MOSCOU - Un massif forestier de 400 000 hectares dans l'Extrême-Orient russe, que Moscou a annoncé lors du sommet du tigre en novembre transformer en réserve naturelle pour sauver ce grand félin, est promis à la coupe pour fabriquer du parquet, affirme jeudi un journal russe.

MOSCOU - Un massif forestier de 400 000 hectares dans l'Extrême-Orient russe, que Moscou a annoncé lors du sommet du tigre en novembre transformer en réserve naturelle pour sauver ce grand félin, est promis à la coupe pour fabriquer du parquet, affirme jeudi un journal russe. Ce massif forestier, situé sur le cours inférieur de la rivière Bikine dans la région de Vladivostok, aux portes de la Chine, est le massif vierge de cèdres et de feuillus à grandes feuilles le plus important au monde, souligne le quotidien Vedomosti. Le gouvernement russe l'a présenté en novembre à l'Unesco pour l'inscription sur la liste du patrimoine naturel, ajoute le journal. Le plus important est que c'est le seul couloir naturel qui relie les populations de tigre de l'Amour de la Russie et de la Chine. Conformément à une décision du sommet du tigre qui s'est tenu l'année dernière avec la participation de Vladimir Poutine, c'est précisément à cet endroit que doit être créée la réserve naturelle où les tigres russes et chinois pourront se rencontrer et se reproduire, poursuit Vedomosti. Mais selon le journal, la direction des domaines forestiers de la région de Vladivostok, avec le soutien du gouvernement, a accordé en mai dernier une concession pour l'exploitation de ce massif forestier à un groupe qui prévoit d'en faire du parquet. Cela veut dire qu'avant même que l'on y crée une réserve pour les tigres, les fabricants de parquet auront eu le temps de tout couper, estime Vedomosti. Le journal rapporte que le groupe industriel a envoyé des employés mercredi à une conférence de presse du WWF sur la question à Vladivostok, avec des pancartes réclamant de ne pas mettre en péril leurs emplois. La Chine et la Russie se partagent le territoire du tigre de l'Amour, qui porte le nom du fleuve transfrontalier arrosant la région. Il reste environ 500 spécimens de cette sous-espèce, qui vivent essentiellement en territoire russe.