Le maire de Vieux Boucau (40) a annoncé que la ville mettait fin à la mise à mort des taureaux dès septembre 2025. Cette initiative inédite a été décidée collectivement avec les élus de la commune. La Fondation 30 Millions d’Amis salue cette décision, rarissime dans le sud-ouest de la France. À l’échelle nationale, 75 % des Français sont opposés à la corrida et favorables à son interdiction.

À saluer ! Jeudi 30 janvier 2025, la ville de Vieux Boucau dans les Landes a annoncé l’annulation des spectacles de tauromachie dans ses arènes. Au micro de RTL (05/02/2025), le maire, Pierre Foustey, justifie cette résolution par un souhait majoritaire de son conseil municipal : « [La corrida] gène la plupart des élus, de par l’odeur du sang et la souffrance animale générée par cette activité. »

C’est « un message très fort », réagit Sophie Mafré – Baugé, présidente du Colbac (Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida) auprès de 30millionsdamis.fr. Récemment, les communes de La Brède (33) et Eauze (32) avaient renoncé à ces spectacles, faute de moyens budgétaires. Mais en l’occurrence, « il s’agit ici d’une décision motivée par des raisons éthiques, et non économiques », affirme-t-elle. Pour Thierry Hély, président de la Flac (Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas), « le maire ne veut plus nuire à l'image de sa ville » en mettant fin aux mises à mort. Les courses landaises sont quant à elles maintenues. 

Vieux-Boucau « n’est pas un village tauromachique »

Abolie en 1969 sur la commune de Vieux Boucau, la corrida avait pourtant été réautorisée à deux reprises en 2023 et en 2024 « sous la pression du lobby tauromachique, exceptionnellement pour les 20 ans de La Peña La Maroposa [organisation taurine : ndlr]», rapporte Cyril Vaucelle, président du Crac (Comité radicalement anti-corrida). Des organisations à titre exceptionnel qui ne justifient en aucun cas une « tradition locale ininterrompue ». « Vieux Boucau n’est pas un village tauromachique comme le laissent penser les militants pro-corrida », souligne S. Mafré – Baugé.

En s’opposant à l’organisation de nouvelles mises à mort dans ses arènes, le maire a provoqué – sans surprise – la colère des pro-corridas. Après la médiatisation de cette décision, l’Union des Villes Taurines Françaises (UVTF) n’a pas manqué de réagir, allant jusqu’à proposer une « médiation » à la commune. Un terme qui a de quoi interroger. « Une médiation suppose l’intervention d’un tiers neutre pour résoudre un conflit entre deux postures antagonistes, rappelle le Crac dans un communiqué. Il est évident que le choix de l’équipe municipale de Vieux-Boucau entre en conflit avec les intérêts défendus par l’UVTF. »

Le maire appelé à maintenir sa position

Des échanges entre l’édile, Pierre Foustey, et les organisations taurines étaient prévus mercredi 5 février dans la soirée. « Je le vois mal revenir en arrière », assure Cyril Vaudelle à 30millionsdamis.fr. « Il est essentiel de montrer au maire qu’il est soutenu par les citoyennes et citoyens », a appelé Colbac dans un communiqué. Le maire, lui, a affirmé sa conviction sur les ondes : « Je me voyais mal intervenir à l’encontre d’une décision qui a été adoptée à une large majorité au sein du conseil municipal » (RTL, 5 février 2025).