Le grand tétras, oiseau vivant en climat froid, est menacé de disparition dans le territoire des Vosges. La Norvège compte à l'inverse 200.000 individus. / ©AdobeStock
Cinq associations de défense de l'environnement avaient déposé en avril 2024 un recours en référé au tribunal administratif de Nancy contre un projet de réintroduction dans le massif des Vosges du grand tétras. En cause : le réchauffement climatique pourrait menacer la survie de cet oiseau.
Le plan de réintroduction du grand tétras dans les Vosges fait encore débat: la justice a étudié, mercredi 26 mars 2025, un recours d'associations environnementales opposées à la continuité de l'expérimentation, après la mort de sept oiseaux sur les neuf réintroduits l'an dernier. Le jugé des référés du tribunal administratif de Nancy a examiné une requête déposée en référé suspension par cinq associations de défense de l'environnement. Celles-ci demandent l'annulation d'un arrêté de la préfète des Vosges autorisant la réintroduction du plus gros oiseau terrestre sauvage dans le massif vosgien.
Le Parc Naturel Régional (PNR) des Ballons des Vosges, qui porte le projet de réintroduction de cet oiseau, également connu sous le nom de coq de bruyère, s'apprête à aller en capturer entre 40 et 50 en Norvège, pour les introduire "fin avril - début mai" dans le massif du Grand Ventron. L'an dernier, neuf oiseaux capturés en Norvège ont été introduits dans cette même zone. Seuls deux sont encore en vie, un coq et une poule. "Le bilan de l'opération en l'état est négatif", a estimé à l'audience Hadrien Picoche, avocat des associations, plaidant que les "conditions ne sont pas réunies" pour réintroduire l'espèce, face notamment à la menace que représente le réchauffement climatique sur l'espèce boréale.
Trois coqs et trois poules sont morts entre septembre et novembre 2024, et un autre début mars, mais "aucun pendant la période hivernale", a pointé le président du PNR, Laurent Seguin. Cinq ont probablement été victimes de prédation, un autre "pourrait avoir subi une collision avec un câble d'une ligne à très haute tension". Pour un autre oiseau, les circonstances restent "indéterminées".
Compte-tenu de la quasi extinction de l'espèce dans le massif, "il y avait plus de risques à ne rien faire qu'à faire", a-t-il poursuivi, saluant par ailleurs la "qualité des habitats" dans lesquels les oiseaux ont été relâchés. Il a aussi estimé qu'il "faut au moins deux ans pour avoir plus de données" sur la survie des oiseaux dans les Vosges, tout en notant qu'il y aura lors de la prochaine campagne davantage de grand tétras relâchés mais "pas plus de prédateurs".
Les associations appellent elles à suspendre l'opération, dont le coût annuel est d'environ 230.000 euros. Une quarantaine d'oiseaux doivent être capturés chaque année pendant cinq ans en Norvège, pays qui en compte 200.000. L'ordonnance du juge des référés est attendue d'ici à vendredi 28 mars.
(Avec AFP)
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