L’adoption d’un chien ou d’un chat n’est pas un acte à prendre à la légère. 30millionsdamis.fr vous donne les clefs pour une adoption responsable réussie. « Chaque animal est un être vivant sensible, il doit trouver le bon maître, adapté à son caractère, qui saura le comprendre », rappelle Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Passer la porte d’un refuge avec l’intention d’adopter un animal nécessite de s’y être préparé. À travers plusieurs étapes, les différentes structures qui recueillent des chiens et des chats s’assureront que vous serez la bonne personne. « Chaque animal est un être vivant sensible, il doit trouver le bon maître, adapté à son caractère, qui saura le comprendre », rappelle Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Trouver le bon binôme
« Ils sont tous différents et ont besoin d’un temps d’adaptation. »
Anne Puggioni, directrice du refuge 30 Millions d’Amis
Au refuge 30 Millions d’Amis de La Tuilerie (77), un entretien est d’abord effectué au téléphone « pour voir si les personnes sont ouvertes sur le type d’animal recherché, si elles vivent en maison, appartement », explique Anne Puggioni, sa directrice. Un premier rendez-vous au refuge est ensuite fixé, au cours duquel les candidats à l’adoption remplissent un questionnaire. « En fonction de leurs réponses, on cible les animaux qui pourraient convenir. On peut faire une mini sélection lors de la visite guidée dans le refuge. » Puis une balade en extérieur est organisée près de la structure pour voir « si ça matche entre les deux ».
La directrice du refuge 30 Millions d’Amis souligne l’importance d’une convergence entre ce dont a besoin l’animal et le rythme de vie de l’adoptant, de la famille : « On discute beaucoup avec les gens. Certains voudraient que le chien soit comme celui qu’ils avaient avant par exemple, mais ça ne fonctionne pas comme ça. Ils sont tous différents et ont surtout besoin d’un temps d’adaptation. On essaie vraiment de trouver le bon binôme. Un animal actif par exemple, ne conviendra pas à toutes les personnes. Certains, comme les malinois, vont avoir besoin qu’on leur consacre beaucoup de temps d’éducation, qu’on crée des activités cérébrales avec eux, comme de la recherche d’objets en forêt, etc… »
La « promenade test » avec le chien est l’une des principales étapes avant l’adoption, pour voir si le courant passe bien entre l’animal et l’adoptant. /©Christian Malette – Refuge 30 Millions d’Amis de la Tuilerie
Anne Puggioni rappelle l’importance de ne pas céder à une simple envie « parce qu’un chiot ou un chaton c’est mignon ». « Ces animaux ne s’élèvent pas tout seuls, ils ont besoin que la personne soit très disponible, surtout dans les premiers mois », ajoute-t-elle.
Et contrairement aux idées reçues, un petit chien ne sera pas forcément confié à l’adoption d’une personne vivant en appartement : « Un jack russell dans un appartement, ça ne marche pas forcément par exemple. Il a besoin de se dépenser. Il y a aussi de gros chiens qui restent très calmes dans de petits espaces. Ce n’est donc pas forcément la taille qui détermine le lieu de vie après l’adoption, mais le tempérament, le caractère de l’animal et les besoins liés à son pedigree. »
Un certificat d’engagement et de connaissance pour contrer « les adoptions irréfléchies »
À noter également que le même mécanisme est appliqué pour les adoptions de chats : trouver le bon binôme en fonction de sa capacité d’accueil. « Pour un chat senior, l’idéal est une maison calme. Il n’aura pas les mêmes besoins qu’un chat actif, ajoute la directrice du refuge 30 Millions d’Amis. Lorsqu’elles viennent nous visiter, les personnes sont libres d’aller faire un tour dans la chatterie. » Un deuxième rendez-vous est ensuite fixé si un début de connexion s’est installé entre l’animal et la personne. Entre-temps, le certificat d’engagement et de connaissance (CEC) est délivré par le refuge à l’adoptant (aussi obtenable auprès des vétérinaires). « C’est une obligation légale et cela permet d’éviter les adoptions irréfléchies », précise Anne Puggioni. Le délai minimal entre la délivrance du document et l’acte d’adoption proprement dit est de 7 jours.
