Les attaques mortelles perpétrées contre des humains par des ours noirs aux Etats-Unis et au Canada restent rares et sont le plus souvent le fait d'un mâle solitaire, et non d'une femelle défendant ses oursons, selon une étude publiée mercredi aux Etats-Unis.

WASHINGTON, 11 mai 2011 (AFP) - Les attaques mortelles perpétrées contre des humains par des ours noirs aux Etats-Unis et au Canada restent rares et sont le plus souvent le fait d'un mâle solitaire, et non d'une femelle défendant ses oursons, selon une étude publiée mercredi aux Etats-Unis. Seules 63 personnes ont été tuées par un ours noir au cours des 109 dernières années au Canada et aux Etats-Unis, ont déterminé les auteurs de cette recherche parue dans le Journal of Wildlife Management. Ces statistiques montrent aussi que, contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas les femelles protégeant leur progéniture qui tuent des humains mais des mâles, responsables de 92% de ces agressions mortelles. Le nombre d'attaques est faible quand on sait que quelque 900.000 ours noirs (Ursus americanus) vivent en Amérique du Nord --il s'agit de l'ours le plus commun dans cette région--, mais il augmente depuis 1960, ce qui coïncide avec un accroissement de la population humaine et de celle des ours en Amérique du Nord. Ainsi, 86% des agressions se sont produites entre 1960 et 2009, et 17 ont eu lieu depuis 2000.Mais les attaques mortelles les plus nombreuses se sont paradoxalement produites dans les zones les moins habitées: 44 ont lieu au Canada et cinq en Alaska, l'Etat américain ayant enregistré le plus grand nombre de ces agressions.Selon Stephen Herrero, professeur retraité de l'Université de Calgary (Canada), un des co-auteurs de cette étude, ce phénomène pourrait s'expliquer par le fait que les ours noirs vivant dans les régions les plus rudes connaissent des périodes de carence alimentaire. "Dans une telle situation, ces animaux pourraient voir l'homme comme une proie", suppute-t-il. La plupart des attaques ont fait une seule victime mais dans trois cas, deux ou trois personnes ont été tuées par le même ours noir en quelques heures. Longtemps chassé pour sa fourrure, l'ours noir est aujourd'hui protégé.