’endurance a fini par être victime de son succès - notamment dans les pays du Moyen-Orient - dès les années 1990. « Les écuries de ces pays ont commencé à acheter en masse des pur-sang en France, explique Jean-Louis Tosque, éleveur de chevaux arabes dans le Gers. La folie de la compétition et la soif de titres a entraîné de nombreux abus, et de graves soupçons de dopage et de maltraitances pèsent aujourd’hui sur ces structures. » Selon ce cavalier amateur d’endurance et auteur d’une pétition pour défendre les équidés, « les chevaux ont une carrière très courte qui interroge sur leur devenir ». Une approche partagée en partie par Alain Soucasse : « Ces pays ont une vision utilitariste du cheval, malheureusement très éloignée de notre conception du bien-être animal, admet-il. Et les instances françaises n’ont aucun moyen de contrôler les méthodes qui y sont employées ». Dans le collimateur des professionnels hexagonaux de la discipline - dont de nombreux vétérinaires - la privation d’eau pendant les étapes de la course, qui peut atteindre 160 km/jour : des points d’abreuvement sont pourtant prévus tous les 7 à 10 km. Egalement pointé du doigt, le dopage. En juillet 2013, le journal Le Monde rapportait que des autopsies pratiquées sur des chevaux morts après des courses d’endurance révélaient des « injections de vodka en intraveineuse avec du sarapin [un antalgique, NDLR] et du venin de vipère ou de crapaud »...

Evolution des règles

Face à l’ampleur de la polémique, les fédérations équestres nationales de France, de Belgique et de Suisse ont à plusieurs reprises demandé à la FEI** de prendre des mesures adéquates. Celle-ci a annoncé, peu après le scandale de Compiègne, la révision des règles d’endurance, applicables dès le 1er août 2014. « Les sanctions pour les cavaliers et l’encadrement seront plus importantes en cas de dérives, donc c’est une avancée », analyse Alain Soucasse. Pour autant, ce cadre de la FFE estime que la nouvelle réglementation aurait pu aller plus loin : « Si un contrôle antidopage se révèle positif, seul l’entraîneur pourra être mis en cause. Cela déresponsabilise le cavalier » dénonce-t-il. Pour Jean-Louis Tosque, « il faudrait déjà faire appliquer les règlements à la lettre par des personnes bien formées ». Celui qui n’a de cesse de dénoncer ces pratiques barbares n’hésite pas à évoquer les rumeurs de corruption : des chevaux qui devraient être éliminés par une application stricte des règles sont malgré tout qualifiés. Corruption dénoncée notamment par « la Fédération suisse dans une lettre [en anglais, NDLR] et un ancien membre de la Commission d'endurance de la FEI, renvoyé depuis » explique M. Tosque. A quelques jours des Jeux Equestres Mondiaux, qui se tiendront en Normandie du 23 août au 7 septembre 2014, la présidente de la FEI, la princesse Haya de Jordanie, a annoncé qu’elle quittait son poste. Selon Le Monde, son époux - l'émir de Dubaï, Mohammed Ben Rashid Al-Maktoum, grand propriétaire de chevaux de course et d'endurance - a été plusieurs fois mis en cause dans des affaires de dopage. L’élection du prochain ou de la prochaine présidente, le 14 décembre prochain, permettra-t-elle de redorer le blason d’une discipline ternie par de trop nombreux scandales et conflits d’intérêt ? « Nous restons vigilants et continuerons à dénoncer les dérives, qui provoquent chaque année la souffrance et la mort de centaines de chevaux » précise Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. *Fédération Française Equestre
** Fédération Equestre Internationale 

Commenter

  1. monchien13 04/09/2014 à 21:51:01

     HORRIBLE!!! Moi qui fait de l'équitation je n'ais jammais vu ça ! Pourtant quand nous comprenons ces animaux , on comprend vite qu'ils peuveut nous apporter tant de choses (bonheur...) et en échange on leurs apporte plein de choses aussi ! INCOMPREMSIBLE!!!

  2. fouille1975 28/08/2014 à 17:40:58

    C'est vraiment honteux !!!! tant de scandales autour de ses merveilleux animaux qui donne tout..... jusqu'au bout ..... Dès qu'il y a des enjeux financiers, tout devient catastrophique et aux dépends des animaux

  3. hollywood86 21/08/2014 à 18:13:37

    En parlant d'Haya de Jordanie, on se souvient que l'équipe de CSO d'Arabie Saoudite venait de se faire exclure de la compétition pour dopage début 2012 et n'aurait jamais dû participer au JO de Londres car elle était suspendue !!! Mais la princesse a usé de son influence et comme par magie, la suspension a été annulée, une véritable honte ! Quand on a de l'argent et ni principe ni intégrité ni respect des chevaux, voilà ce que ça donne !

     

  4. hollywood86 21/08/2014 à 18:06:33

    Malheureusement,

    des morts sont également à déplorer dans le CSO.

    Dernièrement au NHS de Saint Lo, où une jument de 9 ans s'écroule après le barage.

    J'étais dans les tribunes, lors du 2eme tours de la jument, elle avait les yeux exhorbités et soufflait très fort. Des spectateurs derrière moi l'ont même constaté à voix haute. Quelques minutes plus tard, le jument s'est écroulée au paddock alors qu'elle marchait en attendant la remise des prix du Grand prix National. Elle était 5ème, elle a tout donné, jusqu'à son dernier souffle. Et ça arrive de plus en plus.

    Je souligne que j'ai assisté à la mort de cette jument, complétement anéantie et impuissante. Mon vétérinaire était présent et nous en avons parlé le lendemain. Il ressort que la plupart des chevaux de CSO ne sont pas du tout entrainés sur le fond, ils ne font que sauter des barres et retourner dans leur box. Leur coeur n'est pas assez développé, ni leur souffle, pour supporter ces efforts enormes et répétitifs (obstacles à plus d'1M50, multiples difficultés) De plus, différents produits leurs sont également administrés. Une fois de plus, l'homme est fautif.

    Là aussi, il y a fort à faire car aucun controle n'est effectué pendant les compétitions. J'ai dans ma famille, une cavalière de très haut niveau qui est surement l'une des rares à respecter ses chevaux et à les entrainer correctement, ce qui lui vaut une assez mauvaise réputation parmi les machos de son milieu qui traitent les chevaux comme des machines qu'on exploite jusqu'au bout et qu'on envoie à la casse quand il y a un problème !