Fondation 30 Millions d'Amis

Fondation 30 Millions d'Amis
Faites un donFaire un don

La Ferme des Aubris

La Ferme des Aubris, un havre de paix pour les équidés maltraités ou abandonnés

Le refuge de la Tuilerie

Refuge "la Tuilerie" un havre de paix pour les animaux sortis de l'enfer

 €

Votre don ne vous coûte que
XXX après réduction fiscale

Biodiversité

Journée mondiale pour la conservation des mangroves : préservons ces réservoirs de biodiversité !

En Amérique du Sud, les mangroves abritent le majestueux ibis rouge. /Envato

Essentielles pour la faune et la flore qu’elles abritent, les mangroves sont également indispensables dans la lutte contre les évènements météorologiques extrêmes et l’atténuation du changement climatique. Malheureusement, elles sont menacées par les activités humaines. En cette journée internationale qui leur est dédiée, 30millionsdamis.fr rappelle l’importance de les préserver.

S.O.S, mangroves en détresse. Caractéristiques des zones côtières des régions tropicales et subtropicales, de l’Australie vers l’Amérique centrale, en passant par l’Afrique, les mangroves fournissent quantités de services écologiques. Malheureusement, elles sont menacées par les activités anthropiques.

Des lieux d’une grande richesse faunique et écologique…

 

La mangrove : une niche écologique magnifique !

 Jacques Iltis, géographe à l'IRD

« Si les mangroves peuvent être vues comme des lieux sans intérêts, avec des moustiques et de la vase, elles constituent en réalité une niche écologique magnifique, tance  Jacques Iltis, géographe à l'IRD (Géo). Ce sont des zones de reproduction, de nurserie et de refuge à l’abri des prédateurs pour beaucoup d’espèces ». Et pour cause, elles hébergent à la fois des crustacés, des batraciens, des poissons, mais aussi des oiseaux (tels l’ibis rouge en Amérique du Sud et l’aigle-pêcheur de Madagascar) et des mammifères, à l’instar du célèbre tigre du Bengale, au Bangladesh.

En outre, les mangroves améliorent la qualité de l’eau en filtrant les polluants. Par les palétuviers – arbres – qu’elles abritent, ces forêts atténuent la force des vagues et contribuent ainsi à réduire l’érosion côtière et les événements climatiques extrêmes. En tant que puits de carbone, elles participent à la lutte contre le changement climatique.

… mais menacés par l’activité humaine

Aussi précieuses soient-elles, les mangroves sont pourtant menacées : plus de 35% d’entre elles ont disparu ces 20 dernières années à travers le monde. En cause : la déforestation, principalement liée au développement de l’élevage à crevettes à grande échelle. « Dans certaines régions, la mangrove a été remplacée à 80% par des bassins à crevettes », déplore François Fromard, directeur de recherche CNRS. D’autres fois, elle a dû céder face à la riziculture ou à la coupe de bois pour le chauffage. Sans oublier le réchauffement climatique : « avec  la montée du niveau de la mer, certains arbres vont être mal à l’aise », déplore Jacques Iltis.

 

 Dans certaines régions, la mangrove a été remplacée à 80% par des bassins à crevettes.

François Fromard, directeur de recherche CNRS

S’ajoute la pollution plastique, causée par des touristes peu scrupuleux. Dans les Sundarbans – la plus vaste mangrove au monde classée au patrimoine mondial de l’Unesco – les plastiques à usage unique ont gravement endommagé l’environnement et la biodiversité. « La gravité de la pollution causée par les plastiques est plus importante qu'il n'y paraît, déplore Monirul Khan, professeur de zoologie à l'université publique bangladaise de Jahangirnagar. Les animaux sauvages finissent souvent par avaler ces plastiques ». Raison pour laquelle le gouvernement du Bangladesh a décidé, fin mars 2023, d’y interdire les plastiques à usage unique. Ailleurs, à défaut d’interdiction générale, il revient aux touristes de préserver cet environnement fragile.

En Guadeloupe aussi, grâce à une prise de conscience sociétale, les initiatives fleurissent depuis quelques années pour réhabiliter les mangroves. Ainsi, des portions de zones industrielles ont été rendues à la nature. En sept ans, quatre hectares de mangrove ont pu être restaurés. « Face au dérèglement climatique, toutes les solutions sont bonnes à prendre ; et la mangrove, c’est l’une des meilleures », assure Bruno de Gasquet (Le Point), l’un des industriels participant à l’opération. Aux autres territoires de suivre la voie !