La Fondation 30 Millions d’Amis rend hommage à la célèbre primatologue britannique Jane Goodall, décédée le 1er octobre 2025 à 91 ans. Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis salue « son travail, révolutionnaire dans la compréhension du comportement des primates ».
Une figure emblématique de la cause animale s’est éteinte. Dans la soirée du 1er octobre 2025, l’institut Jane Goodall a annoncé le décès de l’éthologue à l’âge de 91 ans. Le Dr Jane Goodall, infatigable combattante pour la cause des grands singes, se trouvait en Californie « alors qu’elle effectuait une tournée de conférences aux Etats-Unis », a fait savoir l’organisation mondiale. « Saluons son travail, révolutionnaire dans la compréhension du comportement des primates, ainsi que son dévouement sans relâche pour la conservation des grands singes, porté jusqu’à son dernier souffle », a réagi Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Des travaux de renommée mondiale
Véritable inspiration pour la jeunesse, le parcours de Jane Goodall est marqué par la plus longue étude sur les chimpanzés sauvages menée en 1960 dans le parc national de Gombe, en Tanzanie. Cette année-là, la jeune femme devient la première personne à observer un chimpanzé procéder à la fabrication d’un outil pour se nourrir. L’animal avait cassé une branche avant de la planter dans un nid de termites pour les engloutir. « Ses observations ont remis en question des années de pensée scientifique conventionnelle et ont façonné l'avenir de la science de l'évolution », peut-on lire dans un article de la BBC (01/10/2025).
Ses travaux – qui se poursuivent encore actuellement – ont permis de révéler chez les chimpanzés tout un panel de comportements et émotions similaires aux humains. Pour n’en citer que quelques-uns, le Dr Jane Goodall a identifié l’existence du lien maternel entre les singes femelles et leurs petits, l’altruisme, la compassion, la capacité à se présenter de différentes manières, de chasser, mais aussi de se livrer à des guerres territoriales. Des conclusions qui ont révolutionné la science, en redéfinissant la frontière entre l'homme et les autres espèces animales. « Les découvertes de Jane ont également influencé les domaines de la santé humaine, de l’évolution et de l’écologie », poursuit le Jane Goodall Institute.
Une voix pour les chimpanzés
Après ses recherches sur le terrain, Jane Goodall se mobilise pleinement dans la protection des primates en tant qu’activiste. Elle milite notamment pour la libération des chimpanzés retenus en captivité ou gardés entre les mains de la recherche médicale. Elle se donne également pour mission de sensibiliser l’opinion publique en appelant à lutter contre le changement climatique. « Nous sommes au milieu de la sixième grande extinction... plus nous pouvons faire pour restaurer la nature et protéger les forêts existantes, mieux ce sera. », a-t-elle déclaré à la BBC en 2024.
Quelques années plus tôt, en 2010, la primatologue interpellait, dans un entretien exclusif accordé à la Fondation 30 Millions d’Amis, les citoyens et les pouvoirs publics sur l’urgence à sauver les grands singes. « Il y a une réelle volonté politique de protéger la biodiversité mais très peu de moyens concrets pour le faire », alertait Jane Goodall alors que la population de chimpanzés en Afrique s’effondrait en raison de la déforestation. « Au début de mes recherches sur les chimpanzés, il y en avait bien plus d'un million à travers l’Afrique : aujourd'hui, il n’en reste pas plus de 300 000 ».
Jane Goodall à l'Unesco, le 19 octobre 2024 ©Fondation 30 Millions d'Amis.
À plus de 90 ans, l’éthologue continuait de parcourir le globe pour exhorter les autorités à agir pour freiner le changement climatique. Lors de son « discours pour l’Histoire » prononcée à l’Unesco en novembre 2024, Jane Goodall livrait alors un message d’espoir et de paix, rappelant que chacun peut jouer un rôle dans la préservation de notre planète. « Votre travail a brisé la barrière que les humains ont, génération après génération, obstinément érigée entre eux et le reste du monde vivant. », saluait Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO, dans son discours de bienvenue.
Un combat qui continue
Distinguée à plusieurs reprises pour ses messages d’espoir et son appel à agir, Jane Goodall est nommée « Messagère de la paix des Nations Unis » depuis 2002. Le Jane Goodall Institute, fondé en 1977 et connu pour ses programmes de préservation et de développement en Afrique, compte des antennes dans 25 pays à l’échelle planétaire dans l’objectif de poursuivre le travail de la primatologue à travers le monde et pour les générations futures. Parmi les projets initiés, le programme d’action communautaire et d’apprentissage « Roots & Shoots » forme la jeunesse de 75 pays à la bienveillance en faveur des hommes, des animaux et de l’environnement.
Après l’annonce du décès de sa fondatrice, le Jane Goodall Institute a affirmé « continuer à défendre et à développer l’approche holistique du Dr Goodall, qui consiste à impliquer les communautés locales dans les efforts de conservation en utilisant les dernières avancées scientifiques et technologiques pour promouvoir la compréhension, la conservation et le bien-être des singes sauvages et captifs ». La Fondation 30 Millions d’Amis exprime toute sa reconnaissance envers l’œuvre entière de Jane Goodall, qui a consacré sa vie pour la protection des primates.
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