Perdus et en difficulté à la naissance, deux bébés phoques ont été pris en charge par l’Association pour la conservation des mammifères et oiseau marins. Ils ont été relâchés sur la baie du Mont-Saint-Michel. Sami Hassani, directeur de l’ACMOM, partage son émotion avec 30millionsdamis.fr.
Rendre un animal à la vie sauvage est toujours un moment intense. Le relâcher de ce début novembre 2024 aux abords du Mont-Saint-Michel, ne fait pas exception à la règle. Deux jeunes phoques veaux-marins y ont retrouvé l’immensité du grand large : « Ce que je ressens, c’est une satisfaction, le sentiment du travail accompli, confie Sami Hassani, joint par 30millionsdamis.fr. Content de ce qu’on vient de faire parce que le but ultime d’un centre de soins, c’est la réhabilitation. »
Une émotion palpable. Pourtant, le directeur de l’Association pour la conservation des mammifères et oiseaux marins (ACMOM) n’en est pas à son premier coup d’essai ; il a vécu plus d’une cinquantaine de relâchers dans sa carrière, son association étant hébergée à l’aquarium Océanopolis de Brest (29).
Une méconnaissance qui fragilise la faune sauvage
En juillet 2024, les membres de son association avaient remarqué ces 2 jeunes phoques en difficulté, livrés à eux-mêmes et non sevrés. L’un se trouvait dans le Cotentin, l’autre près du Mont-Saint-Michel, en Normandie. « Les gens les trouvent trop mignons, en particulier les bébés, donc ils s’en approchent et essaient de prendre des photos, précise Sami Hassani. Ce qui crée un peu la panique entre le jeune et la mère. Si les deux ne partent pas dans la même direction, le petit se retrouve seul… C’est compliqué de pallier cela. Ce n’est pas volontaire de la part des gens, c’est plus de la méconnaissance. »
L’association observe toujours une procédure bien spécifique avant toute action : ils attendent 24 à 48 heures avant d’intervenir pour voir si des phoques adultes viennent chercher les petits. « Ceux-ci sont expérimentés, ils attendent la nuit pour se montrer, quand il n’y a personne », précise Sami. Si les adultes ne se manifestent pas, le centre de soins s’occupe des juvéniles, en leur donnant les apports dont ils ont besoin pour leur croissance.
©Audrey Hemon – Etablissement public du Mont Saint-Michel
Une règle d’or : ne pas s’attacher !
Les équipes prennent soin des animaux sauvages pendant quelques mois, en gardant toujours à l’esprit une règle d’or : ne pas s’attacher ! « C’est pour ça que l’on ne donne pas de noms aux animaux, juste des numéros (pour ces deux phoques, « 789 » et « 790 », ndlr ). » Un procédé froid en apparence, mais qui se révèle essentiel : « Il doivent rester des animaux sauvages, garder leur agressivité, leur instinct. C’est ce qui va garantir leur réintégration », rappelle le spécialiste. Pour permettre aux scientifiques de les ‘’suivre’’, « 789 » et « 790 » ont été bagués. Lors des relâchers, l’association en profite également pour faire de la sensibilisation auprès du public qui s’est déplacé pour assister à ce retour à la vie sauvage. Car c’est prouvé : qui connaît mieux, protège mieux !
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