Un chat, surtout jeune, a besoin de beaucoup d’attention. /©Refuge 30 Millions d’Amis de la Tuilerie
Si le futur adoptant souhaite prendre son temps et apprendre à connaître un peu plus l’animal avant de le récupérer, le refuge 30 Millions d’Amis de La Tuilerie lui ouvre ses portes pour d’autres visites. Cela peut ainsi permettre de rallonger la procédure avant de signer le fameux CEC.
« On veut qu’ils se familiarisent avec les animaux »
Du côté des Oubliés de Saint-Béart (Tarn-et-Garonne), un refuge partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, « une période de pré-adoption de 15 jours » est mise en place après le deuxième rendez-vous et la délivrance du certificat d’engagement et de connaissance. « C’est formidable parce que ça met à l’aise tout le monde, précise Michèle Fléta, la présidente de la structure. Cette période est également importante pour laisser aux animaux le temps de s’adapter. Il y a très peu de retours, ça marche très bien. » Xavier Garcia, le président du refuge de Besançon et de Franche-Comté (Doubs), partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, opte lui pour 3 rendez-vous minimum étalés sur une vingtaine de jours, « pour s’assurer autant que possible que l’animal ne revienne pas ».
« Ainsi les gens peuvent venir plusieurs fois, on veut qu’ils se familiarisent avec les animaux, explique-t-il. On leur délivre des conseils. Si par exemple au cours des balades de rencontre, ils fonctionnent trop avec la friandise, on leur dit attention, vous allez vous faire manger. » Au refuge de Montpellier (34), également partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, l’adoption peut prendre encore plus de temps : « On fonctionne au cas par cas, précise Annie Benezech, la directrice de la structure. Pour certains ça peut aller très vite, mais pour d’autres, comme pour des chiens difficiles par exemple, il peut y avoir 5 à 10 rendez-vous. »
Au refuge des Oubliés de Saint-Béart, partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, un système de pré-adoption sur une période de 15 jours est mise en place. /©Refuge des Oubliés de Saint-Béart
Adopter… ou devenir famille d’accueil !
La dernière étape, commune à l’ensemble des structures, intervient après l’adoption. Il s’agit des « visites post-adoptions », pour vérifier que l’animal est bien entre de bonnes mains, dans un environnement adapté à son bien-être. « Il ne s’agit pas de remettre en cause la capacité de l’adoptant mais plutôt d’un temps d’échange qui permet de s’assurer et de garantir que tous les besoins de l’animal sont comblés », explique Audrey Noblet, juriste à la Fondation 30 Millions d’Amis, qui a réalisé près de 130 visites post-adoptions ces deux dernières années.
Ces visites post-adoptions sont bien accueillies par les adoptants : « Parfois, ils n’osent pas nous rappeler s’ils rencontrent des petits soucis avec l’animal et peuvent avoir l’impression que c’est un échec alors que ce n’est pas le cas, tempère Audrey Noblet. Notre rôle est alors d’analyser la situation, de donner des conseils et de faire preuve de pédagogie. Généralement, tout rentre rapidement dans l’ordre et c’est gagnant-gagnant pour l’adoptant et l’adopté. Forcément, il faut un temps d’adaptation lorsqu’on accueille un animal ».
« Dans certains cas on fait même une pré-visite avant la concrétisation de l’adoption, précise de son côté Anne Puggioni du refuge 30 Millions d’Amis de La Tuilerie. Si par exemple un balcon est mentionné dans le questionnaire rempli par la personne, on va aller voir si c’est assez sécurisé pour l’animal. »
« Rien ne vaut une famille pour que l’animal se sociabilise. »
Anne Puggioni, directrice du refuge 30 Millions d’Amis
Le processus d’adoption inclut également la présentation de documents tels que la pièce d’identité et un justificatif de domicile. Enfin, si vous souhaitez aider les animaux sans les adopter, vous pouvez devenir "famille d’accueil", et garder l’animal chez vous jusqu’à ce qu’il trouve une personne prête à l’adopter définitivement (la procédure pour devenir "famille d’accueil" étant la même que pour une adoption classique ; la différence concerne la durée de l’engagement). « C’est une façon d’aider les refuges et de désengorger les boxs, explique Anne Puggioni. Cela permet aussi de redonner confiance à certains animaux craintifs, dans un environnement apaisé, avant d’envisager de les proposer à l’adoption. Rien ne vaut un contexte familial pour que l’animal se sociabilise. »
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