
Certaines espèces emblématiques, telles que l'éléphant d'Afrique, subissent l'activité de chasse organisée par des agences de voyage françaises. / ©AdobeStock
À l'Assemblée nationale, dans le cadre du Projet de loi de finances pour 2026, les députés ont voté un amendement instituant une taxe sur les séjours de chasse organisés "à des fins touristiques par des agences de voyage établies en France". La Fondation 30 Millions d'Amis salue ce vote, et demande l'interdiction d'importation de trophées de chasse dans l'Hexagone.
Avec AFP - Les députés veulent taxer les agences de voyage "qui organisent des séjours de chasse impliquant la chasse d'espèces menacées" par un amendement adopté en première lecture du projet de budget 2026. "Des agences de voyages françaises organisent, dans le cadre d'activités de tourisme, des chasses de lions, d'éléphants d'Afrique, de rhinocéros blanc, de girafes, d'hippopotames ou même d'ours blanc afin que nos ressortissants ramènent l'animal mort comme souvenir, a dénoncé jeudi 20 novembre 2025 Corinne Vignon (Renaissance) qui a présenté cet amendement transpartisan. Cette chasse cible non pas seulement les animaux affaiblis, mais bien les individus majeurs, robustes, souvent de grands mâles".
Cette taxe, si elle était maintenue dans le budget jusqu'à la fin de la navette parlementaire, serait d'un montant de 10% du montant total de la prestation. Elle présente l'avantage de respecter le droit européen en ne touchant pas aux droits de douane, a souligné la députée. Ces "safari-chasse" sont légaux dans certains pays d'Afrique pour qui ils représentent une rentrée financière par la taxation des touristes s'y adonnant. Cette "taxe comportementale" s'inscrit "dans une logique de lutte contre l'érosion de la biodiversité et de responsabilisation des opérateurs commerciaux français qui contribuent à la pression exercée sur la faune sauvage mondiale", ont insisté les députés dans leur amendement.
Pour la Fondation 30 Millions d'Amis, cet amendement souligne l’indécence du tourisme de chasse sur des espèces menacées et pointe la responsabilité des agences de voyage. "Toutefois, il reste insuffisant. Il faut interdire l’importation en France des trophées de chasse de toute espèce protégée, réagit Christophe Marie, Directeur des affaires nationales et européennes de la Fondation. La biodiversité est saccagée par la destruction des habitats, la recrudescence du braconnage. On ne peut ajouter à ces menaces celle d’une chasse de loisir menée par quelques riches clients qui ne seront pas freinés par une taxe pour satisfaire leur plaisir morbide ».
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