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Enquête

Poules et coqs reproducteurs : L214 dénonce les pratiques barbares de Hendrix Genetics

Les lanceurs d’alerte révèlent des maltraitances telles que « la mue intégrale forcée » sur les poules pondeuses âgées de 55 semaines. /©L214

L’association L214 publie une enquête ce mardi 17 juin 2025 pour dénoncer les conditions et les pratiques d’élevage de l’entreprise Sasso spécialisée dans la sélection avicole, société du leader mondial en génétique animale Hendrix Genetics. Les lanceurs d’alerte portent plainte pour mauvais traitements et commercialisation irrégulière d’œufs de consommation. Le point de 30millionsdamis.fr.

« Loin de l’image d’Épinal des poussins et de leur mère dans la cour de la ferme, ici tout est calculé, optimisé et artificialisé au détriment des animaux et de la sécurité sanitaire », affirme L214 dans un communiqué. L’association publie une enquête ce mardi 17 juin 2025 sur les conditions et les pratiques d’élevage de l’entreprise Sasso spécialisée dans la sélection avicole, société du leader mondial en génétique animale Hendrix Genetics. Les bâtiments visés, enfermant des poules et des coqs reproducteurs, se situent dans les Landes.

Sans aliment, eau et lumière, jusqu’à 7 jours d’affilée…

Les lanceurs d’alerte dénoncent des maltraitances animales telles que « la mue intégrale forcée » sur les poules pondeuses âgées de 55 semaines. Celle-ci consiste à priver ces animaux d’aliment, d’eau et de lumière, jusqu’à 7 jours d’affilée. Une pratique barbare et interdite. « Quand elles sont à 0 % de ponte, on commence à relancer la lumière, c’est une guirlande électrique avec 1 ampoule sur 4 d'allumée, de 8 h à 12 h, relate une source de L214, citée dans le communiqué de l’association. L’aliment et l’eau sont réintégrés petit à petit pour quand même les maintenir en vie. Elles perdent vraiment énormément de poids. Quand elles entrent en mue, elles sont aux alentours de 50 à 60 % de ponte, et en sortie de mue elles sont généralement à 80, 85 % de ponte, et c’est ça qu’on cherche à faire : relancer une dernière ponte productive. »

L’association met en avant le fait que les animaux sont enfermés dans des cages exiguës empilées les unes sur les autres. / ©L214

L214 ajoute que le stress et l’affaiblissement immunitaire liés à cette mue forcée augmentent le risque de prolifération bactérienne (notamment Salmonella). Citant l’exemple du 17 mars dernier, lorsqu’un des bâtiments d’élevage où était pratiquée la mue sur les oiseaux a été frappé par une épidémie de salmonellose (première cause de toxi-infections alimentaires collectives en France). Ce qui avait conduit à l’abattage d’urgence (au gaz CO₂) et en catimini de plus de 3 000 poules.

Cages exiguës et commercialisation irrégulière d’œufs de consommation

L’association pointe également le fait que les animaux sont enfermés dans des cages exiguës empilées les unes sur les autres (preuves en images). « La vingtaine de bâtiments industriels enferment plus de 60 000 poules reproductrices et coqs reproducteurs, la plupart dans des cages minuscules au sol grillagé ne permettant même pas aux oiseaux d’étendre leurs ailes ».  

Les lanceurs d’alerte dénoncent aussi une commercialisation irrégulière d’œufs de consommation, en notifiant que « l’entreprise Sasso vend à la société Les Oeufs Geslin, des œufs non fécondés pondus par ses poules reproductrices qui vivent en cages de batterie sans aucun aménagement ». Depuis 2012, élever des poules qui pondent des œufs pour la consommation dans de telles cages est strictement interdit. L214 rappelle que seuls quatre modes d'élevages sont autorisés : 0 (bio), 1 (plein air), 2 (au sol), 3 (en cages aménagées).

 

« Des pratiques qui entravent à l’extrême les poules, qui les insémine jusqu’à 70 fois au cours de leur courte vie. »

B.Riaux-L214

« Dans cette enquête, on découvre que la Sasso produit des œufs de consommation aux pratiques d’élevages inconnues : un code fantôme ou un code 4 ?, s’insurge Bérénice Riaux, chargée des   enquêtes de l’association. Des pratiques qui entravent à l’extrême les poules, qui les privent d’eau et de nourriture, qui les insémine jusqu’à 70 fois au cours de leur courte vie, le tout sous les applaudissements de politiques… » Bérénice Riaux fait référence à la visite de l’entreprise Sasso par l’eurodéputé Éric Sargiacomo (APSD), également vice-président de la commission de l’agriculture et du développement rural (AGRI) au Parlement européen, lors d’un « parcours balisé et la visite d’un seul bâtiment sur la vingtaine que contient le site », d’après l’association. Selon une source à laquelle L214 fait référence dans son communiqué, des consignes avaient été données lors de cette visite pour « tout récurer, nettoyer, désinfecter pour qu’il n’y ait plus la moindre poussière. Les conditions étaient d’amener les politiques uniquement dans le bâtiment le plus rénové, le plus neuf ».

Les oiseaux n’ont même pas l’espace d’étendre leurs ailes.  /©L214

Toujours selon L214, le parlementaire a ensuite publié une vidéo de sa visite sur les réseaux sociaux, « sans montrer un seul animal, accompagnée d’un texte prônant la souveraineté alimentaire, la performance sanitaire et le bien-être animal de l’entreprise Sasso (et de 2 autres acteurs de l’agroalimentaire landaise) ». « Où sont les animaux sur cette vidéo promotionnelle ?, interroge Olivier Morice, chargé des affaires européennes à L214. Pourquoi ne les voit-on pas alors qu'ils sont 60 000 enfermés dans ces bâtiments lugubres ? Monsieur Sargiacomo vante les mérites de la Sasso, une entreprise en infraction et aux pratiques cruelles ! »

L214 indique porter plainte pour mauvais traitements et pour commercialisation irrégulière d’œufs de consommation.

83 % des Français favorables à l’interdiction de l’élevage intensif

D’après le baromètre annuel 2025 de la Fondation 30 Millions d’Amis, réalisé par l’IFOP, 83 % des Français se disent favorables à l’interdiction pure et simple de l’élevage intensif (+ 2 points vs 2020), et 89 % sont favorables à l’interdiction de l’élevage en cage à l’échelle européenne.