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Interview

Cédric Sapin-Defour : « L’animal se trouve au cœur de mon existence »

Cédric Sapin-Defour, ici aux côtés d'Ubac (en haut, à gauche), de la labrador Cordée et de Frison, a toujours été un amoureux des chiens./©C. Sapin-Defour

Cédric Sapin-Defour est le lauréat du 41e Prix Littéraire 30 Millions d’Amis pour son roman « Son odeur après la pluie » (éditions Stock), opus entièrement consacré à la relation entre l’auteur et son chien Ubac, aujourd’hui disparu. Le Beaufortin a confié à 30millionsdamis.fr avoir, depuis, recueilli Lulu, un nouvel animal provenant d’un refuge…

Vous êtes le lauréat 2023 du Prix Littéraire 30 Millions d’Amis. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Cédric Sapin-Defour :  C’est un moment très puissant ! Sans flagornerie aucune, c’est le prix qui a le plus de signification pour moi. L’animal se trouve au cœur de mon existence et c’est le plus bel hommage que l’on puisse rendre à Ubac. 

 

Revivre une deuxième fois le temps passé avec ce chien.

Comment est née l’envie d’écrire sur le lien qui vous a uni à Ubac, votre chien ? 

Le mobile était ce besoin de revivre une deuxième fois le temps passé avec ce chien, un animal qui a donné beaucoup de sens à ma vie. Comme une ultime balade. J’ai mis un peu de temps à l’écrire car, comme toute personne qui vit la mort de son animal, j’ai subi l’accablement, le terrassement. Mais je tenais à ce que ce livre se termine sur une note joyeuse, optimiste. Non pas sur une fin, mais plutôt ce que l’on en retient. 

Comment expliquez-vous le succès du livre en librairie ?

Pour beaucoup, il représente un ‘’boum’’ qui rend la mémoire de l’animal plus douce. Il y a deux élans dans cet ouvrage. Oser dire les mots « amour » et « tristesse ». Et avoir l’audace de se projeter sur une nouvelle histoire. Il n’y a pas, je crois, d’hommage plus appuyé que de continuer à croire en cette histoire. C’est comme un marchepied. 

 

Le plus beau des hommages à son animal décédé est de s’autoriser un bout de chemin avec un autre.

Vous avez d’ailleurs vous-même décidé d’adopter un nouveau compagnon…

Oui ! C’est un nouveau chapitre. Début août [2023, NDLR], nous voyagions en van avec ma compagne. Alors que nous étions en Roumanie, j’ai été effaré par le nombre de chiens errants. Bien sûr, je sais qu’il y a tant d’animaux à sauver en bas de notre rue ; mais je ne pouvais rester insensible à cette misère animale. J’ai alors rencontré les membres de l’association « Remember Me », qui aide ces animaux. C’est là que Lulu est entré dans ma vie.

Vous souvenez-vous du premier contact ? 

Bien sûr. C’était un jour pluvieux. Une fois que Lulu est sorti de sa cage, il a compris que nous étions là pour lui. Au premier regard, c’est comme s’il savait. Il ne nous a plus quitté ensuite. 

Racontez-nous ses premiers pas dans votre foyer, en Haute-Savoie...

Au début, il ressentait de l’angoisse au moindre bruit. Rien que le bruit de la cloche de l’église lui faisait peur. Petit à petit, il s’est adapté à son nouvel environnement. Il prend confiance en lui et en nous. Il sait qu’il est désormais aimé, qu’il n’est plus pourchassé comme cela a pu être le cas dans son début de vie douloureux. Il est tombé dans un foyer très aimant.

En accueillant Lulu, avez-vous eu le sentiment de faire de l’ombre à la mémoire d’Ubac ?

Pas du tout. Au contraire, c’est le plus pérenne des hommages à la mémoire de son animal décédé que de s’autoriser un bout de chemin avec un autre. Je comprends celles et ceux qui ne peuvent le concevoir ainsi. C’est pourquoi il faut veiller à ne pas faire bégayer l’histoire, à ne pas chercher la comparaison. Chaque aventure est différente !

Chien de la rue, Lulu a été secouru par l'association Remember Me France et adopté par Cédric Sapin-Defour./©C. Sapin-Defour