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La « grippe » aviaire détectée aux portes de l’Antarctique

La préservation des manchots, des albatros et des labbes serait fortement impactée si l’influenza aviaire gagne l’Antarctique. Photo : ©AdobeStock / Photo d’illustration

Fléau de ces dernières années, l’influenza aviaire – communément appelée grippe aviaire – a été détectée pour la première fois aux portes de l’Antarctique. Inquiets de sa propagation extrêmement rapide, les scientifiques soulignent à 30millionsdamis.fr le risque élevé qu’elle représente pour les espèces d’oiseaux, mais aussi envers les mammifères.

Mauvaise nouvelle. L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été confirmée dans la région australe. Dans un communiqué publié lundi 30 octobre 2023 par la British Antarctic Survey (BAS), les chercheurs britanniques ont identifié ce virus, fréquent chez les oiseaux sauvages et les volailles domestiques, dans des stations de l’île Bird, au sein de l’archipel de la Géorgie du Sud. 

Une menace pour la biodiversité australe

L’arrivée de cette maladie virale au sein de l’archipel toucherait une grande partie de la biodiversité australe, soit 168 espèces selon la BAS. Répertoriées en trois groupes, ces dernières comprennent au total « 79 oiseaux marins, 24 oiseaux aquatiques d'eau douce, 32 oiseaux terrestres, 11 pinnipèdes et 22 cétacés »

La présence de grippe aviaire pourrait entrainer de « graves conséquences » pour ces colonies d’oiseaux. « Ce territoire regroupe des oiseaux endémiques à l’Antarctique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs », a déclaré à 30millionsdamis.fr Béatrice Grasland, cheffe de l’unité virologie à l’Anses. De ce fait, les manchots, les albatros et les labbes seraient fortement exposés à un risque de « mortalité élevée », voire à une « extinction sur le long ou moyen terme. »

La communauté scientifique donne l’alerte alors que le monde est confronté à une panzootie mondiale « sans précédent », causée par l’influenza aviaire, selon la BAS. « D’après la vitesse à laquelle se propage le virus, on peut supposer qu’il soit déjà parvenu jusqu’en Antarctique », a confirmé Béatrice Grasland.

Le virus proviendrait tout droit d’Amérique du Sud

Alors comment expliquer l’apparition de la Grippe aviaire dans cette partie du monde reculée ? « L’introduction de ce virus provient des oiseaux sauvages migrateurs », précise la virologue. Le rapport suppose quant à lui une incrustation virale provenant des goélands marins, des labbes bruns ou encore des pétrels. Toutes sont des espèces transitant entre l’Amérique du Sud et la péninsule antarctique.

Depuis son arrivée dans cette partie de l’hémisphère sud en octobre 2022, le virus s’est montré particulièrement ravageur. Sa propagation rapide [6 000km en l’espace de trois mois : NDLR] serait à l’origine de la mort de plus de 500 000 oiseaux marins, le long de la côte pacifique sud, selon un rapport publié par le Comité scientifique pour la recherche antarctique (Scar).

Une vaccination encore problématique

À ce jour, la communauté scientifique établie une surveillance sur le territoire de l’Antarctique. « La difficulté reste le délai entre l’acheminement des prélèvements des échantillons et l’analyse », nuance Béatrice Grasland à 30millionsdamis.fr. La spécialiste affirme que la vaccination reste cependant l‘unique solution contre une mortalité massive des oiseaux.

Mais les vaccins actuellement autorisés trouvent leurs limites : « Ils ne permettraient pas une immunité très longue et nécessiteraient plusieurs injections, explique la virologue. Capturer l’oiseau, puis lui injecter le vaccin ne sont pas souvent faisables. » Selon elle, cette technique de préservation pourrait s’expérimenter uniquement sur « des oiseaux habitués à la manipulation ou sur une très petite population ». De quoi maintenir les inquiétudes des scientifiques envers les populations d’oiseaux survolant l’océan austral…