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Faune

La girafe, cet allié de la biodiversité menacé !

Depuis 2016, la girafe est classée « vulnérable » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) / ©Barbara Hollweg - Ifaw

Comme bon nombre d’espèces de la faune sauvage, la girafe est victime d’un déclin de population. Sept pays africains ont même déjà assisté à sa disparition. Pourtant, la girafe contribue pleinement à la préservation de la biodiversité. 30millionsdamis.fr s’est entretenu avec l’IFAW pour mieux connaître les menaces qui pèsent sur le plus grand animal terrestre.

Elle s’identifie de loin, avec son long cou et sa peau tachetée. Pourtant, ses effectifs se sont affaiblis en trente ans. Les chiffres relevés par l’association IFAW en témoignent : entre 1985 et 2015, la population de girafes a chuté de 40%, passant d’une centaine de milliers d’individus à moins de 70 000 actuellement. Une diminution drastique qui exige des mesures de conservation. Depuis 2016, l’espèce est classée « vulnérable » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), alors qu’elle n’était considérée qu’en « préoccupation mineure » les années précédentes. Plus inquiétant, « parmi les neuf sous-espèces de la girafe, deux d’entre elles [La girafe du Kordofan et la girafe de Nubieson : ndlr] sont en danger critique d’extinction », précise à 30millionsdamis.fr Mia Crnojevic, chargée de campagne chez Ifaw.

Une fragmentation de l’habitat

Les associations environnementales évoquent une « extinction silencieuse » : « Le gigantesque animal demeure plutôt répandu dans les parcs et les réserves, ce qui donne le sentiment d’une espèce encore abondante, explique le WWF dans une publication consacrée à la girafe. Pourtant, en dehors des espaces protégés, les girafes sont en danger. » 

L’UICN dénombre « quatre menaces majeures » pesant sur la survie de l’espèce, plus ou moins variable selon les régions d’Afrique. « De manière générale, leur habitat est fragmenté, pour des raisons autant agricoles que commerciales », souligne la chargée de campagne Ifaw. Avec l’expansion des activités agricoles, la déforestation mais aussi la pression de la croissance démographique, l’habitat de la girafe recule progressivement.  « Cela crée des conflits entre la population locale et la faune sauvage en raison de la perte et des dommages causés aux récoltes », ajoute M. Crnojevic. Pour ne rien arranger, les instabilités météorologiques poussent les girafes à se déplacer vers d’autres frontières.

Victimes de la chasse

En plus de ces migrations, l’UICN note des « troubles civils », perturbant le mode de vie des girafes. Les violences ethniques et les opérations militaires « favorisent le braconnage et mettent sérieusement à mal les efforts de conservation », alerte le WWF.  Par ailleurs, en dehors de ces conflits armés, la chasse illégale pour la viande de girafe et ses parties du corps subsiste encore en Afrique centrale, à l’est et en Afrique australe. « Les animaux sont tués pour leurs os, leur cervelle ou leurs queues, à qui l’on prête des vertus thérapeutiques contre le sida », poursuit le WWF.

C’est pourquoi les associations environnementales travaillent avec les écogardes, les aidant à « mieux les former, et les équiper avec une technologie de pointe » afin d’assurer un contrôle assidu contre le braconnage et les conflits, informe Mia Crnojevic. Face aux menaces pesant sur la girafe, de nombreux pays d’Afrique (Kenya, Ethiopie, Malawi, Niger…) ont élaboré un plan de conservation, dont certains s’étendent jusqu’en 2030.

Quelques progrès observés

 

Les girafes occupent seulement une fraction de leur aire de répartition historique

IFAW France 

Aujourd’hui, des travaux de conservation sont menés depuis 2015 dans une large partie du territoire africain, et les efforts semblent porter leurs fruits. « En 7 ans, le nombre de girafes a augmenté de 20 % », se réjouit le WWF dans une publication parue en 2022. Car d’après la Giraffe Conservation Foundation (GCF), la population de girafes sur l’ensemble du continent aurait à l’inverse augmenté de 20 % entre 2015 et 2021. Mais cette évaluation ne signifie pas que les menaces autour de sa survie de ce mammifère s’atténuent. Au contraire, ces dernières ont même impacté l'abondance de la girafe à l'échelle continentale. À ce jour, « les girafes occupent seulement une fraction de leur aire de répartition historique, et ont déjà disparu de sept pays africains (Mali, Burkina Faso, Erythrée, Guinée, Mauritanie, Nigeria et Sénégal) », alerte l’IFAW à 30millionsdamis.fr.

Un rôle écologique

 

La girafe est un herbivore qui contribue beaucoup à la gestion de la végétation

Mia Crnojevic, chargée de campagne IFAW

Au-delà de la survie de l’espèce, la protection de la girafe reste essentielle pour le maintien de l’équilibre écologique : « C’est un herbivore qui contribue beaucoup à la gestion de la végétation », indique Mia Crnojevic. Grâce à son long cou, la girafe peut atteindre et se nourrir des feuilles d’arbre les plus en hauteur, contribuant ainsi « à la pollinisation et à la dissémination des graines (…) [favorisant] la croissance des arbres existants », précise l’Ifaw sur son site internet.

Cet animal emblématique de la savane demeure également l’une des proies favorites des espèces carnivores, comme le lion, la hyène ou le léopard, participant « à la survie des animaux plus petits en agissant comme un système d’alerte précoce contre les prédateurs », poursuit l’ONG. En repérant le lion à plusieurs kilomètres de distance, la girafe se met à courir pour se protéger, et son comportement invite d’autres proies à l’imiter, ce qui favorise la biodiversité. Raison de plus pour la protéger !