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Faune

Echouage de cétacés en Tasmanie : les explications d'un spécialiste

Echouage massif de dauphins en Tasmanie

Ghislain Doremus, biologiste, répond aux questions de la Fondation 30 Millions d'Amis.

Près de 200 globicéphales tropicaux se sont échoués sur les côtes de Tasmanie (nuit du 1er au 2 mars 2009). Ghislain Doremus, spécialiste de la faune marine pour le Centre de Recherche sur les Mammifères Marins de la Rochelle et biologiste, répond aux questions de la Fondation 30 Millions d'Amis. Fondation 30 Millions d'Amis : Quelles sont les causes d'un échouage d'une telle ampleur ?
Ghislain Doremus :
Ces animaux vivent et forment des groupes pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines d'individus - c'est le cas des globicéphales tropicaux qui se sont échoués en Tasmanie. Il y a donc plusieurs raisons à cet échouage. Soit l'animal meneur du groupe est malade et s'échoue : se faisant il est suivi par le reste du groupe car ce sont des animaux extrêmement grégaires. Soit - ce qui semble de plus en plus probable dans le cas des échouages qui ont lieu en Tasmanie - le système d'éco-location des cétacés est perturbé par les champs magnétiques terrestres (ndlr : c'est un peu comme si le GPS de l'animal était parasité par des ondes radio, lui indiquant d'aller droit vers la terre au lieu de rester en pleine mer) : l'animal ne comprend plus le signal qu'il reçoit et ce sont des groupes entiers qui viennent s'échouer sur les plages. Une troisième hypothèse mettrait en cause les sonars des marines militaires, très puissants. Mais ils touchent surtout des espèces de mammifères marins qui vivent dans de plus grandes profondeurs, comme la baleine à bec dont on avait vu un échouage massif aux Canaries suite à un exercice militaire.


Globicéphales tropicaux échoués sur les côtes de Tasmanie

F30MA : En quatre mois, ce sont près de 400 cétacés qui se sont échoués en Tasmanie. C'est énorme ! Est-ce normal ?
G. D. :
Les échouages, même ceux qu'on appelle "échouages de masse" ne sont pas des phénomènes nouveaux, surtout en Tasmanie où les champs magnétiques terrestres sont - comme on vient de le voir - soupçonnés de brouiller les repères des mammifères marins. En octobre ou novembre 2008, on a pu assister à des scènes similaires sur les côtes de Madagascar. Cette fois c'étaient des péponocéphales (ndlr : espèce de dauphin). Il faut savoir que ses échouages ont aussi lieu sur nos côtes. F30MA : Une course contre la montre est lancée pour sauver les dauphins qui peuvent l'être. Quelles sont leurs chances de survie ?
G. D.:
Cela dépend du temps que l'on met à les remettre à flots et de leur capacité à repartir vers le large. Si les cétacés sont encore un peu dans l'eau, il y a une chance de pouvoir les renflouer. Sinon, ils meurent très rapidement par manque d'eau. Les animaux sont généralement extrêmement stressés : c'est donc une opération qui relève souvent de la gageure, même si les bonnes volontés sont toujours les bienvenues. Le dispositif de solidarité qui s'est mis en place en Tasmanie est exceptionnel. F30MA : Existe-t-il un dispositif similaire en France ?
G. D. :
Oui, il s'agit du "réseau échouage" créé en 1963 suite à l'échouage d'une soixantaine de globicéphales noirs sur l'île d'Yeu. Depuis, le réseau s'est étendu aux littoraux de la Manche, de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée. Le dernier cas en France remonte à 2002 où une cinquantaine de dauphins communs se sont échoués sur les Côtes d'Armor (22).