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Enquête

Élevages : des cadavres de lapins parmi les vivants !

Dans trois élevages de Hauts-de-France, des lapins vivent encagés dans des bâtiments crasseux / ©L214

Dans une nouvelle enquête L214 révèle les conditions désastreuses de trois élevages de lapins situés dans les Hauts-de-France. Les lanceurs d’alerte portent plainte pour mauvais traitements et exhortent la Commission européenne à respecter ses engagements en termes de bien-être animal. La Fondation 30 Millions d’Amis interpelle le président de la République.

Des lapins confinés à vie dans des cages exigües. Une nouvelle enquête L214 dévoilée jeudi 12 décembre 2024 révèle les conditions désastreuses de trois élevages de lapins situés dans les Hauts-de-France. Les images filmées par une lanceuse d’alerte montrent des animaux en souffrance, entassés dans des cages si petites qu’il leur est presque impossible de bouger. « Ils vivent sur des sols grillagés qui causent des lésions aux pattes et des douleurs chroniques », dénonce l’association dans un communiqué.

Un manque cruel de soins

 

Cette situation résulte de choix politiques et économiques.

Sébastien Arsac, cofondateur de L214

Blessures graves, infections sévères… ces lapins sont privés de soins vétérinaires et subissent un stress permanent au quotidien. Certains se retrouvent même paralysés dans leur cage minuscule. Pire encore, des cadavres se décomposent au milieu des vivants, ou sont jetés dans les fosses.

S’ajouterait à tout cela un environnement insalubre ; un sol rempli d’excréments juste en dessous des sols grillagés. La vidéo montre également des locaux sanitaires sales et remplis de poussières, où croupissent ces lapins dont l’urine est déversée jusque dans la nature. « [Les locaux] sont dans un état de désordre total, avec une utilisation massive d’antibiotiques », poursuit L214, dénonçant des infractions à la réglementation et contraires aux normes environnementales !  

« Cette situation résulte de choix politiques et économiques des filières, du gouvernement français et de la Commission européenne, qui perpétuent l’élevage intensif en cages et les souffrances qu’il engendre », dénonce Sébastien Arsac, cofondateur de L214.

Infractions à la réglementation européenne

Chaque année, plus de 20 millions de lapins sont abattus en France, « deuxième producteur de viande de lapin » en Europe, selon le ministère de l’Agriculture. Encadré par la directive européenne 98/58/CE, l’élevage de lapins a pour obligation de respecter le « bon état général des animaux et les soins vétérinaires éventuellement apportés » grâce à des contrôles de services vétérinaires. Or, cette nouvelle enquête tend à démontrer que ces inspections n’ont jamais lieu.

« Lors d'un contrôle, l'inspecteur vérifie que les lapins aient de la nourriture et à boire en quantité et qualité suffisante et qu'ils ne soient pas malades, ne souffrent pas et soient correctement soignés », rappelle le ministère de l’Agriculture dans une publication consacrée à la protection des lapins.  Une réglementation hélas largement ignorée par ces trois établissements situés dans les communes de Pitgam (59), Esquelbecq (59) et Lespesses (62), selon l’ONG de protection animale.

La Fondation 30 Millions interpelle Emmanuel Macron

Face à cette réalité, L124 porte plainte contre mauvais traitements et interpelle la Commission européenne. Deux ans en arrière, l’institution s'était engagée à présenter une proposition législative visant à cesser l’élevage en cage d'ici fin 2023, « mais aucune mesure concrète n'a encore été prise », rappelle l’association.

De son côté, la Fondation 30 Millions d’Amis adresse une lettre au président de la République Emmanuel Macron et demande à ce que le prochain ministre de l’Agriculture fasse enfin du bien-être animal une priorité, en France, et porte cette ambition à l’échelle européenne.

Selon le baromètre 2024 de la Fondation 30 Millions d’Amis, réalisé par l’Ifop, 84 % des Français sont favorables à l’interdiction des élevages intensifs.