Au sud de Buenos Aires, un éleveur argentin a été reconnu coupable pour avoir tué plus d'une centaine de manchots de Magellan, sur l'une des principales colonies du continent. Cette espèce protégée subit actuellement une décroissance démographique.
Un éleveur de Patagonie argentine a été condamné mercredi 20 novembre 2024 à trois ans de prison, bien qu'il devrait échapper à l'incarcération, pour cruauté envers les animaux, reconnu coupable d'avoir tué plus d'une centaine de manchots. L'éleveur ovin de la province de Chubut (sud, 1.400 km de Buenos Aires) était poursuivi pour avoir détruit des nids et tué plus d'une centaine de poussins en défrichant un terrain à lui longeant la réserve de Punta Tumbo, qui abrite une des principales colonies de manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus) du continent, sur la côte Atlantique. L'éleveur ne devrait pas être incarcéré, des peines alternatives à la prison pouvant lui être proposées pour une première condamnation inférieure à trois ans, aux termes du Code pénal argentin. Selon le parquet qui avait reconnu sa culpabilité le 7 novembre 2024, son action délibérée a "affecté l'environnement et causé la mort de manchots de Magellan".
La procureure Maria Florencia Gomez, qui avait requis quatre ans de prison au nom du ministère public, a estimé que l'éleveur avait agi avec "cruauté" et causé des dommages "irréversibles" avec sa pelle mécanique "en défrichant et retournant la terre (...) emportant oeufs et poussins". Provinciaux et environnementalistes avaient estimé à l'époque qu'en pleine période de reproduction, environ 175 nids avaient été détruits.
L'organisation environnementale Greenpeace, plaignante, s'était félicitée de la condamnation dans cette affaire qui "constitue une étape importante pour la justice environnementale, la protection des pingouins et de la nature" et "crée un précédent dans la défense des écosystèmes de notre pays". L'éleveur avait reconnu que "la méthode employée n'a pas été correcte", mais estimé n'avoir "eu aucune autre option, en raison des manquements de l'État depuis 10 ans", pour établir des voies d'accès et délimitations entre son champ et la réserve.
Le manchot de Magellan est une espèce protégée, mais considérée par l'Union internationale de conservation de la nature (IUCN) comme "préoccupation mineure", c'est à dire avec faible risque de disparition, bien qu'en décroissance démographique.
(Avec AFP)
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