Malgré la multiplication des grands sommets dédiés à l'environnement, notre planète n'a jamais paru autant menacée. Un constat qui touche également la faune sauvage, victime collatérale de l'homme et de ses multiples abus.
Malgré la multiplication des grands sommets dédiés à l'environnement, notre planète n'a jamais paru autant menacée. Un constat qui touche également la faune sauvage, victime collatérale de l'homme et de ses multiples abus.

Achevé il y a quelques jours, le Sommet Rio + 20 qui s’est tenu au Brésil a unanimement déçu. Vingt ans après le premier Sommet de la Terre, l’une des plus grandes manifestations au monde dédiée à l’environnement a rassemblé une centaine de chefs d’Etat, ONG et autres acteurs de la société civile. Mais force est de constater que les attentes n'ont pas été comblées. Et que les animaux sont parmi les grands oubliés de cet événement. La protection de la biodiversité n’a fait l’objet d’aucune mesure de renforcement alors que, pendant la tenue du sommet, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) élargissait sa liste rouge des espèces végétales et animales menacées d’extinction. Un triste constat, qui n’étonne pas Yann-Arthus-Bertrand : «
Si les grandes conférences, à l’instar de Copenhague, ont suscité beaucoup d’espoirs, les politiciens sont trop pragmatiques pour opérer un véritable changement ».
Sonnette d’alarme
Ainsi, la surexploitation des terres, la destruction d’habitats causée par la déforestation et bien d’autres menaces pèsent sur les animaux du monde entier. Les grands mammifères, comme les rhinocéros noirs, souffrent du trafic et leurs populations diminuent. Le cas de cette espèce est emblématique : en 2008, 83 sont tués par des braconniers en Afrique du Sud... contre plus de 400 en 2011, seuil déjà dépassé pour l’année 2012. Or cette espèce est en danger d’extinction, et l’une de ses sous-espèces a d’ores-et-déjà disparue. Pour Yann Arthus-Bertrand, il est plus que temps de tirer la sonnette d’alarme : «
La biomasse* des vertébrés terrestres est composée à 98 % de l’homme et des animaux domestiques ». La faune sauvage ne représente donc que... 2 %.
Mais les grandes espèces ne sont pas les seules qui risquent de disparaître dans les prochaines années. «
Le public pense toujours aux espèces emblématiques, mais il ne faut pas oublier que tout près de nous, des animaux disparaissent aussi, précise Nelly Boutinot, porte-parole de l’association « Humanité et Biodiversité » présidée par Hubert Reeves.
Le dernier bouquetin des Pyrénées a disparu en 2000, et aujourd’hui, le vison d’Europe et le grand hamster d’Alsace se font rares ».
« Choix personnel »
Si l’on peut se réjouir de la décision commune des chefs d’Etat de «
promouvoir une économie verte, épargnant les ressources naturelles de la planète et éradiquant la pauvreté » - 188 pays l'ont accepté - nombre d’observateurs regrettent l’absence de valeur contraignante dans cette déclaration. Pour Yann Arthus-Bertrand, la solution ne se trouve pourtant pas chez nos dirigeants : «
Il revient à chacun de réfléchir à son impact ; c’est avant tout un choix personnel, explique-t-il.
On ne peut pas forcer les gens à être responsable ».
Dans le collimateur des défenseurs des animaux, l’émission des gaz à effets de serre, qui a un impact direct sur la faune et la flore du monde entier. «
L’homme a besoin de toutes les espèces pour réguler la biodiversité, conclut le photographe.
Nous devons sauver les animaux non pas pour nous, mais pour le rôle qu’ils jouent dans la sauvegarde de la biodiversité ». Le prochain rendez-vous pour la planète se tiendra du 26 novembre au 7 décembre 2012 au Qatar... qui détient le record du maximum d'émissions de CO2 par habitant !
*Masse totale d'organismes vivants dans un biotope donné
Photo : © Galyna Andrushko - Fotolia.com
chatchien 24/07/2012 à 00:35:06
wiwige 20/07/2012 à 12:51:40