Prise au piège dans des installations mises en place dans le cadre d'un projet de recherches, une baleine s'est noyée, cette semaine, en Norvège. Malgré cet incident, les scientifiques à l'origine du projet entendent poursuivre leurs recherches. Des ONG demandent quant à elles son arrêt définitif, alertant depuis le départ sur les risques qu'il présente pour les baleines.

Un projet de recherche sur l'ouïe des baleines a été temporairement suspendu en Norvège après la noyade d'un cétacé, ont annoncé les chercheurs mercredi 7juin. Mené chaque été depuis 2021, en coopération avec la National Marine Mammal Foundation américaine, et notamment cofinancée par l'US Navy, le projet de l'Institut norvégien de recherche de la défense (FFI) consiste à capturer des baleines de Minke -- ou petits rorquals -- dans l'archipel des Lofoten (nord-ouest) pour les soumettre à des tests auditifs, avant de les relâcher. Cette campagne scientifique, qui doit durer jusqu'en 2024 et vise à accumuler des connaissances pour "définir des limites pour le bruit d'origine humaine dans les océans", est depuis l'origine vivement dénoncée par des défenseurs des animaux, qui la jugent dangereuse et s'inquiètent du bien-être des baleines.

Un projet dangereux pour les baleines

Et pour cause: le projet consiste à tendre un filet d'un peu moins d'un mile nautique (environ 1,6 kms), bloquant le passage entre deux îles de l'archipel des Lofoten, aux fins d'y piéger les jeunes rorquals en migration. Une fois capturés, les rorquals sont enfermés dans de petites cages d'aquaculture, au sein de laquelle leur seront mises des électrodes, pour mesurer leurs ondes cérébrales, de façon à mesurer leurs réactions aux bruits sous-marins générés par l'activité humaine. Or, le fait d'utiliser un filet pour la capture peut être problématique, puisque l'on sait que les cétacés, qui ont besoin de remonter à la surface pour respirer, peuvent s'y trouver coincés. Ce risque concernant également d'autres espèces non concernées par l'expérience, mais susceptibles d'être piégées dans le filet. Sans parler du stress induit par la capture, l'enfermement dans une cage d'aquaculture, et les manipulations induites par la pose d'électrodes. Ce sont en tous cas les préoccupations exprimées par des ONG de protection animale, à l'époque de la mise en place de l'expérience.