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Enquête

Maltraitances sur une centaine de vaches dans un élevage laitier

Les animaux « pataugent dans leurs excréments, sans endroit sec pour se coucher », dénoncent les lanceurs d’alerte/ ©L214

L’association L214 dénonce les conditions d’élevage des bovins dans une exploitation située en Haute-Marne, qui fournit la fromagerie Ermitage. Les lanceurs d’alerte demandent à la marque de rompre son contrat avec l’établissement. La Fondation 30 Millions d’Amis relaye cet appel.

Mise à jour (29/11/2024) : La fromagerie Ermitage a annoncé la suspension de ses approvisionnements auprès de l’élevage dénoncé par les lanceurs d'alerte. La société a également lancé une enquête.

Un calvaire quotidien. Ce 26 novembre 2024, l’association L214 a publié une nouvelle enquête, dévoilant les conditions désastreuses d’un élevage laitier en Haute-Marne. À l’intérieur du bâtiment, 160 vaches laitières y sont enfermées jours et nuits et vivent dans l’insalubrité et la violence, selon les lanceurs d’alerte. Dès le début de la vidéo, consultée par 30millionsdamis.fr, les images montrent des bovins frappés à coups de bâton, parfois trébuchant sous la douleur. Ces animaux ont également été écornés « pour permettre l’utilisation d’installations comme les cornadis[dispositifs permettant de maintenir les vaches devant le couloir d’alimentation  : ndlr] », précise L214 dans un communiqué.

Un élevage insalubre

Les animaux « pataugent dans leurs excréments, sans endroit sec pour se coucher », détaille l’association. Aucun confort ne semble être mis en place pour ces animaux, ces derniers ne disposant, notamment, d’aucune litière pour se coucher.

« Dans sa communication, la coopérative Ermitage met en avant des vaches au pâturage. La marque fait également croire que les vaches bénéficient de litière sur paille. Pourtant, dans cet élevage industriel, la réalité est toute autre (…) », déplore Sébastien Arsac, cofondateur de L214. C’est pourquoi l’ONG implore à la marque à « refuser de s’approvisionner auprès d’élevages qui ne permettent pas aux vaches l’accès au plein air et la possibilité de pâturer », poursuit le militant.

Ermitage sommé de rompre son contrat avec l’élevage

Enfermées toute l’année, ces vaches sont « inséminées à répétition » pour mettre bas et produire du lait en quantité. « [Elles] sont traites deux fois par jour dans une salle de traite rotative automatique. Les veaux, quant à eux, sont systématiquement séparés de leur mère, dès la naissance », informe L214. Chaque année, l’exploitation produit 1,5 million de litres de lait pour la fromagerie Ermitage de Bulgnéville dans les Vosges.

Les défenseurs des animaux dénoncent « l’ultra industrialisation » de l’élevage et demandent à la marque Emitage de rompre « immédiatement » son contrat avec l’établissement. « Nous avons alerté les services vétérinaires de la préfecture de la Haute-Marne », ajoute l’ONG. Un signalement a également été envoyé à la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) au sujet de la communication trompeuse de la fromagerie Ermitage.

Selon le baromètre 2024 de la Fondation 30 Millions d’Amis mené par Ifop, 84 % des Français souhaitent en finir avec l’élevage intensif.