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Faune

Canicule : les centres de soins tirent la sonnette d’alarme

Pendant la période estivale, les soigneurs et médiateurs des centres de soins sont submergés, notamment par les prises en charges de martinets. / ©L’Hirondelle

Partout en France, les fortes chaleurs et les épisodes caniculaires successifs provoquent une recrudescence d’animaux en détresse recueillis dans les centres de soins. Dépassées par l’afflux de pensionnaires, certaines structures d’accueil sont contraintes de fermer leur ligne téléphonique. L’explication de 30millionsdamis.fr.

« La journée est loin d’être finie. » Ce mardi 1er juillet 2025, l’horloge affiche midi et le centre de soins L’Hirondelle compte déjà une cinquantaine de prises en charge depuis le début de la matinée : « Nous sommes à 200 appels par jour en moyenne », alerte Pascal Tavernier, directeur de ce centre de soins partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis. Depuis les premiers épisodes caniculaires relevés cet été, les équipes du centre font face à l’arrivée massive de jeunes martinets, hirondelles et moineaux affaiblis par les températures extrêmes. Une situation quasi inédite, à laquelle sont confrontées de nombreuses structures en France. « L’été commence à peine que les centres de soins pour la faune sauvage sont déjà submergés », alerte la LPO dans un communiqué. Les animaux arrivent par centaines chaque jour. Les standards téléphoniques sont perturbés.

Les martinets, premières victimes de la canicule

Dans une salle consacrée aux soins, entièrement financée par la Fondation 30 Millions d’Amis,  le centre L’Hirondelle (69) accueille de nombreux martinets, dont les plus mal-en-point soigneusement placés dans des couveuses. Ces oiseaux – espèce nicheuse sous les toits ou dans des cavités fortement exposées au soleil – représentent « le tiers des prises en charge » en période caniculaire, indique P. Tavernier. Et pour cause : à ces endroits, les températures peuvent atteindre jusqu’à « 60 degrés » ! Alors, pour chercher le moindre passage d’air, les jeunes martinets « se jettent des nids », et tombent au sol. Les survivants sont laissés sans nourriture. « Un martinet au sol est, sans intervention, un martinet condamné », affirme la LPO. D’où l’importante d’agir au plus vite ! Car, selon Pascal Tavernier, « ce sera pire dans les prochains jours ».

De nombreux martinets placés en sécurité attendent d'être soignés ©Centre de soins L'Hirondelle

Cette hécatombe n’épargne ni les hirondelles ni les moineaux, vivant eux-aussi sous les toits. « Mais contrairement aux martinets, les hirondelles peuvent redécoller du sol. Mais leur nid est fabriqué à partir de boue, matériau difficile à trouver lors des fortes chaleurs », explique Cassandra L’Hôte, responsable du centre de soins LPO Aquitaine.

Multiplication record des prises en charges

Oiseaux tombés du nid, déshydratations sévères, destruction des habitats… les causes d’arrivée en centres de soins se multiplient, au point de dépasser des records. « Cette année, le nombre de prises en charge fin juin correspond à celui de fin juillet des années précédentes », prévient la responsable du centre LPO Aquitaine.

 Les hirondelles de fenêtre sont aussi très impactées par la canicule. ©Centre de soins LPO Aquitaine

Les rescapés y restent environ un mois, jusqu’à devenir plus autonomes. Mais les places sont précieuses : « Même si nous organisons des relâchés tous les deux ou trois jours, il y a plus d’arrivées que de sorties ! », indique L’’Hirondelle.  « Le nombre de martinets et d’hirondelles dans nos structures est multiplié par dix en période caniculaire », complète C. L’Hôte. Car, au sein du centre de soins LPO Aquitaine, la période estivale commence « dès le 15 avril », date coïncidant avec la vague de naissance pour la faune sauvage. « Nous sommes à plus de 2.000 animaux pris en charge depuis cette période. »

La canicule touche aussi les petits mammifères

Mais les chaleurs estivales n’impactent pas seulement les oiseaux. Sur la terre ferme, des mammifères « sont retrouvés amaigris, déshydratés car ils ne trouvent pas d’eau », ajoute l’experte. Un phénomène touchant plus particulièrement les hérissons, ces derniers peinant de plus en plus à trouver des ressources alimentaires (insectes, vers de terre, escargots…). « Ce sont les juvéniles les plus impactés, relate Cassandra l’Hôte. Ces petits individus ne savent pas où chercher la nourriture, contrairement à leurs parents. Lorsque la mère va chercher à manger, les petits perdent leurs repères et peuvent rester aplatis pendant des heures au soleil, attirant les mouches et parasites. »

