Saisie par la Commission européenne en décembre 2023, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de publier son avis scientifique sur « le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure ». Ce rapport – très attendu par la Fondation 30 Millions d’Amis – répond à l’Initiative Citoyenne Européenne « Fur Free Europe » (« Une Europe sans fourrure »). 30millionsdamis.fr décrypte ses conclusions.

Sans appel ! L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de publier son avis scientifique – très attendu par la Fondation 30 Millions d’Amis – sur « le bien-être des animaux élevés pour leur fourrure » à la demande de la Commission européenne (30/07/25). 

L’étude, qui porte sur l’élevage des visons d’Amérique, renards roux, renards polaires, chiens viverrins et chinchillas, confirme que les conditions actuelles d’élevage ne répondent pas aux besoins spécifiques des espèces concernées. « Chez toutes les espèces, la restriction des mouvements, l'incapacité à adopter un comportement d'exploration ou de recherche de nourriture, la sous et surstimulation sensorielle ont été identifiées comme conséquences sur le bien-être animal », fait savoir l’EFSA dans son rapport. À cela s’ajoute « des dommages aux tissus mous et téguments (visons) », « le stress lié à la manipulation (visons et renards) », « des troubles locomoteurs (renards polaires et chiens viverrins) », ainsi que « des problèmes de repos et stress de prédation (chinchilla) ». « Il est conclu que ni la prévention ni l’atténuation substantielle des conséquences identifiées sur le bien-être ne sont possibles dans les systèmes actuels », ajoute l’EFSA.

Une demande sociétale

Ce rapport fait suite à l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Fur Free Europe » (« Une Europe sans fourrure ») - soutenu par un collectif d’organisations – réclamant la fin de l’élevage et l’abattage d’animaux « dans le but exclusif ou principal de produire de la fourrure » ainsi que la commercialisation de fourrure d’animaux d’élevage. Cette ICE avait recueilli plus d’1,5 million de signatures certifiées entre juin 2023 et mars 2024, date de sa fermeture. « L’élevage d’animaux à fourrure est cruel par nature et est largement rejeté par les citoyens de l’Union européenne, a déclaré le collectif Fur Free Europe auprès de la Commission européenne en juin 2023. Aucun animal ne devrait vivre en cage et la détention en cage d’espèces intrinsèquement sauvages ne peut être qualifiée que de cruauté abjecte. »

La Commission européenne s’était alors engagée à présenter au cours de l’année 2026 des mesures « les plus appropriées à prendre », en s’appuyant sur une contribution scientifique rendue par l’EFSA et « sur une évaluation des incidences économiques et sociales ». « S’il ne revient pas à l’EFSA de prendre une décision politique quant au devenir des élevages d’animaux pour la fourrure, la Commission européenne doit tenir compte de cet avis scientifique et bannir, progressivement, les élevages d’animaux à fourrure en Europe », interpelle Christophe Marie, directeur des Affaires nationales et européennes de la Fondation 30 Millions d’Amis.

Un « symbole de souffrance animale »

En Europe, la commercialisation de produits en fourrure de chiens et de chats sur les marchés intérieurs est d’ores et déjà interdite depuis 2007. « Grâce à la pression du public, aujourd’hui nous devons franchir un autre cap, réagit Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Plus que jamais, il faut en finir avec les élevages d’animaux à fourrure et l’importation de celle-ci. Cela fait des dizaines d’années que la Fondation 30 Millions d’Amis alerte l’opinion et les autorités sur cette souffrance animale, notamment grâce aux nombreux reportages diffusés dans l’émission 30 Millions d’Amis à la télévision.»