Tokyo arpente les hôpitaux et ehpad du Vaucluse (84) vêtu de son dossard « chien médiateur ». /©Anaïs

Ce sont des heures et des mois de travail qui ont permis à Tokyo d’être reconnue « chien de thérapie » et qui ont rendu possibles ces visites dans des établissements. Au départ, les patients n’ouvraient pas facilement les portes d’entrée de leurs chambres : « Je demande toujours à Tokyo de dire bonjour avant d’ouvrir la porte (ndlr : en aboyant). Je me souviens d’une dame qui ne voulait pas qu’elle rentre. Et à chaque fois que j’y allais, je faisais ça. » Comme la confiance vient souvent avec l’habitude, cette dame a finalement tiré la poignée un jour. « Elle l’attendait avec des petits gâteaux », sourit Anaïs.

Une malinoise qui (re)donne le sourire dans les hôpitaux

Les barrières tombent, les liens se tissent et des moments d’affection, d’échange se créent. « J’entends parfois certains dire « mon voisin en avait un, il était très méchant ». Je leur explique que Tokyo est un chien éduqué pour faire de la médiation animale, qu’elle est très gentille, qu’elle sait faire plein de tours. » Anaïs a créé un compte Tiktok, « La malinoise des hôpitaux », et la montre dans son quotidien, contrant ainsi l’image du « chien féroce ».

 « Vous avez vu le chien, il est joli ? », lance Anaïs à une patiente. Cette dernière est un peu craintive mais souhaite tout de même que Tokyo reste dans sa chambre. « Elle ne vient pas vous voir, elle respecte, si vous avez peur elle ne vient pas, elle reste loin de vous, d’accord », ajoute Anaïs pour la rassurer, en montrant sa chienne qui reste sagement sur une chaise. Puis le rapprochement se fait doucement… « Vous voulez un petit peu la caresser ? » La réponse est « oui ». Tokyo descend et s’approche alors délicatement de la patiente. La mission est accomplie.

L’éducation au centre du comportement

Chacun des posts est accompagné d’une pluie de commentaires positifs, une victoire pour la jeune femme. « C’est un moyen de battre en brèche les aprioris qu’il y a sur cette race », conclut-elle, en prenant soin de souligner que « ce n’est pas un type de chien pour tout le monde ! » « J’ai vu des malinois extrêmement doux, affectueux, et d’autres dressés pour être méchants, tout dépend de comment ils sont élevés, confirme de son côté le Dr Jean-François Bardet, chirurgien vétérinaire en région parisienne. Il faut des gens qui les comprennent bien ; ils ont besoin de faire beaucoup d’exercice. » Quant à Tokyo, elle poursuit avec Anaïs sa mission de chien visiteur, pour améliorer le bien-être des résidents et changer le regard que l’on porte sur les chiens de sa catégorie.

Moments d'affection, jeu de lancer de balle, Tokyo apporte de la joie dans les chambres d'hôpitaux./ ©Anaïs