En janvier 2024, la diffusion sur les réseaux sociaux de la mort d’un hamster jeté d’une fenêtre d’un immeuble avait choqué l’opinion publique. Les adolescentes mises en cause ont été jugées début juin 2025. La faiblesse des peines prononcées à leur encontre interroge la Fondation 30 Millions d’Amis, partie civile au procès.
Obligation de soins psychologiques, d’un suivi d’assistance sociale, couvre-feu temporaire de 22h à 6h, avertissement judiciaire et… 1 euro de dommages et intérêts à chaque partie civile ! Voilà les peines prononcées par le Tribunal judiciaire de Paris mardi 3 juin 2025 à l’encontre de deux adolescentes de 16 ans qui avaient pour l’une tué un hamster de manière violente, et pour l’autre filmé et diffusé la scène sur les réseaux sociaux.
Rappel des faits : durant le week-end du 27-28 janvier 2024, des images d’un hamster jeté par la fenêtre d’un immeuble sont diffusées sur les réseaux sociaux. Sur les images on peut apercevoir une jeune fille hilare, filmée par sa copine, jeter l’animal du 7e étage. Auparavant, selon les éléments d’enquête, l’animal avait été trempé dans un pot de pâte à tartiner, puis immergé dans l’eau. Apeuré, il avait tenté de prendre la fuite en vain. Sur la séquence qui suit, on voit le corps inerte et ensanglanté du pauvre rongeur au pied de l’immeuble.
« Ce n’est qu’un rat »
Selon Me Caroline Lanty, l’avocate de la Fondation 30 Millions d’Amis, lors de l’audience les deux jeunes femmes mises en cause ne semblaient pas du tout prêter attention à la gravité des faits qui leur étaient reprochés, prétendant même que « ce n’est qu’un rat ». Elles ont néanmoins reconnu les faits.
L’article 521-1 du Code pénal prévoit des peines allant jusqu’ à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende pour réprimer les sévices graves causés sur un animal ayant entrainé la mort de ce dernier. De surcroît, « le fait de diffuser sur internet l'enregistrement de telles images est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ». Des peines qui peuvent cependant être fortement réduites si le mis en cause est mineur…
« 1 euro de dommages et intérêts… C’est juste ridicule, se désole Me Caroline Lanty. Ce n’est pas l’esprit de la loi, c’est un signal catastrophique envoyé par la justice. Avec cette somme, vous dites encore plus à ces jeunes que ce n’est pas grave ce qu’elles ont fait. C’est un mépris pour la vie de l’animal. » La Fondation 30 Millions d’Amis a fait appel de ce montant.
Des peines prononcées non dissuasives
« C’est lamentable qu’en dépit de tout le travail de sensibilisation des jeunes à travers les réseaux, certains maltraitent des animaux et en plus se filment, ajoute l’avocate. Lorsque les peines prévues par la loi ne sont pas prononcées, a fortiori à l’égard des mineurs, on passe complètement à côté du but. Ça ne dissuade malheureusement pas de commettre ce genre de délits. »
En 2023 à Marseille, dans l’affaire dite « de la souris mâchée », l’individu qui avait été filmé en train d’introduire une souris dans sa bouche et la mâcher jusqu’à la mort lors d’une soirée lycéenne dans les Bouches du Rhône avait été condamné à seulement… 1500 euros d’amende avec sursis ! L’auteur de la vidéo lui, avait été relaxé. Quant à celui qui avait diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux, il avait écopé d’une amende de 1000 euros. Enfin, concernant le montant du préjudice moral versé aux parties civiles : 1 euro ! « C’est hallucinant, réagissait Me Xavier Bacquet, avocat de la Fondation 30 Millions d’Amis. La justice envoie un très mauvais message à nos jeunes et incite au contraire à recommencer sans pitié ! Ces décisions sont tout simplement un permis de tuer ! »
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