OYEM (Gabon), 22 nov 2012 (AFP) - Un préfet gabonais a été jugé jeudi dans le nord du pays pour avoir fait chasser pour son compte des animaux dans une zone protégée, notamment des singes, un toucan et des antilopes, un procès auquel les autorités veulent donner valeur d'exemple pour faire cesser des pratiques anciennes.
OYEM (Gabon), 22 nov 2012 (AFP) - Un préfet gabonais a été jugé jeudi dans le nord du pays pour avoir fait chasser pour son compte des animaux dans une zone protégée, notamment des singes, un toucan et des antilopes, un procès auquel les autorités veulent donner valeur d'exemple pour faire cesser des pratiques anciennes.
Préfet de l'Ok
ano (nord), Olivier Bassiva, en détention préventive depuis mai, répondait dev
ant le tribunal correctionnel d'Oyem (nord) d'accusations de braconnage, complicité et instigation à la chasse d'espèces protégées d
ans une zone protégée, mais aussi de faux en écriture, détention illégale d'armes et de coups et blessures sur un agent des Eaux et forêts. Les chasseurs qu'il avait engagés pour son compte ont été pris en flagr
ant délit par l'agent des Eaux et forêts en février. D
ans le véhicule des chasseurs: trois m
andrills et un céphalopode - deux espèces totalement protégées -, ainsi qu'un touc
an et trois
antilopes. Pour se justifier, les chasseurs avaient exhibé un ordre de mission du préfet. Celui-ci s'était rendu sur les lieux, gifl
ant l'agent, selon les débats à l'audience. Le préfet, 46
ans, a reconnu la plupart des faits, affirm
ant qu'il avait agi de m
anière "exceptionnelle" en vue d'une réception à laquelle devait assister le président de la République et qu'il ne faisait que poursuivre des pratiques
anciennes. Le procureur Ulric Nzoundou, qui a requis 18 mois de prison a ironisé : "Dem
andez à M. Bassiva si le président de la République voulait m
anger de la vi
ande de brousse". L'avocat de la Direction de la Faune, Me Rufin Nkoulou, a dem
andé "une s
anction dure" estim
ant que le "procès a une portée pédagogique" pour la protection de la faune mais aussi en raison du r
ang du préfet. L'avocat de la défense, Me David Foum
ane, a lui rappelé que le braconnage était une pratique cour
ante et acceptée d
ans le pays, soulign
ant qu'on ne pouvait pas "rouler s
ans trouver du gibier accroché aux br
anches" (sur le bord de la route, que les automobilistes achètent en pass
ant). Depuis son accession au pouvoir en 2009, Ali Bongo Ondimba, fils d'Omar Bongo, cherche à se positionner comme un défenseur de la nature en promouv
ant le "Gabon vert". En juin, il a fait brûler cinq tonnes d'ivoire braconnées, une première en Afrique centrale. Le tribunal rendra son jugement le 6 décembre.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires