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Le gouvernement veut (encore !) assouplir les conditions de tirs contre le loup

Le Conseil de l'Union européenne doit entériner début juin le déclassement du loup d'espèce "strictement protégée" à "protégée". ©Istock

Le gouvernement veut autoriser les tirs de défense contre les loups à proximité des troupeaux « même lorsqu'il n'y aura pas (eu) d'attaque », arguant – à tort – que l’état de conservation du canis lupus est « favorable ». Ce projet d’arrêté du ministère de la Transition écologique fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 10 juin 2025. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle à émettre un avis défavorable !

Nouvel acharnement contre le loup ? L’Union européenne avait déjà voté pour l’abaissement de sa protection dans la Convention de Berne ; le gouvernement français souhaite encore assouplir les tirs de défense contre le canis-lupus au sein de l’Hexagone. Un souhait exprimé par la ministre de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, devant les sénateurs lors des questions au gouvernement du mercredi 28 mai 2025. Ce projet "anti-loup" pourrait augmenter le quota d’abattage, actuellement fixé à 19 % de la population lupine recensée, soit 192 loups en 2025 - contre 209 en 2024. « Contrairement aux affirmations ministérielles, la population de loups en France a connu une baisse en 2023, passant de 1 104 à 1 003 individus, depuis ce nombre s’est stabilisé, explique Ferus dans un communiqué. Cette diminution récente est alarmante. Â»

 Â« On assiste véritablement à une surenchère d’attaques contre la biodiversité, non seulement avec la loi Duplomb [loi agricole qui prévoie de supprimer certaines normes environnementales et examinée le 26 mai dernier à l’Assemblée nationale : ndlr], et maintenant via cet arrêté où le loup est encore pris pour cible Â», dénonce la Fondation 30 Millions d’Amis.

Une prétendue « logique de régulation Â» !

À ce titre, la ministre de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a annoncé la mise en consultation d'un arrêté jusqu'au 10 juin 2025, arrêté qu'elle signera avec son homologue de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Ce texte "permettra de pouvoir opérer des tirs, dans les espaces où les troupeaux sont menacés, même lorsqu'il n'y aura pas (eu) d'attaque Â», a déclaré Annie Genevard devant les sénateurs. La ministre va jusqu’à évoquer une « logique de régulation Â». « La ministre de l'Agriculture reprend à son compte la fable de la régulation des espèces sauvages - même protégées - par l'homme en encourageant les tirs sur des individus qui ne sont impliqués dans aucune attaque, relève Christophe Marie, Directeur des affaires nationales et européennes de la Fondation 30 Millions d’Amis Il s'agit d'une décision aberrante qui devrait être condamnée par la ministre de la Transition écologique. »

 

On assiste véritablement à une surenchère d’attaques contre la biodiversité.

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Pire encore, Annie Genevard va jusqu’à affirmer que le loup « est en bon état de conservation Â», justifiant ainsi de pouvoir « abaisser sa protection Â». « La récente déclaration de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard est non seulement scientifiquement infondée, mais également dangereuse pour la biodiversité Â», s’indigne l’association Ferus dans un communiqué. L’Union internationale de la Conservation pour la nature (UICN) et l’Alliance Européenne pour la Conservation du loup (EAWC), avaient démontré, dans une analyse commandée par la Commission en décembre 2023, l’état défavorable de l’espèce.  

Un projet « sans fondement scientifique Â»

Cet arrêté viendra en application de la loi d'orientation agricole adoptée en mars 2025 qui prévoit que "compte tenu de l'absence de moyens de prévention efficaces disponibles, des tirs contre les loups peuvent être autorisés pour la protection des troupeaux de bovins, d'équins et d'asins (ânes), sous réserve que des démarches en matière de réduction de la vulnérabilité de ces troupeaux aient été engagées par les éleveurs". Autrement dit, le gouvernement autorise le tir du loup si les éleveurs ont seulement mis en place l’une des dix mesures dites "de réduction de la vulnérabilité" listées par le projet d’arrêté !

Mais selon l’ONG France Nature Environnement (FNE), cinq des dix mesures annoncées « ne sont aucunement de nature à réduire la vulnérabilité des troupeaux, et ouvrent la possibilité d’autorisation de destruction de loup alors que les troupeaux ne sont en réalité pas protégés Â». En guise d’exemple, FNE cite les colliers GPS et les pièges photos qui « permettent d’alerter Â» la présence du loup à proximité des troupeaux, mais pas de réduire la vulnérabilité de ces derniers. Toutefois, ces solutions de prévention « ont prouvé leur efficacité dans la diminution des risques de prédation, confirme Ferus. Il est impératif d’investir dans ces solutions plutôt que de céder à des mesures radicales sans fondement scientifique Â».

« Un signal très préoccupant pour la survie de l’espèce Â»

La Fondation 30 Millions d’Amis milite de longue date pour une cohabitation apaisée avec cette espèce protégée. Elle appelle à exprimer un avis défavorable à l'arrêté sur la page de la consultation avant le 10 juin prochain.  « Sur la gestion du loup, en Europe, la France s’impose comme la mauvaise élève, déplore Christophe Marie, Directeur des affaires nationales et européennes de la Fondation 30 Millions d’Amis. Nos politiques doivent absolument prendre conscience du statut défavorable de l’espèce ». 

« Au lieu de faciliter encore et toujours les tirs du loup, alors que l’efficacité de ces tirs n’est toujours pas prouvée, l’Etat devrait élaborer un  â€˜schéma de protection techniquement validé’ pour les élevages bovins, en lien avec les professionnels, les parties prenantes et en tenant compte des expériences et pratiques dans d’autres pays Â», ajoute la FNE dans un communiqué.

Le Conseil de l'Union européenne (UE) doit entériner début juin le déclassement du loup d'espèce "strictement protégée" à "protégée" voté par le Parlement européen début mai et qui facilitera les tirs et l'abattage. « Déclasser le statut de protection du loup c’est envoyer un signal très préoccupant pour la survie de l’espèce Â», rappelle la Fondation 30 Millions d’Amis.

Pour participer à la consultation publique : https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-modifiant-l-arrete-du-21-fevrier-a3178.html