De jeunes hérissons fragilisés par les fortes chaleurs ©Facebook / Centre de soins LPO Aquitaine

Enfin, d’autres mammifères restent concernés par les épisodes intenses de chaleur, tels que les faons dissimulés dans les herbes hautes à leur plus jeune âge. « Sauf qu’ils se cachent en plein soleil et s’affaiblissent très vite, ajoute la responsable du centre. Si l’animal a la tête baissée et entouré de mouches, ce n'est vraiment pas bon signe ».

Anticiper au mieux les épisodes de canicule

Alors que la France devrait connaître sa 3ème canicule de l’été autour de la mi-juillet, selon des prévisions météorologiques concordantes, le centre de soins LPO Aquitaine enregistre déjà 1.040 sauvetages uniquement sur le mois de juin...

Alors, pour face aux pics de chaleur, les centres de soins revoient leur organisation : « Nos salles sont équipées d’un système de ventilation, et de la clim, précise Cassandra l’Hôte. Pour rafraichir les pensionnaires, le centre LPO Aquitaine dispose notamment de petits bassins d’eau placés dans les volières.

En parallèle, les centres de sauvegarde doivent s’assurer de disposer d’un stock suffisamment conséquent en eau et en nourriture pour les centaines de nouveaux pensionnaires accueillis lors des pics de chaleur. « Les oiseaux que nous recueillons sont nourris cinq fois par jour, sept pour les plus maigres », précise Pascal Tavernier à 30millionsdamis.fr.

Appel à bénévolat

Afin d’anticiper les épisodes caniculaires, ces structures multiplient les appels au bénévolat, « plus difficile à trouver qu’auparavant » selon Pascal Tavernier. « On gère au jour le jour », confie-t-il à 30millionsdamis.fr. « Cet été est particulièrement difficile pour nous car nous manquons de bénévoles et que la canicule nous ramène encore plus d'animaux que les autres années », indique Le Tétras Libre (Savoie), partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, dans une réponse automatique par mail.

Le défi est de taille, et face à des difficultés accrues, certains centres de soins envisagent « de fermer leur ligne de médiation sur une partie de la période [estivale] », prévient Le Tétras Libre. Un choix que n’a pas fait ce centre de sauvegarde, préférant « garder [une] ligne de médiation ouverte » et mettre en pause « d'autres tâches, notamment administratives pour pouvoir privilégier l’aide aux animaux ». 

Chaque geste compte pour la faune sauvage

Face à un événement « inédit par son ampleur », la LPO appelle à la mobilisation de tous afin d’aider les centres de soins et leurs petits pensionnaires en cette saison difficile. Ces structures comptent sur la solidarité et « s’appuient sur l’élan bénévole pour accueillir et réhabiliter les animaux en détresse ».

Vous pouvez vous aussi contribuer à votre manière à la protection des animaux pendant les fortes chaleurs. Dans votre jardin, dans un parc, en ville… adoptez les bons gestes – recommandés par la LPO – pour aider les individus en détresse.

  • Disposez de l’eau fraiche dans des récipients peu profonds, en veillant à renouveler l’eau régulièrement pour éviter la prolifération des moustiques.
  • Si vous trouvez un animal souffrant de la chaleur, observez l’animal avant d’agir. Appelez ensuite un centre de soin pour la faune sauvage. Si les centres sont temporairement injoignables, retentez plus tard : des places se libèrent chaque jour dans les centres.
  • Protégez l’animal en le plaçant dans un carton fermé, percé de trous d’aération et tapissé de papier journal ou d’essuie-tout. Installez-le dans un endroit calme, à l’abri de la chaleur, et ne lui donnez ni à manger ni à boire, sauf indication précise d’un professionnel.

La Fondation 30 Millions d’Amis appelle de son côté à redoubler de vigilance lors de ces fortes chaleurs. Vulnérables, les animaux sauvages, comme nos chiens et nos chats, peuvent rapidement se retrouver sans solution. « Chaque geste compte pour venir en aide à la biodiversité, déjà bien malmenée le restant de l’année.”, insiste Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.