Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Interview

LPO : "L'Homme et la nature doivent cohabiter"

Chaque mois, 30millionsdamis.fr donne la parole à une personnalité impliquée dans la protection des animaux et de la nature. A l'occasion des 100 ans de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), Antoine Cadi, responsable de la mission centenaire, revient sur les objectifs malheureusement toujours très actuels de l'organisation.

Antoine Cadi, responsable de la mission centenaire LPO Fondation 30 Millions d’Amis : En janvier 1912, la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux - future LPO - voit le jour. Au début du siècle dernier, quelle menace pesait déjà sur eux ?
Antoine Cadi :
Cette année-là, la chasse des macareux moines sur les côtes nord de la Bretagne fait scandale. Cette chasse dite « de loisir » est un véritable massacre, et aura pour conséquence de réduire leur population à quelques centaines d’individus, alors qu’elle en comptait près de 20 000 quelques années plus tôt… Les ornithologues de l’époque se sont donc rassemblés pour créer la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux, une branche de la Société Nationale d’Acclimatation de France, dont la mission était de protéger les espèces animales et végétales sauvages ainsi que les milieux naturels. Cette mobilisation a permis d’une part d’interdire la chasse au macareux mais aussi d’obtenir le classement de la Réserve des Sept-Îles en Réserve naturelle pour la conservation de la nature. F30MA : Quelle est pour vous la victoire la plus symbolique de ces longues années de combat ?
A. C. :
Le processus juridique qui a découlé du naufrage de l'Erika [en 1999, NDLR] a abouti à la reconnaissance du préjudice écologique, en 2008. Avant cette date, une entreprise ou un Etat pouvait porter atteinte à l’environnement en toute impunité et l’impacter durablement. Aujourd'hui, les associations de défense de l’environnement gérant des espaces naturels ont la possibilité de demander réparation. Pour la LPO, c’est une immense victoire.
F30MA : On dénombre aujourd’hui près de 10 000 espèces d’oiseaux. Quelles sont vos priorités les concernant ?
A. C. :
La LPO a quatre grands objectifs : la protection des espèces, la gestion des espaces, la sensibilisation et enfin les actions de terrain. Plus précisément, l’une de nos principales mission a trait à la protection de la biodiversité, et pas seulement celle d’espèces emblématiques. C’est la nature dans son ensemble qu’il faut protéger pour tous les services qu’elle nous rend ! Nous travaillons donc beaucoup sur la « Trame verte et bleue » - une mesure phare du Grenelle de l'Environnement - qui porte l'ambition d'enrayer le déclin de la biodiversité en réaménageant le territoire. En bref, il s’agit de faire cohabiter l’Homme et la nature, tout simplement. F30MA : Vous étiez conseiller technique de Jean-Louis Borloo au ministère de l’Ecologie [2009 -2010, NDLR]. Les politiques ont-ils évolué sur les questions de protection animale ?
A.C. :
Il y a quelques années, j’aurais dit oui sans hésiter. Les écologistes étaient davantage entendus. Je pense à l’époque du Pacte Ecologique, ou à celle du Grenelle de l’Environnement dans lequel Jean-Louis Borloo avait réussi à réunir tous les acteurs et obtenu ainsi une meilleure prise en compte des problématiques liées à la protection de l’environnement... L’Année de la Biodiversité, organisée en 2010 par l’Assemblée générale des Nations Unies, ou encore le Sommet de Copenhague (Danemark), ont été d’autres événements qui montraient bien l’évolution de nos politiques, à l’échelle nationale et internationale. Or depuis deux ans, on assiste à une véritable régression de ce mouvement. Le désormais célèbre « Toutes ces questions d'environnement, ça commence à bien faire » de Nicolas Sarkozy - prononcé lors du Salon International de l’Agriculture en 2010 - a marqué un coup d’arrêt à cette dynamique. LPOF30MA : La campagne présidentielle est-elle à la hauteur des enjeux sur les problématiques environnementales au sens large ?
A.C. :
Je porte sur cette campagne un regard amer : l’environnement est le grand absent du débat, et même le parti écologiste n’arrive pas à peser dans la campagne. Les voix se dispersent, et nous devrons - nous, organisations de protection animale et environnementale - à nouveau retrousser nos manches pour que ces préoccupations reviennent au centre des débats. En savoir plus sur le site de la LPO Photo : © LPO